#395 Humour & autodérision du triathlète, avec Valtrès Triathlon

🎙️ Dans cet épisode, on reçoit Valtrès Triathlon, le triathlète devenu l’auteur humoristique le plus connu du triathlon français.

💬 On y parle de ses aventures littéraires, de voir le sport avec autodérision et de ses défis en triathlon.

🚀 Un échange plein de bonne humeur avec un passionné.

🎧 Écoutez – Abonnez-vous – Partagez !

→ Suivez notre invité sur LinkedIn, sur Instagram & suer Strava !

⚠️📗 notre livre « Devenir Triathlète » est en commande ici 📗⚠️

Notre mission reste inchangée : rendre le triathlon accessible à tous, des débutants aux élites, en passant par ceux qui reprennent après une pause. Avec OpenTri à nos côtés, attendez-vous à plonger encore plus profondément dans le monde fascinant du triathlon. 🏊‍♂️🚴‍♀️🏃‍♂️. Gardez le pas, gardez le rythme, et surtout… gardez la passion brûlante pour le triathlon qui nous anime tous. 🔥💪

N’oubliez pas de nous suivre sur nos réseaux sociaux et de rejoindre notre groupe Facebook pour ne manquer aucune nouveauté et continuer de grandir ensemble dans notre merveilleux sport. A la semaine prochaine pour une nouvelle dose de motivation et d’inspiration triathlon ! 🌈🚴‍♂️🎉

Grâce à Autoscript.fr, retrouver la transcription de notre conversation !


Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d’informations.

Ermanno : Avant de démarrer ce nouvel épisode, on a une invitation spéciale pour vous. Je vous invite à nous rejoindre sur devenire-triathlète.com. Vous allez y retrouver tous les épisodes, mais aussi des conseils, des guides, des ressources et des outils gratuits pour débuter, progresser ou performer en triathlon. Et on mettra tout ça à jour chaque semaine. Allez, on se retrouve tout de suite sur devenire-triathlète.com et d’ici là, bonne écoute de ce nouvel épisode. Salut les sportifs, c’est Ermanno et je suis très heureux de vous recevoir pour un nouvel épisode du podcast Devenir Triathlète. Aujourd’hui, on va prendre un petit peu de hauteur, de hauteur intellectuelle parce qu’on va parler avec un auteur qui écrit pour le triathlon de par son expérience dans le triathlon, mais aussi qui fait autre chose dans la vie. Et oui, vous allez le découvrir. Je suis très heureux de tendre le micro à Valtres Triathlon. Salut Valtres.

Valtres Triathlon : Salut Ermanno, ça va ?

Ermanno : Ouais, toi ?

Valtres Triathlon : Très bien, ouais.

Ermanno : Bah dis donc, ton prénom et ton nom, t’étais destiné en fait. Enfin en tout cas, triathlon, il n’y en a pas beaucoup qui ont comme nom de triathlon.

Valtres Triathlon : Et non, c’est le hasard et je me suis dit, bah j’ai pas le choix, faut y aller. Valtres, c’est pareil, Tres, Trois-Épreuves, je me suis dit, bah voilà, là je peux rien faire d’autre à part du triathlon, donc on y va.

Ermanno : Bon, allez, soyons totalement transparents, c’est un pseudonyme. Peut-être que tu nous expliqueras d’où vient ce pseudonyme, comment est-ce que tu l’as créé, quelle a été la genèse de ce mot, mais écoute, en tout cas, ce que je te propose en premier lieu, c’est de te présenter. Dis-nous tout, qui est ou qu’est Valtres Triathlon ?

Valtres Triathlon : Alors, donc j’ai bientôt 40 ans, je suis prof de PS, coureur à pied à la base, j’ai commencé vers 14-15 ans à courir, mes parents couraient, puis j’accompagnais ma mère sur les compètes, ça m’a plu et je me suis dit, allez, c’est parti. Et puis, arrivé à 22-23 ans, j’en ai eu marre de faire que courir, ça faisait un moment que j’étais attiré par le triathlon, j’en faisais un par an, celui-là, c’était celui de Noître, en Indre-et-Loire, et qui était un triathlon familial, tous les ans, je le faisais, je me suis allé. C’est parti, j’ai arrêté l’athlée, je me suis mis pleinement au triathlon pour découvrir et dans l’optique, après, de partir sur des distances beaucoup plus longues.

Ermanno : Sachant que tu n’as pas totalement arrêté l’athlée, parce que l’athlétisme, en tout cas la course à pied, c’est quand même une des trois disciplines du triathlon.

Valtres Triathlon : Ah oui, ouais, ouais, ça c’était, pendant longtemps d’ailleurs, je ne me suis pas considéré comme triathlète, je me suis considéré comme coureur à pied qui faisait du triathlon. Ok. Parce qu’à côté, je faisais toujours des courses sur route, etc., et ça restait mon gros point fort en comparaison du vélo et surtout de la natation où je suis une pierre.

Ermanno : Bon, peut-être que tu peux nous expliquer ce que c’est que d’être une pierre en natation, en tout cas pour toi.

Valtres Triathlon : Alors, je l’ai ressenti d’autant plus il y a quelques temps, j’ai fait un swimrun avec un ami qui nage bien. Et je pense que le swimrun… Le swimrun était un peu trop long pour moi. Il y avait, c’était celui de l’île de Ré, on avait 5-6 kilomètres de natation en tout à faire. Pourtant, je ne m’étais jamais autant préparé en natation pour ne pas être trop un boulet pour lui. J’étais attaché à lui en natation pour qu’il me tracte. Et malgré tout, les dernières portions, en tout, les derniers 1500 mètres, mais je n’avançais plus. J’essayais juste de flotter, quoi. C’était horrible. C’était horrible.

Ermanno : Tu nous as fait un peu un remake, tu sais, et ça se voit de plus en plus. Dans des vidéos inspirationnelles de ces gens qui ont certains déficits et qui vont quand même à l’Ironman d’Hawaï parce que c’était leur rêve. Et c’est le frère, le père, le cousin, le beau-frère, le meilleur ami qui les tracte dans une embarcation. C’était ça, quoi.

Valtres Triathlon : Il me manquait juste d’être dansé.

Ermanno : Le pauvre, il a dû souffrir quand même. Allez, une petite pensée pour lui.

Valtres Triathlon : Ah oui, carrément. En fait, on ne faisait qu’un segment sur deux en natation avec la corde parce qu’il me disait sinon ça me demande trop d’effet.

Ermanno : Du coup, lui, il nageait et puis il t’attendait sur le bord avant de repartir courir.

Valtres Triathlon : Dans la dernière portion de 500 matchs, parce qu’on n’a pas mis la corde, en fait, il nageait, il faisait demi-tour, il nageait vers moi, il nageait un peu, il faisait demi-tour et il nageait vers moi.

Ermanno : Donc, c’était un swimman avec cinq bornes de natation. Pour toi, pour lui, c’était avec huit bornes de natation, quoi.

Valtres Triathlon : Oui, exactement.

Ermanno : Oui, mais il s’échauffait en fait pour après enchaîner sur la course à pied. Et est-ce que toi, tu tirais en course à pied ou il était aussi à l’aise ?

Valtres Triathlon : Normalement, j’étais un petit peu meilleur que lui en course à pied. J’étais sur un autre swimrun que je veux tirer, mais ça a changé sa foulée. Et donc, du coup, il n’était pas à l’aise avec ça et il préférait ne pas avoir la corde.

Ermanno : Bon, écoute, il faudra qu’on essaie de se croiser, un de ces quatre, parce que moi, j’ai laissé de côté le triathlon juste à cause d’un truc qui s’appelle le vélo, mais je fais beaucoup plus de swimruns. Donc, ça pourrait être sympa si tu veux. Avant, je nageais pas trop mal. Maintenant, ça fait un an que je n’ai pas nagé, donc ça va être un peu difficile. Mais il paraît que ça revient.

Ermanno : Écoute. Intéressante, cette découverte du sport au début de l’adolescence et puis après, switcher de l’athlétisme pur au triathlon. En athlétisme, tu faisais quoi ? C’était quoi ta spécialité ?

Valtres Triathlon : 5000 sur piste au semi sur route.

Ermanno : Ah ouais, mais déjà à l’adolescence ?

Valtres Triathlon : Ma grosse spécialité, c’était 10 bornes.

Ermanno : Déjà à l’adolescence ?

Valtres Triathlon : J’ai commencé, j’étais en seconde, troisième seconde. J’ai commencé par du 3000 sur piste, 5 bornes sur route. Et puis, j’ai augmenté. J’ai augmenté progressivement. Moi, j’ai commencé à courir dans le but. Moi, j’aime les longues distances. Donc, je me suis dit, moi, je vais faire du marathon. Donc, dès que je pouvais dire à mon entraîneur, je passe sur semi. Je m’en souviens, il m’avait dit, il freinait des coups pour m’empêcher de monter sur semi trop tôt. Il dit, non, non, reste sur 10 bornes, reste sur 10 bornes. Mais moi, j’avais envie de compétition. C’est ça ce qui m’a donné envie aussi de faire du triathlon. J’ai vu Ironman, je me suis dit, je vais faire ça.

Ermanno : Ouais, mais après, ça peut se comprendre. Les entraîneurs purs d’athlètes ont du mal à laisser sortir leurs athlètes pour aller hors stade, pour aller sur route. Et puis, plus c’est long et normalement, plus c’est bon. Mais pour les entraîneurs d’athlètes, je ne sais pas.

Valtres Triathlon : Et puis, je pense que j’étais encore un petit peu jeune. J’avais 20 ans, je voulais déjà monter sur semi alors que j’avais encore beaucoup de travail à faire sur 5 et 10 bornes.

Ermanno : Ça ne veut rien dire. Moi, je suis vite monté sur semi. Bon, voilà, je n’ai pas du tout la technique de course à pied, mais c’est faisable.

Valtres Triathlon : Oui, oui, oui. C’est faisable.

Ermanno : Et d’ailleurs, c’est marrant parce que ce n’est pas intuitif. On se dit, ouais, mais la course à pied, en fait, c’est le moins technique des trois sports dans le triathlon, entre la natation et le vélo et la course à pied. Pourtant, ça reste quand même super technique. Alors, peut-être pas mettre un pied devant l’autre, mais en revanche, savoir bien poser les pieds, avoir une foulée économique, savoir quand s’alimenter, savoir bien appuyer quand ça monte, bien dérouler quand ça descend, bien descendre. Notamment quand on parle de trail, en fait, bien descendre, ça ne veut pas dire aller chercher loin quand on est en descente très technique entre elles. Ça veut dire faire des petits pas, rester focus. Et tout ça, finalement, c’est super technique en course à pied. Oui.

Valtres Triathlon : Et alors, je ne sais pas, c’était beaucoup des grosses séances sur piste où on travaillait la vitesse, etc. Mais très, très, très peu la technique, quoi. Par exemple, moi, j’ai une mauvaise technique, c’est-à-dire que j’ai une foulée à tac-talon, j’ai l’impression d’être un marcheur quand je cours. Et ça, je ne l’ai jamais travaillé. Et maintenant, il y a quelques années, je m’étais dit, OK, je reprends complètement à zéro par des petits entraînements pour changer complètement ma foulée, travailler sur du médio pied, etc. J’ai fait ça six mois. Au bout de six mois, j’arrivais à courir une heure en médio pied. Mais par contre, je ne pouvais pas penser à autre chose. Je ne pouvais pas écouter de la musique. C’est-à-dire qu’à chaque foulée, il fallait que je pense médio pied, médio pied, médio pied. Je me suis dit, je ne prenais plus aucun plaisir. J’arrête, je reprends ma course à tac-talon et on n’en parle plus. C’était tellement intégré, je pense. Ça faisait déjà 20 ans que je courais. Donc, après, c’est fini, quoi. C’est dès le début que je pense qu’il faut travailler la technique avec les jeunes.

Ermanno : Oui, je n’en suis pas. Oui, je ne suis pas. Alors, travailler la technique avec les jeunes, oui. Et puis, ce n’est pas un prof de sport qui dira le contraire. De toute façon, les profs de sport, ils n’ont pas de cerveau. Donc, c’est peut-être pour ça que ça n’a pas marché. Non, c’est une blague. C’est une blague. On discutait en off. On rigolait en off. Et voilà, c’est un peu le premier joke. Mais je ne suis pas sûr que ce soit une fin en soi. Tu vois, moi, justement, j’ai été aussi un gros à tac-talon. Mon épouse m’appelait l’éléphant tellement je tapais quand je courais. Et puis, vers 40 ans, j’ai complètement changé. Je suis passé, alors même pas en médio pied, mais vraiment en avant-pied. Et ce n’est pas une fin en soi. Et pour la petite histoire, d’ailleurs, j’ai fait ce switch vers 2019, je crois. Oui, 2019. Après, il y a eu le Covid. Malgré tout, on a couru quand même un petit peu. En plus, je n’habitais pas en France. Donc, je n’avais pas cette restriction du kilomètre pour tourner comme un hamster. Et puis, j’ai fait toute une préparation pour un défi sportif que j’ai réalisé à l’été 2023 en avant-pied. Donc, ça représentait sur neuf mois à peu près 4000 kilomètres de course à pied. Donc, voilà, il y avait quand même de quoi, tu vois, travailler. Et je… Je commence mon défi qui était traverser la France en courant 60 kilomètres par jour. J’arrive au troisième jour, grosse douleur au tendon d’Achille. Et du coup, j’ai remodifié ma foulée pour reprendre une attaque talon pour libérer un petit peu le tendon d’Achille. J’ai couru comme ça pendant…

Valtres Triathlon : C’est un switché comme ça de technique. Ah ouais, super.

Ermanno : Et j’ai repris comme… J’ai couru comme ça pendant 20 jours et j’ai terminé mon défi. Et puis depuis, je recours en avant-pied. Donc, tu vois, je ne pense pas que ce soit une fin en soi. C’est peut-être effectivement un mécanisme mental à mettre en place. Pour accepter la transition. D’ailleurs, la transition, elle ne se fait pas du jour au lendemain. Alors, transition, on appelle ça comme on veut. Ou retour aux sources. Parce que c’est vrai que la foulée naturelle, elle est plus avant-pied ou médio-pied que talon. Mais par petite touche, tu vois, tu fais une séance. Enfin, si tu cours tous les jours. Eh bien, tu commences par un jour par semaine, puis deux jours par semaine, puis trois jours. Et après, ça vient. Enfin, en tout cas, c’est l’expérience que moi, j’en ai eue. Je ne sais pas si tu auras envie de réessayer.

Valtres Triathlon : Tu me donnes de l’espoir.

Ermanno : C’est pas perdu, c’est pas perdu. Il faut, il faut. Bon, plus sérieusement, on était quand même là pour parler de toi. Donc, toi, découvert du triathlon vers la vingtaine, 22, 23 ans, c’est ça ?

Valtres Triathlon : Oui, vingtaine. Alors, à partir de 16 ans, je faisais un triathlon.

Ermanno : Quelle distance ? Un sprint ou un deux ?

Valtres Triathlon : Oui, c’était un sprint. Oui, c’était un sprint. Alors, à pied, je m’éclatais. Alors, en natation, c’est une descente de rivière. Donc, j’avais juste à flotter. C’est emporté par le courant.

Ermanno : De toute façon, il y avait ton pote qui te tirait devant. Ah non, c’était en swimrun. Pas encore. Non, pas encore.

Valtres Triathlon : Pas encore. Je ne faisais pas de vélo, je ne m’entraînais pas. Bon, après, en étant coureur, ça allait mieux. Et puis, course à pied, par contre, je m’éclatais sur la course à pied. Et puis, j’étais attiré par l’Ironman, mais j’avais dans l’idée, je pensais que l’Ironman, c’était réservé à l’élite. C’est-à-dire que c’était vraiment le sportif de haut niveau, les champions qui pouvaient s’inscrire sur un Ironman. Et arrivé à la vingtaine, j’ai appris que non, enfin n’importe qui. Il suffisait d’un certif médical et on pouvait s’inscrire à un Ironman. Et là, ça a fait tilt dans ma tête en me disant, ah ouais, mais en fait, je peux y aller quand je n’ai pas besoin d’avoir un bon niveau. Et donc, à partir de là, voilà, le chemin s’est fait dans mon esprit en me disant, OK, c’est peut-être possible. Et donc, vers 22, 23 ans, j’ai switché en me disant, allez, c’est parti. Vas-y, vas-y. Et oui, je prenais de moins en moins de plaisir à ne faire que de la course à pied. J’avais envie de changement à ce moment-là.

Ermanno : L’avantage du triathlon, c’est que ça permet de croiser aussi. Trois sports, trois types d’entraînement. Si blessure, tu peux continuer à t’entraîner dans un ou deux des trois sports. Et puis, ça te permet de varier, de changer les plaisirs. Alors, pendant le Covid, il y a eu beaucoup d’entraînements chez soi, sur home trainer, sur tapis, dans le jardin, dans l’appartement, soulevé de bébé, etc. Pas mal de PPG. Ça a permis de reposer aussi un petit peu les organismes. Mais c’est vrai que l’avantage du triathlon, c’est que c’est beaucoup moins monotone qu’uniquement la course à pied.

Ermanno : Bon, malgré tout, quand tu te prépares pour un Ironman, il faut en bouffer des bornes. Donc, tu as découvert ça, 20 ans, tu t’es dit, mais en fait, c’est faisable. Tu exerçais déjà comme professionnel. Tu étais prof de sport ou tu étais en études ?

Valtres Triathlon : Non, j’étais en études à ce moment-là. J’ai commencé à être prof vers 24-25 ans. Donc là, j’étais en études à ce moment-là. Et j’ai bifurqué. J’ai fait une saison avec pas mal de M. J’ai dû faire une dizaine de M sur ma première saison. Dès que je pouvais, je voulais engranger de l’expérience. Normal.

Valtres Triathlon : Deuxième saison. Alors oui, à la fin de la première saison, je fais la première édition du triathlon d’Alpe d’Huez. À ce moment-là, la première édition, ils avaient proposé juste un M. Je le fais, j’avais adoré. Et je vois que l’année suivante, ils organisent leur premier L. Et donc, je me dis, c’est l’occasion. C’est pour moi.

Valtres Triathlon : Sauf que dans la saison, j’avais préparé deux halfs sur plat pour voir. Donc voilà, j’ai le premier half. Et je me suis dit, le triathlon d’Alpe d’Huez, je regardais les bornes. En vélo, il y a un petit peu plus, mais c’est un gros half. C’est un gros half. J’ai fait une préparation. Et je m’entraînais tout seul. J’ai fait une préparation qui me paraissait pas mal. Donc, on le rappelle, tu habites dans les Alpes, c’est ça ? Monsieur, j’ai fait une grosse, grosse erreur. C’est qu’en fait, déjà d’un point de vue chrono, ça se rapprochait plus d’un Ironman que d’un effort. D’un point de vue effort, oui. Enfin, moi, j’ai vécu plus comme un effort d’Ironman que surtout à vélo. Qu’un effort de half. Donc, ça a été une longue, longue, très longue galère à vélo. Pour réussir à poser le vélo et partir à pied.

Ermanno : Ouais, de toute façon, sur l’Alpe d’Huez, en gros, c’est un peu comme en brun. La seule chose qui est plate, c’est la natation.

Valtres Triathlon : Et encore, elle est froide.

Ermanno : Donc, du coup, c’est ta première expérience avec du long qui s’assimile plus à de l’Ironman. C’était sur quelle distance à cette époque-là, l’Alpe, pour le premier L ?

Valtres Triathlon : Je dirais 2 km de natation, 115 en vélo, et puis une vingtaine de bornes à pied. Un peu comme aujourd’hui. Je crois que ça n’a pas trop changé le parcours à pied. Un peu changé. Mais sinon, le vélo, je crois que c’est toujours le même.

Ermanno : Donc, tu galères pour boucler le vélo. Et après, il y a encore la course à pied.

Valtres Triathlon : Ouais, alors, je galère. Mais comme je n’ai jamais galéré en vélo, c’est-à-dire qu’il y a trois montées. Le premier col, la première montée, je le passe bien. Et dans la deuxième montée, qui est plus, c’est le col d’Ornont, qui a un gros foc plat montant au début, et les pourcentages sont vraiment à la fin. En fait, j’arrive en haut du col en me disant, mais je suis cramé, quoi. Ouais. Reste encore l’Alpe d’Huez derrière à monter. Et je me souviens poser le vélo en haut du col d’Ornont, prendre un pain au chocolat qui était au ravitaillement, et me dire, mais comment je vais faire pour monter l’Alpe d’Huez ? Donc, je fais la descente, j’arrive au pied de l’Alpe d’Huez, et là, ça a été la galère. Enfin, je m’interdisais de poser le vélo à part au ravitaillement. Et sinon, à chaque coup de pédale, je me suis dit, c’est le dernier qui met. C’est le dernier qui met. C’est le dernier qui met.

Ermanno : Normalement, d’un point de vue mental, la programmation, c’est plutôt, allez, plus qu’un, et pas, c’est le dernier que tu mets, quoi.

Valtres Triathlon : Ah ouais, j’ai l’impression qu’à chaque coup de pédale, je mettais toute l’énergie qui me restait, quoi. Et à chaque ravitaillement, donc il devait y en avoir deux ravitaillements dans la montée, je posais le vélo dix minutes, un quart d’heure, je m’asseyais par terre, j’essayais de manger, j’ai tout ce que je pouvais pour essayer de retrouver de la force. Et donc, j’arrive enfin à la course à pied, je pars en trottinant en me disant, ah, bah, ça va. Et puis, en fait, non, ça n’allait pas du tout. Dès que ça… Donc, il y avait trois tours, trois boucles de sept bornes. Première boucle, j’ai fait, en alternant, marcher, course comme je peux.

Valtres Triathlon : Deuxième boucle, je ne courais plus que dans la descente. Et troisième boucle, j’ai tout fait en marchant, mais… En rampant. En marchant, à l’agonie, c’est-à-dire qu’en me disant, est-ce que je vais réussir encore à faire un pas de plus ?

Ermanno : Tu vois, il y a quinze jours, j’étais sur un trail, premier vrai trail avec des copains. On part, tout se passe bien. C’était vingt-trois bornes et mille-quatre de dénivelé. On part, tout se passe bien. Et j’arrive au onzième, ravito. J’avais pris un peu d’avance. Du coup, je les attends. Et en fait, je n’aurais pas dû faire ça. Et après, les douze bornes qui restaient, c’était pareil. Je marchais, j’étais à l’agonie. Je n’en pouvais plus. Pourtant, j’avais l’expérience qui aurait dû payer. Mais là, ce n’était plus possible. Donc, je comprends tout à fait ce que tu as ressenti. Et ça ne t’a pas dégoûté, du triathlon ?

Valtres Triathlon : Non, mais c’est ça ce qui était surprenant. C’est que quand j’ai passé la ligne d’arrivée, alors j’étais content d’en finir. Et d’un autre côté, je me suis dit, c’est déjà fini. Et je me souviens de la dernière boucle où je marche, où je me suis mis complètement dans ma bulle pour aller chercher les dernières onces d’énergie qui te restent, etc. Eh bien, j’ai quand même kiffé. C’est-à-dire que ces moments-là, je me suis dit, trop bien. Je me suis inscrit pour ça, en fait. Je me suis inscrit à cette épreuve-là pour vivre ces moments-là. Et depuis, je n’ai pas vraiment revécu. Alors, tant mieux, parce que ça veut dire que j’ai mieux géré mes autres triathlons. Ça allait mieux. Il y a juste en brun où j’en ai bien bavé. Mais ça n’a pas été la même sensation. En brun, j’ai voulu arrêter. Alors qu’à l’Alpe d’Huez, à aucun moment, j’avais dans l’idée de pouvoir arrêter.

Ermanno : Tu disais juste, c’est le dernier coup de pédale, parce que je ne suis pas sûr de pouvoir en mettre un de plus. Mais par contre, tu n’as jamais voulu abandonner.

Valtres Triathlon : Non. Par rapport à en brun où j’ai abandonné, parce qu’il n’y avait plus de plaisir. J’ai plus de plaisir dans en brun. Je me suis dit, en fait, qu’est-ce que je fous là si je n’ai pas de plaisir à participer ? C’était poser la question à en brun de me dire, en fait, je rends mon dossard à un arbitre.

Ermanno : Mais tu ne l’as pas fait. Tu as été au bout.

Valtres Triathlon : Oui, mais ça, je ne l’ai pas fait parce que je n’ai pas croisé d’arbitre.

Valtres Triathlon : En brun, je crois que maintenant, ils ont changé le parcours. Je ne sais plus comment il est. Mais à l’époque, c’était deux semi-marathons. Et donc, j’avais tellement déjà de retard. J’étais vraiment pas bien à pied. Qu’arrivé au semi, il y a déjà plein de gens qui, eux, ont terminé. Terminent leur marathon. Et quand je les vois. Terminer juste à côté de moi. Et que moi, je dois repartir sur ma boucle. Et je me dis, non, je ne prends aucun plaisir. Donc, au prochain arbitre que je vois, je lui donne mon dossard. J’abandonne. J’avance. Je ne vois pas d’arbitre. Je fais, continue. Dès que tu vois un arbitre, tu t’arrêtes. Et puis, j’avance, j’avance. Et puis, j’ai fait peut-être 5, 6 kilomètres sur la deuxième boucle. Et je fais, maintenant que tu es parti, tu vas finir comme un con. Mais fini. Et je fais, voilà, fini. Et donc, c’est vraiment le hasard. Si j’avais croisé un arbitre, je n’aurais pas terminé.

Ermanno : Bon, écoute, c’est finalement peut-être une bonne chose que tu sois allé au bout. On a switché la directe sur Embrun. Mais après le premier L de l’Alpe d’Huez, qu’est-ce que ça a déclenché chez toi ? Est-ce que tu t’es dit, OK, c’est effectivement ce que je suis venu chercher. Je veux continuer là-dedans. Et maintenant, je vais aller chercher à le refaire. Chercher plus dur, plus loin. Tu t’es dit quoi en passant la ligne ? Ou quelques jours après, le temps que ça redescende ?

Valtres Triathlon : Alors, je me suis dit, j’ai adoré les sensations. Mais je ne veux pas revivre quand même les mêmes douleurs, les mêmes d’en chier à chaque appui, d’en chier à chaque coup de pédale. Donc, je me suis dit, je reviendrai en étant mieux préparé. Maintenant, je sais ce que c’est. Je sais qu’il faut que je bouffe des cols à l’entraînement. Il faut que j’aille à la montagne. Il faut que je m’entraîne un maximum en montagne pour mieux avaler les difficultés. Et j’y suis revenu trois ans après. Effectivement, j’ai fait… Alors, la première fois, je suis vraiment arrivé dans les derniers… Je ne sais pas, je suis arrivé dans les cinquante derniers à l’agonie et tout.

Ermanno : Dans ceux qui n’avaient pas abandonné, en plus.

Valtres Triathlon : Oui, oui, oui, oui, c’est vrai. Et la deuxième fois, j’ai gagné deux heures et demie sur le chrono avec un vélo beaucoup mieux géré. Encore un peu dur en course à pied, mais j’ai pu courir quand même. Mais voilà, le vélo, je savais exactement comment gérer le deuxième col. Voilà, c’était… L’expérience, quand même, ça joue… Là, pour moi, ça jouait énormément pour pouvoir me projeter et me dire OK, je sais ce qui m’attend, donc maintenant, cool, cool.

Ermanno : Est-ce qu’avec le recul, tu dirais que c’était la difficulté de l’épreuve qui t’a surprise et qui t’a fait ne pas être dedans complètement ? Est-ce qu’il y avait aussi à affiner la stratégie alimentation, sommeil avant la course, préparation de manière générale, matos peut-être, tu n’avais peut-être pas le bon matériel ? Avec le recul, quelques années après, qu’est-ce que tu penses qui a pêché cette première fois ?

Valtres Triathlon : Alors, pour moi, il y a deux choses. Il y a effectivement le fait de me dire que c’était juste un gros half, alors que, vu la difficulté en vélo, ça se rapprochait plus d’une difficulté d’aéroman. Et puis, sur le parcours, en fait, quelques jours avant, avec mon père, j’avais reconnu le parcours en vélo, mais en voiture. Et c’est beaucoup plus facile, en fait. Le premier col, je me rendais compte que le premier col, c’était une montée régulière, qu’il y avait du pourcentage, il ne fallait pas s’enflammer dans le premier col. Donc, effectivement, c’est ce que j’avais fait. Le deuxième col, en fait, la route est hyper large, et ça monte à 3-4% pendant, je ne sais pas, peut-être 10 bornes, 15 bornes. Et en voiture, ça ne donnait pas l’impression que ça montait vraiment. La route bien large, tu montes facile en voiture. Et donc, je m’étais dit, c’est quasiment plat, là. Et je me souviens être sur mon vélo, pendant la course, dans cette partie-là, de faux plat montant, avec une route bien large, et de regarder mon compteur et me dire, mais qu’est-ce qui se passe, je n’avance pas. Et donc, du coup, de forcer, en me disant, c’est pas normal que je roule plus à cette vitesse-là. Et donc, de forcer, de forcer, et quand, dans la deuxième partie de col, quand vraiment, il y a des pourcentages un peu plus élevés, à 7-8%, et bien, d’un coup, de ne plus avoir de jambes, parce que je me suis cramé dans le faux plat montant, où je n’aurais pas dû.

Ermanno : Tu vois, c’est intéressant, c’est aussi ce que je vais chercher dans les épisodes de podcast, c’est qu’est-ce qu’on peut ressortir, et comment est-ce qu’on peut aider ceux qui nous écoutent, ceux qui découvrent le triathlon, ceux qui s’y mettent, ceux qui vont faire leur première course, et voilà, cette préparation d’une épreuve hors normes, parce qu’on parle d’embrun, qu’on parle de l’Alpe d’Huez, qu’on parle de l’Ironman de Nice, il n’y a pas que les distances qui jouent, mais il y a aussi le profil de la course, c’est vraiment une épreuve hors normes, et je pense que c’est des bons éléments à partager. Donc, voilà, préparer la course, mais le repérage, pas en voiture. Ou alors, moi, il y avait un truc qui marchait bien, et je l’ai fait, notamment, quand j’accompagnais des copains qui faisaient une course, et moi, je ne la faisais pas, c’est le faire en voiture, oui, mais ce n’est pas toi qui conduis, tu te mets à la fenêtre, tu sors comme les gamins, tu sors de la fenêtre, et puis là, tu apprécies un petit peu plus le dénivelé, ou la difficulté, même la fraîcheur, parce qu’embrun, par exemple, quand tu montes à l’Izoard, tu ne te rends pas forcément compte quand tu repères le parcours en voiture.

Valtres Triathlon : Ce qui m’était arrivé, moi, à Embrun,

Valtres Triathlon : c’est qu’arrivés à Embrun, alors, ils avaient annoncé du froid, donc je m’étais préparé, mais arrivés à Embrun, c’était de la pluie un petit peu légeuse, enfin, de la neige fondue qui tombait, et toute la descente, il y a eu de la pluie, comme ça, et en fait, je me suis complètement crispé sur le vélo, j’étais en train de trembler sur le vélo, et j’ai réussi à me réchauffer que quand j’ai posé le vélo, et je suis parti à pied, et je pense que j’ai perdu énormément de force, d’énergie à être crispé sur le vélo, à trembler sur mon vélo, pendant de Izoard jusqu’au parc à vélo, donc je ne sais pas combien de heures ça correspond pour moi, mais c’était peut-être pendant 3-4 heures, comme ça, à être crispé. Et puis surtout que tu redescends de l’Izoard, surtout que tu redescends,

Ermanno : donc tu es… tu te rafraîchis, tu te refroidis encore plus.

Valtres Triathlon : Et je me souviens que dans la descente de l’Izoard, mes doigts étaient tellement frots, tellement gelés, qu’en fait, je n’arrivais plus à freiner, j’étais crispé sur les freins, et je ne pouvais plus relâcher les freins, tellement mes doigts étaient gelés dessus.

Ermanno : Ça devait être marrant à voir, enfin marrant, jaune, quoi.

Valtres Triathlon : C’était une super expérience, du coup.

Ermanno : Du coup, après ce premier Alpe d’Huez, ce premier L, tu me disais, oui, c’est ce que tu allais chercher, c’est ce que tu avais envie de renouveler, tu as renouvelé ça trois ans après. Est-ce qu’entre Alpe d’Huez 1 et Alpe d’Huez 4, tu as changé des choses, tu as fait d’autres courses, tu t’es préparé autrement avec cet objectif de refaire l’Alpe d’Huez, ou entre-temps,

Valtres Triathlon : tu avais déjà fixé des choses un peu hors normes ? Alors, entre-temps, je suis parti…

Valtres Triathlon : Je reviens en 2009, où là, je refais une saison plus classique, avec peut-être un ou deux Alpes, plats et des M. Et puis, dans l’optique de refaire, en 2010, donc Alpe d’Huez, pour avoir ma revanche.

Ermanno : Attends, l’Australie, coupure sportive, l’Australie, c’est un pays de sport, non ? Et puis après, triathlon en plus.

Valtres Triathlon : Oui, c’est vrai. Mais là, c’était plus dans un objectif de découverte. Je suis parti un an, ils appelaient ça un working holiday, donc tu peux travailler légalement, et puis en même temps, profiter des vacances. Donc, avec un pote, on a fait ça, on s’est acheté un van, et on a fait le tour d’Australie pendant un an.

Ermanno : Sympa. Ça doit te faire bizarre, après, quand tu reviens en France en tant que prof de sport, après avoir fait un an en Australie.

Valtres Triathlon : Oui. Et puis en plus, en Australie, c’est vraiment axé sur le sport. On peut faire du sport partout, c’est vraiment très bien organisé, tout le monde est dehors, en train de courir, en train de faire du vélo, en train de nager, en train de jouer au beach volley, etc., en train de surfer. Et arrivé en France, c’est vrai qu’on ressent un petit décalage sur la place du sport dans notre société.

Ermanno : Tu vois, c’est intéressant ça aussi, d’en parler. J’en parle souvent dans l’autre podcast que j’anime qui est dans les vestiaires. Où j’interview des sportives et des sportives de haut niveau, souvent jeunes, souvent encore en études. Et c’est vrai que, notamment cette année, année des Jeux Olympiques, on a tendance à dire ou à lire que la France, ce n’est pas un pays de sport. Je ne suis pas convaincu. En revanche, c’est vrai que ce n’est pas un pays avec le même attrait, la même ambition et surtout, où on se donne les mêmes moyens que notamment dans les pays anglo-saxons pour intégrer le sport et y compris, faire rentrer le sport à l’école. Toi, en tant que prof de sport, j’imagine que tu as ton idée là-dessus.

Valtres Triathlon : Ah oui, clairement. Clairement, effectivement.

Valtres Triathlon : Et donc, ce qui fait que, de plus en plus, nous, en EPS, on ne forme pas des sportives. Donc, quand on entend parfois les ministres d’éducation nationale, des sports, dire « Ah, si il y a tel champion, c’est grâce au cours d’EPS. » Non, non, non. Ce n’est pas grâce au cours d’EPS, c’est grâce au club, c’est grâce au champion lui-même. Mais rien à voir avec le cours d’EPS. Là, aujourd’hui, on est plus sur travailler sur des compétences de groupe, des compétences que l’élève va pouvoir

Valtres Triathlon : réutiliser, dans sa vie, dans d’autres disciplines, etc. Et beaucoup moins sur la performance sportive. Après, moi j’essaye, et puis mes collègues aussi, dès qu’on décèle des élèves qui ont des capacités particulières dans un sport, moi je m’en souviens d’une élève en sixième, en sprint, on avait fait d’autres sports qui n’étaient pas spécialement dynamiques, pas forcément très sportives, et d’un coup, on fait du sprint, je lui donne le départ, donc un peu nonchalant sur la ligne de départ, je lui donne le départ, et d’un coup, tout son corps se mobilise, et je la vois filer à une vitesse, et je lui dis, tu fais de l’athlète, elle me dit, non, je n’ai jamais couru de ma vie, elle était en converse dans les pieds, donc je lui dis, il faut vraiment que tu fasses d’athlète, parce que là, j’avais pris un chrono, elle était niveau régional, podium régional à son âge, alors qu’elle n’avait jamais couru de sa vie, et voilà, parfois on tombe sur des élèves comme ça, on se dit, allez, va dans un club, moi je ne peux rien faire pour toi, parce que ce n’est pas mon métier, moi je vais t’apprendre comment tenir un chrono, comment tenir une feuille d’observation, comment travailler avec d’autres élèves, mais je ne vais pas t’apprendre à courir, donc va dans un club pour courir, et c’est ça un petit peu ce qui est peut-être dommage, je ne sais pas, après chacun a sa vision, c’est qu’il y a vraiment une grosse différence entre EPS et sport, par rapport à des pays anglo-saxons, là j’étais en séjour en Floride avec des élèves, où on a pu intégrer une école américaine pour voir, mais le sport a une place énorme dans l’école, c’est-à-dire que 80% des élèves participent à nous, ce qui est notre association, c’est-à-dire l’association sportive du collège ou du lycée, quand nous il y a peut-être 20% des élèves qui y participent, et dès qu’ils ont des récompenses sportives, c’est mis en avant dans l’établissement, on les félicite, c’est vraiment quelque chose, un appui pour eux, nous c’est plus, oui tu fais du sport, c’est bien, mais par contre d’abosser tes maths et ton français.

Ermanno : Oui, il y a cette dichotomie en France entre le sport et les matières intellectuelles, cérébrales, et c’est pour ça qu’on rigolait tout à l’heure, et que je disais de toute façon les profs de sport ils n’ont pas de cerveau, parce que finalement c’est un préjugé, mais c’est un préjugé qui est né de quelque chose, du fait que si tu es sportif, tu ne peux pas être intelligent, c’est tout dans les muscles et rien dans la tête, et inversement, si tu es intelligent, tu ne peux pas être sportif, ce n’est pas normal d’avoir des gens intelligents, diplômés, patrons de boîtes, ou je ne sais quoi, qui fassent du sport, ce n’est pas possible, ce n’est pas envisageable, mais je suis tout à fait d’accord avec ce que tu dis, sur la découverte des talents, tu dis que ce n’est pas ton métier, ce n’est pas toi qui vas lui apprendre, qu’est-ce qui t’en empêche en fait, qu’est-ce qui t’empêche de lui dire, écoute viens dans mon club de tri, je vais te faire découvrir, il n’y a pas que de l’athlée, il y a aussi de la natation, il y a aussi du vélo, ou même lui dire, écoute voilà, viens je t’emmène, il y a 20 ans j’étais dans un club d’athlée, viens je t’emmène, on va voir, on va discuter avec l’entraîneur, il va dire ce qu’il en pense, et puis si ça t’intéresse, vas-y, plutôt que de lui dire, va voir un club, ou peut-être même, tu aurais pu appeler ses parents, et leur dire, écoutez,

Valtres Triathlon : c’est ce que je fais, c’est-à-dire que si l’élève de lui-même, me dit, oh je ne suis pas sûr, etc., en général j’appelle les parents, en disant vraiment, j’ai décelé vraiment un gros potentiel, après il faut que l’élève ait envie, parce que déjà que l’école, pour beaucoup, c’est une contrainte, si en plus, leur loisir, c’est une contrainte supplémentaire, il faut que ce soit avant tout un plaisir pour moi, enfin à mes yeux, pour eux, il faut que ce soit un plaisir, d’aller dans un club, d’aller s’entraîner, donc j’essaye, et dans ces cas-là aussi, on a des contacts avec des clubs, donc on appelle des clubs, en disant, ah tiens, j’ai peut-être un élève pour toi, etc., mais ce que je veux dire, dans ma profession de prof d’EPS, ce n’est pas dans mes cours, qui vont pouvoir apprendre vraiment le sport en lui-même.

Ermanno : Je te pousse encore dans tes retranchements, et pourquoi pas ? Tu n’es pas maître des cours que tu fais, je veux dire, si tu déceles qu’il y a une élève, un élève qui a des capacités en sprint par exemple, pourquoi pas faire une session, pendant trois semaines, un mois, un trimestre, sur, on va apprendre ce que c’est que le démarrage en sprint, on va apprendre ce que c’est que tenir un effort en sprint, puis au-delà du sprint, il y a aussi du 400, du 800, du 5000, et puis les initier peut-être, et peut-être que finalement, tu découvriras aussi d’autres talents, que l’élève que tu avais initialement spoté, et puis créer, je ne sais pas, des vocations, non ?

Valtres Triathlon : Je suis d’accord avec toi, après, c’est peut-être mon côté un petit peu trop scolaire, c’est-à-dire qu’on a, des, des programmes de l’éducation nationale à respecter, et, et en plus de ça, donc, on a les programmes au-dessus, ensuite, par équipe, dans le collège, ou dans l’université dans laquelle on travaille, tous les profs de PS, on se met d’accord sur une programmation, en disant, en sixième, on va faire ça, ça, ça, ça, en cinquième, on va faire ça, ça, ça, ça, donc ça laisse encore un petit peu moins de liberté, et, en gros, un sport, quand ils en font quatre dans l’année, un sport, ça dure sept à huit semaines, donc, en sept à huit séances, de deux heures, en fait, on ne fait que survoler, un sport, c’est-à-dire que, on ne peut pas, on n’a pas le temps de rentrer dans, qu’est-ce que c’est qu’un bon départ de sprint, on va faire, on va le travailler, on va faire une séance sur le départ de sprint, voilà, vous avez vu ce que c’était, maintenant, on fait autre chose, maintenant, on fait autre chose dans le sprint, on va travailler sur l’arrivée, on va travailler, si on fait du relais vitesse, sur le passage du témoin, on va travailler sur comment prendre des chronos, des choses comme ça, et donc, du coup, en fait, nous, on a l’habitude de dire qu’en EPS, on a toujours des éternels débutants, c’est-à-dire que même si l’année d’avant, on a eu un élève en badminton, on l’a l’année suivante, ben, ça sera de nouveau un éternel débutant, parce qu’il n’a fait que 7 cours, il n’y a eu que 7 séances de badminton, donc, en fait, depuis, il y a eu un an qui est passé, il a oublié la plupart des choses, d’un point de vue musculaire, d’un point de vue technique, ben, ça a été oublié, donc, il va falloir le revoir de nouveau, etc. Donc, c’est le gros problème de l’EPS. Après, l’EPS, aujourd’hui, ce n’est pas un objectif de performance sportif, c’est un objectif de compétence sociale.

Charly : Salut les sportifs, c’est Charly d’OpenTri, et je me permets d’interrompre votre podcast un très très court instant. Si l’épisode que vous êtes en train d’écouter vous plaît, alors, on a besoin de vous. Est-ce que vous pourriez prendre 10 petites secondes pour ouvrir votre appli de podcast préférée, y trouver la fiche du podcast Devenir Triathlète X OpenTri, et nous laisser une note, de préférence 5 étoiles, en cliquant sur le bouton. En nous disant ce qui vous plaît le plus dans le podcast. Ça vous prendra seulement quelques secondes, mais ça nous permettra de continuer à améliorer le podcast, et à se faire découvrir par d’autres auditeurs triathlètes. Un immense merci à vous qui allez laisser une note, et on se retrouve tout de suite pour la suite de votre épisode.

Ermanno : C’est ça qui est dommage, je trouve, et notamment en France, l’année des Jeux Olympiques, qu’il y ait 10 ans, il n’y ait pas eu un ministre qui dise, ok, l’EPS, ok, mais on va aussi axer, en prévision des Jeux Olympiques de 2024, sur, quelque part, une recherche de la performance. Parce que, finalement, comme tu le dis, qui est le mieux placé pour détecter des talents, surtout s’ils ne sont pas en club ? Ben, c’est les profs d’EPS.

Valtres Triathlon : Évidemment, parce que les profs d’EPS, c’est-à-dire qu’on voit tous les jeunes de France, tous les jeunes de France passent dans les mains d’un prof d’EPS. Donc, on pourrait détecter, ou travailler un peu plus sur telle activité, telle activité, parce qu’on sent qu’il y a du potentiel. Mais, voilà, ce n’est pas l’objectif des profs d’EPS. Je pense que dans la société, c’est l’objectif des clubs. Donc, les clubs, eux, sont là pour former les champions. Nous, on est là pour former un citoyen.

Ermanno : Bon, écoute, on ne va pas rester trop longtemps là-dessus. Je voulais juste revenir sur ce que tu disais. C’est effectivement, dans les pays anglo-saxons, notamment les États-Unis, notamment l’Australie, même l’Angleterre, le sport fait partie intégrante de la formation, et même de l’éducation des enfants. Et en France, on voit par exemple une chose qui s’appelle le cross du collège. Combien d’enfants ont été traumatisés à vie de la course à pied, à cause de ce fameux cross du collège ? Et bon, encore une fois, c’est dommage. Mais il y a peut-être quelque chose à faire là-dessus. Pour ce qui est performance aussi, et découverte d’éventuels talents, peut-être avant de les envoyer dans des clubs, il y a aussi l’UNSS, ou comment ça s’appelle ? L’USEL, pour les états d’enseignement privés ?

Valtres Triathlon : Ouais, UNSS pour le public, UXEL pour le privé, à travers nos associations sportives. Et donc oui, effectivement, ça, c’est ce qu’on fait tous, je pense. C’est-à-dire que quand un élève est fort dans un sport, ou on voit qu’il aime bien ce sport, on lui dit, bah tiens, nous, on propose, on propose cette activité-là à l’UNSS, donc viens t’inscrire. Et ça permet ensuite, là, on est vraiment sur un côté club, en fait, c’est un club dans le collège. Donc ça permet effectivement de faire des compétitions face à d’autres collèges, etc. Et ensuite de se dire, bah ça te plaît vraiment, etc. T’as un vrai potentiel, donc on va se rapprocher du club qui est à côté, et tu vas continuer de faire l’UNSS, et en parallèle le club, etc. Donc ça, effectivement, c’est le pôle sur lequel on peut travailler, mais comme je te dis, en général, c’est 20%, 100% des élèves qui sont inscrits, parce que parfois les parents freinent en disant, ah non, t’as pas le temps, t’as pas le temps, tu fais déjà une activité à côté, donc t’as pas le temps en plus de t’inscrire, pense à bosser tes devoirs, à réviser tes leçons, etc. Et puis nous, enfin moi dans mon établissement, donc nous c’est le mercredi après-midi, les activités, bah parfois les activités qu’ils font à l’extérieur, c’est déjà le mercredi après-midi. Donc ça les freine dans le choix de faire de l’UNSS.

Ermanno : Bon allez, moi je vais donner un autre type, pour les petits jeunes qui nous écoutent, parce qu’on s’est dit que maintenant, à chaque fois que t’auras des nouveaux élèves, des éternels débutants, tu leur enverrais l’épisode de podcast comme ça, ils te découvriront autrement. Il y a un autre point que moi j’aimais bien quand je faisais l’UNSS, et que j’ai repéré aussi chez mes enfants, c’est que pratiquer l’UNSS, ça te permet aussi de voir le prof ou la prof autrement. Et ça devient, ouais, on entre plus dans une relation entraîneur-entraîné, entraîneur-athlète, que prof et élève. Et ça aussi, ça peut être un bon plan. Mais bon, on n’était pas là pour parler de tout ça. Enfin, remarque, tu peux répondre, tu peux me donner ton avis si tu veux, mais après on en relanchera sur autre chose.

Valtres Triathlon : Mais oui, effectivement, je suis d’accord avec toi, c’est comme les séjours qui peuvent être organisés, moi je sais que je fais séjour de ski, etc. Ça crée un lien qui est différent. Il y a moins la barrière prof-élève, on est plus à l’UNSS de se dire, ok, on pratique tous les deux le même sport, donc on n’est pas d’égal à égal, mais oui, on est dans la même passion, et donc du coup, on est là pour jouer ensemble.

Ermanno : Alors, bon, revenons à toi, à ta pratique du triathlon, donc l’Alpe d’Huez, et puis après, en fait, parce que tu nous as parlé d’embrun, c’est venu tout de suite, c’est venu très loin, c’est venu, comment t’en es venu à ça ?

Valtres Triathlon : Après, donc je me suis dit, après l’Alpe d’Huez, l’étape suivante, ça va être un Ironman, mais par contre, je voulais un Ironman roulant, pour mon premier, et comme je ne savais pas si ça allait vraiment me plaire, si j’allais en refaire, je me suis dit, je vais tout de suite prendre un, je veux un Ironman, un Ironman renommé, un truc où je sais que ça va être bien organisé, où il va y avoir de l’ambiance, où ça va être mémorable. Bah,

Ermanno : Ironman quoi, label Ironman, tu peux presque tous les faire.

Valtres Triathlon : Je suis allé sur le label Ironman, je suis allé sur le label Challenge, avec Roth, donc voilà,

Ermanno : je suis allé sur le label Challenge. Oui, mais forcément, mais forcément, forcément, c’est indiscutable, Roth, je pense que c’est l’une des courses avec la meilleure ambiance du monde.

Valtres Triathlon : Ah, c’est, moi, j’ai jamais retrouvé ça, c’est impressionnant. le nombre de spectateurs, j’ai toujours en tête cette côte, alors j’ai oublié la côte Solarberg, ou quelque chose comme ça, où, en fait, donc il y a deux boucles, la première boucle, où j’arrive à la côte, il y a tellement de monde dans la côte, qu’on ne voit plus la route, et je me dis, ah merde, il y a une manifestation, et donc ils ont bloqué la route. Et je m’approche, et en fait, je me dis, mais je vais passer où ? Et au dernier moment, les spectateurs laissent juste la place pour que tu passes, mais tu as l’impression d’être le premier autour de France, tu as l’impression d’être un champion, et ils t’acclament comme si tu étais le premier de la course. Du coup, tu passes la côte, tu ne la sens même pas, tu ne la sens pas dans les jambes, tu ne la sens nulle part la côte, tu as juste des frissons partout qui te poussent, c’est vraiment des souvenirs qui sont dingues.

Ermanno : Et la deuxième fois où tu passes, parce que tu as dit, on l’a fait deux fois.

Valtres Triathlon : La deuxième fois, il y a toujours autant de monde, mais voilà, j’avais hâte, j’avais hâte de revenir, et de nouveau, tu ne ressens pas la côte. Honnêtement, je ne sais même pas combien de temps elle dure, quel pourcentage elle fait, je n’en sais rien.

Ermanno : Bon, ça, c’est ton premier pays dans la distance Ironman, et ça donne quoi ?

Valtres Triathlon : Ça donne quoi ? Ça donne, attends, une natation à mon niveau maîtrisée, un vélo aussi, comme je m’étais dit, et une déception en course. Alors, je pars trop vite, ah oui, oui, c’est ça, je pars trop vite sur le marathon, et ce qui fait qu’au 15ème kilomètre, gros coup de moins bien, je pense qu’au niveau alimentation, je n’étais pas bien, je me souviens de chercher des trucs sur les ravitaux, ce qu’il y avait sur les ravitaux, je mangeais, mais ça ne me suffisait pas, et je me souviens avoir trouvé au semi-marathon un ravitaux avec du pain, juste du pain, et donc, je me suis gavé de pain, et ce qui fait que dix minutes après, ou une demi-heure après, j’ai pu recourir normalement et finir normalement. Mais oui, j’étais parti, oui, j’étais parti quasiment comme si je faisais un marathon sec.

Ermanno : Souvent, ça marche mieux, parce que tu as déjà quelques heures d’effort avant, donc ton corps est déjà échauffé, le problème, c’est qu’il ne faut pas qu’il soit sec, justement. C C’est marrant, parce que tu parles de l’alpe d’Oez, tu parles de Roth, et de tes expériences, j’ai l’impression que ce qui ressort un peu, c’est l’alimentation, la nutrition, le manque de glucides.

Valtres Triathlon : J’ai l’impression de toujours pas être au point là-dessus, c’est-à-dire qu’à chaque compétition, j’ai l’impression de nouveau de tenter quelque chose de nouveau, de tenter une nouvelle organisation d’alimentation pour me dire, OK, alors comment je vais faire ? Comment je fais avant ? Est-ce que je prends genre du malteau avant ? Est-ce que pendant, qu’est-ce que je prends ? Alors, les dernières fois où ça s’est plutôt bien passé, maintenant, j’alterne avec du salé, je me fais un petit sandwich en bon beurre sur le vélo, comme ça, ça me coupe le sucré. En fait, c’est ça, c’est que je trouve, moi, ça m’écœure, en fait, de manger sucré, sucré, sucré pendant toutes les preuves, ce qui fait qu’à la fin, je n’ai plus envie de manger. Et de me faire un petit sandwich en bon beurre, ça me fait du bien. Alors,

Ermanno : bon, je sais que t’es prof de sport, mais bon, la lecture, ça ne te dérange pas trop. Il faudrait que t’achètes un livre, ça s’appelle Devenir triathlète. C’est comme le nom du podcast. Et dans ma partie où je vais avoir la partie matérielle, je dis une chose et je le répète de plus en plus dans tous les épisodes, c’est un truc de dingue. On ne teste rien le jour de la compétition, s’il te plaît.

Ermanno : Donc, ces premiers renseignements que tu peux en tirer de toutes ces années de pratique et puis de notre échange, teste à l’entraînement plutôt qu’en compétition. Oui, bien sûr. Non, mais plus sérieusement, donc, j’ai l’impression que ça ressort pas mal et tu dis que t’es toujours en train de tester. Donc, finalement, t’as pas encore trouvé la recette, mais tu testes quand même à l’entraînement ou tu pars comme un bourrin en compétition ?

Valtres Triathlon : Évidemment, là, je te rejoins. Je ne pars jamais sur une nouvelle méthode d’alimentation sur une compétition. J’essaye à l’entraînement, mais j’ai l’impression qu’à l’entraînement, tout passerait, en fait. Tout passe. Je pense qu’il y a peut-être le stress de la course. Il y a peut-être les heures qui sont plus longues, l’intensité aussi qui est peut-être différente. Oui, bien. Ce qui fait que, voilà, à un moment donné, ce qui passe à l’entraînement, je me dis, ben, merde, là, ça passe pas. Qu’est-ce qu’il faudrait que je modifie de nouveau pour que ça puisse passer ?

Ermanno : En même temps, on fait rarement un entraînement de la distance, de la dureté d’un Ironman. C’est rare d’être 9h, 10h, 11h, 12h à l’entraînement, sauf sur des week-end chocs. Mais encore, tu coupes, en fait. Tu fais pas non-stop. C’est ça. Faut trouver le truc.

Ermanno : Mais du niveau de glucides qu’on ingère, peut-être que ça peut aider. Et puis, de différents glucides, parce que c’est vrai que si le salé te sature, il y a peut-être d’autres moyens d’ingérer des glucides que par le sucré uniquement.

Ermanno : Bon, allez, rapidement. Combien d’autres Ironman ? Lesquels ?

Valtres Triathlon : Pas tant que ça. Après, il y a eu Embrun. Parce qu’Embrun, voilà, j’aime bien la montagne. Et puis, je me suis dit, c’est quand même mythique. J’ai envie d’aller me frotter à Embrun. Donc, mauvaise expérience dans le sens où là, j’ai voulu abandonner. Et quand j’ai passé la ligne d’arrivée, je me suis dit, plus jamais. Plus jamais. Je veux pas… En fait, le marathon, ça n’a pas été un plaisir du tout. Même à partir de l’Isoard, le fait d’avoir eu froid, de trembler pendant 3-4 heures, voilà, j’ai pas pris de plaisir du tout. Et je me suis dit, faites plus jamais. J’ai plus envie de… Pendant des heures, j’ai l’impression de m’obliger à faire quelque chose parce que je suis au départ et du coup, je dois terminer. Donc ça, je me suis dit, plus jamais. Et après, deux ans après, j’ai fait le… Là, je voulais un distance Ironman tranquille, dans le sens où je voulais pas une grosse épreuve. Je voulais quelque chose de… On est moins au départ, un truc que je pouvais faire tranquillement. Donc, j’ai fait le Stryman. Alors, le Stryman, on devait être 150 au départ. Ce qui fait que t’as l’impression de faire l’épreuve un peu tout seul. Oui. En plus, comme je suis mauvais nageur, je sors dans les derniers ou je pars, il y a quasiment plus de vélos dans le parc à vélos. Sur le vélo, je croise très peu de monde. À pied, il y a quatre boucles. Donc, ça permet quand même de croiser du monde à pied. Mais voilà, ça, ça, c’est un bon souvenir parce que je l’avais fait avec peu d’entraînement. J’avais été blessé dans la saison. Donc, j’avais fait un peu comme j’avais pu. Je m’étais dit, bon, je fais l’épreuve sans me mettre dans le rouge. C’est-à-dire, natation, vélo, je me mets jamais dans le rouge. Course à pied, j’attends le semi pour voir ce que ça donne. Et donc, du coup, j’avais un plaisir de bout en bout. Il y avait moins la notion de performance, moins la notion de chrono, juste les sensations. Et vraiment, même de pouvoir, je m’en souviens, sur les dix derniers kilomètres du marathon, de pouvoir accélérer un peu et de me dire à la fin, j’aurais pu faire dix bornes de plus, en fait. Et c’était agréable. Il y avait un côté frustrant parce que je me suis dit, ah, si je n’avais pas été blessé, j’aurais pu faire mieux, j’aurais pu vraiment me préparer. Mais au niveau sensation, un côté vraiment plaisir en ne jamais sortir de ces limites, et jamais être dans une zone inconfortable, en vrai dire.

Ermanno : C’est un peu le secret sur les distances Ironman, finalement. C’est de rester au seuil, donc ne pas rentrer au-delà, trop au-delà de l’endurance pour effectivement avoir les ressources pour qu’en course à pied, tu puisses taper dedans, quoi, et remonter. Bon, mais tout ça, ça ne nous explique pas pourquoi Valtres Triathlon.

Valtres Triathlon : Ah oui. Alors, le nom, en fait, il y a la version officielle, la version officieuse.

Ermanno : On veut les deux. La plus marrante des deux, en tout cas, en premier.

Valtres Triathlon : Je vais donner la version officielle, c’est-à-dire celle que je dis sur les triathlons, parce que parfois, j’ai des stands de triathlons pour vendre mes livres, donc on me demande le nom. Donc, je leur dis, ben voilà, Valtres, et Tres, c’est pour le côté trois épreuves, et Val, pour le côté valonné, parce que j’aime bien le côté valonné des triathlons, donc Valtres. Voilà. Donc ça, c’est le côté officiel qu’il y a fait que je trouve après, puisque, en fait, ça n’a rien à voir. Quand j’ai commencé à écrire mon premier livre, en fait, j’ai toujours aimé écrire des choses, pas forcément sur le triathlon, j’ai toujours aimé créer, faire des courts-métrages avec des potes, etc. Et le premier livre que j’ai écrit, c’était suite à une blessure. Je m’étais prévu l’Ironman de Vichy,

Valtres Triathlon : qui était donc fin août, et donc, de mes grandes vacances, de mes deux mois de grandes vacances, je n’avais pas du tout prévu de partir en vacances. Je me suis dit, deux mois d’entraînement à fond. Sauf que, je me blesse au début de mes vacances. Et, du coup, deux mois, je me dis, merde, qu’est-ce que je fais maintenant ? Et du coup, je me suis mis à écrire.

Valtres Triathlon : Et je me suis dit, je vais l’auto-publier derrière, mais comme ça, il y aura juste deux, trois potes qui vont l’acheter et ça va s’arrêter là. Donc, le pseudo, je m’en fiche. Le pseudo, à ce moment-là, je me mets Valtres parce que, comme je disais, j’aimais beaucoup créer des choses et j’avais écrit il y a quelques années auparavant un scénario de long-métrage qui était dont le titre du scénario était Valtres. Et après, ce nom-là, je l’ai utilisé comme pseudo sur Internet. Et donc, du coup, au moment où il fallait trouver un nom d’auteur, je me suis dit, je vais utiliser mon pseudo que j’utilise sur Internet. Donc, Valtres. C’est un petit peu ce que je regrette parce que, comme les livres, j’en vends plus que ce que j’espérais, j’aurais aimé, en fait, réfléchir un peu plus à mon pseudo et que ça soit un peu plus en lien avec le triathlon et tout ça. Et que ça parle plus que juste un Valtres où on ne sait pas d’où ça sort.

Ermanno : Oui, si, finalement, on comprend bien Val pour Valonnet, Tresse pour les trois épreuves. Allez, ça marche. Heureusement que ce n’était pas Jean-Pierre Durand, tu vois, ça aurait été plus compliqué. C’est clair.

Valtres Triathlon : C’est clair.

Ermanno : Tu nous partagerais ce premier scénario ?

Valtres Triathlon : Alors, oui, si tu veux, mais ça n’a rien à voir avec l’histoire. C’est un thriller psychologique en 8 mots.

Ermanno : Ouh, ça n’est pas intéressant. Comme quoi, c’est bien la preuve que même les sportifs et même les profs de sport savent écrire et ont un cerveau. Faut croire. Du coup, tu nous parles de livres. Donc, ton premier bouquin que tu écris, c’est pendant tes deux mois de convalescence avant le feu Ironman de Vichy auquel tu n’as pas participé. Remarque, feu dans le sport, ce n’est peut-être pas une bonne idée parce que feu, c’est plutôt pour le départ, mais bon, soit. Ça parle de quoi ? D’où te vient l’idée ? Ça parle de quoi ? Parce que je pense qu’on est tous à se dire un jour, j’écrirai un bouquin. Ouais, mais c’est… La trame, l’idée, t’écris ça comme un scénar, t’écris ça vraiment comme un livre. Quel est ton objectif ? Sortir ce que t’as dans la tête ? Enfin, raconte-nous.

Valtres Triathlon : Alors, celui-ci, le premier, c’est un manuel. Ça s’appelle le manuel du parfait petit triathlète. Et en fait, j’ai voulu regrouper dedans tous les clichés du triathlète. Moi, en fait, il y a un truc qui m’a… J’ai vu la différence entre l’athlète et le triathlon. Quand je suis arrivé sur les triathlons, ce qui m’a choqué, on va dire, par rapport à ce que je vivais dans un peloton de course à pied, c’était tout le côté j’ai du beau matos, j’ai les jambes rasées, je suis bien foutu, etc. J’ai la plus grosse. Voilà, exactement. Ce que je ressentais moins à l’époque, alors peut-être que maintenant dans les pelotons de course à pied, ça a changé aussi, mais au départ d’une course à pied, on a notre short, notre débardeur et nos chaussures à l’époque qui n’étaient même pas carbone et puis c’était parti, quoi. Alors que là, dans le parc à vélo, il y a tout un show qui s’organise sur, même s’il fait 10 degrés, si le mec est bien foutu, il est quand même torse nu dans le parc à vélo. Il y a des vélos qui sont magnifiques. Les mecs, on est début mai, les mecs sont bronzés comme si on était fin août. Et donc, tout ça, je me suis dit, waouh, c’est vraiment, je suis rentré dans un nouvel univers, quoi, pour moi. Et c’est pour ça que longtemps, je me suis considéré comme coureur à pied qui faisait du triathlon parce que je ne m’identifiais pas à ce groupe-là et petit à petit, je m’y suis mis aussi. Je me suis rasé les jambes aussi. J’ai acheté un beau vélo de contre-la-montre aussi. Et donc, du coup,

Valtres Triathlon : cette année-là, quand j’ai écrit le livre, je me suis dit, OK, qu’est-ce que tu trouvais au début un peu ridicule et que tu fais toi maintenant, quoi ? Et donc, du coup, j’ai commencé à faire une liste de tout ce que je faisais et me dire, ça, c’est les… Voilà, c’est en gros les clichés du triathlète. Donc, j’ai essayé d’en faire un livre humoristique avec beaucoup d’autodérision. Donc, apprendre avec beaucoup de recul, avec du second degré pour parler du triathlète.

Ermanno : Et tu disais que tu ne t’attendais pas au succès que tu as connu. Ça veut dire quoi, le succès du premier livre de Valtres Triathlon ?

Valtres Triathlon : Alors, succès, c’est à mon échelle. C’est-à-dire que je me souviens que quand je l’ai autopublié, je me suis dit, OK, si en un an, j’arrive à en vendre 100, parce que je me suis dit, ça ne va être que le cercle proche qui va acheter. 100, je me suis dit, ça serait déjà top, quoi. Et puis, en fait, en un an, j’ai dû en vendre 2000. Et donc, du coup, je me suis dit, waouh ! Voilà, pour moi, c’était dingue, quoi. Alors,

Ermanno : fais tomber un mythe avec nous, ou plutôt, confirme la réalité des choses. On vit en vendant 2000 livres. Ah non, je ne suis plus prof de PS. Ah non. Ça, c’est une vocation, prof de PS. C’est pas ton gagne-pain. Oui, ça c’est clair.

Ermanno : Non,

Valtres Triathlon : pour toi, je vais te donner une idée. Là, sur un livre, sur le manuel, si quelqu’un achète aujourd’hui le manuel du parfait titre triathlète sur Internet, je gagne 1 euro dessus. Donc, ce qui veut dire qu’à la fin de l’année, si j’en vends 2000, je vais gagner 2000 euros, ce qui représente moins de 200 euros par mois. Oui.

Ermanno : Voilà.

Valtres Triathlon : Donc, c’est top. Ça permet d’arrondir la fin de mois,

Valtres Triathlon : d’écrire, de créer. C’est ma passion. Donc, en plus, me dire, moi, je suis toujours

Valtres Triathlon : étonné et surpris et agréable. J’ai été agréablement surpris de me dire, il y a des gens qui achètent en fait ce que j’écris. C’est-à-dire que moi, je m’amuse. Je m’amuse à écrire des choses. J’autopublie. Ça ne me coûte rien d’autopublier. Je me dis, bon, allez, j’ai fait ça, j’autopublie. Et je me dis, il y a des gens qui achètent et je trouve ça, je les en remercie et je trouve ça dingue. À chaque fois que je vois, il y a des gens qui ont acheté ce livre-là. OK, top. Et donc, on ne peut pas, à mon niveau, je ne peux pas du tout, du tout en vivre, mais c’est une bonne passion et c’est cool de voir que ça peut plaire aussi à un groupe de personnes.

Ermanno : Et du coup, ça, c’était ton premier livre, un peu comme ton premier triathlon. Tu en as ressorti quoi ? Là, en regardant derrière le travail que tu as accompli, ça t’a apporté quoi ? Ça t’a appris quoi ? Ça t’a donné quelles envies ?

Valtres Triathlon : Là, clairement, je me souviens que quand j’ai vu que les gens avaient fait et étaient intéressés par ce que je faisais, je me suis dit « Ah, mais génial, en fait, je vais continuer ce que j’adore, je vais essayer de le publier, que les gens en entendent parler. » Et donc, je me suis mis en tête « OK, je me suis dit que tous les ans, je sors un livre en essayant de ne pas faire une redite, c’est-à-dire en essayant toujours de créer un livre différent, toujours sur le triathlon, toujours sur l’humour et l’autodérision. » Ça, c’est, pour moi, c’est mon, c’est, j’écris là-dessus.

Ermanno : C’est chaud quand même de réussir à faire quelque chose de différent avec ces trois paramètres-là d’un triathlon, l’humour et la dérision.

Valtres Triathlon : Et après, c’est sur la forme, la forme du livre est différente. C’est-à-dire que le premier, c’est un manuel, le deuxième, c’est un roman. Donc là, je raconte l’histoire d’un mec qui n’est pas du tout triathlète et se retrouve à Rembrandt un 15 août en tant que spectateur et se dit « C’est quoi ce truc ? OK, je le fais l’année prochaine. » Et du coup, on le suit dans sa préparation et on voit tout ce qui se passe avec sa famille. C’est-à-dire toutes les contraintes que ça apporte et qu’il en oublie un peu sa famille et que ça, voilà, avec sa femme, ses enfants, ça devient très compliqué. En fait,

Ermanno : ce n’est pas de la science-fiction, c’est la réalité du triathlète. Oui, alors,

Valtres Triathlon : dans ce livre, il se passe pas mal de choses et on m’a déjà demandé, on m’a dit « Mais est-ce que ça t’est déjà arrivé ? » Alors non, je ne raconte pas mon histoire mais par contre, c’est plein d’histoires que j’ai entendues, de vraies anecdotes que j’ai toutes empilées ensemble pour créer cette histoire-là. Voilà, donc, tout ce qu’il y a dedans est vrai, c’est-à-dire que c’est déjà arrivé à quelqu’un que j’ai entendu mais pas à la même personne, heureusement.

Ermanno : La foudre ne tombe pas toujours au même endroit.

Valtres Triathlon : C’est clair. Et donc, voilà, un manuel, un roman, après, j’ai écrit un petit livre sur des faux conseils, donc c’est des conseils pour échouer. Si tu as envie d’échouer dans ton prochain triathlon, j’ai un livre pour ça avec 140 conseils qui te permettront d’échouer dans ton prochain triathlon. Il n’y a pas besoin de lire, mais bon.

Ermanno : Si, si, si, si, je pense que c’est très bien à l’instar d’un manuel, en fait, justement, les 140 conseils à suivre pour échouer à ton triathlon. Parfois, il y a certaines personnes chez qui la négative fonctionne mieux et je pense que ça montre bien mieux ce qu’il ne faut pas faire et tu te dis, enfin, tu vois, quand tu es en train de le faire, tu te dis, non mais attends, là tu déconnes, filmer une clope sur la ligne de départ, ce n’est peut-être pas la meilleure chose à faire, en fait. Mais si on ne te le dit pas, en fait, tu vois, on peut très bien te dire ne fume pas, ok. Par contre, si on te dit, si tu veux échouer, fume une clope avant, ça n’a pas le même impact, je pense.

Valtres Triathlon : C’est vrai, ce n’est pas bête, en fait.

Ermanno : T’as vu, je te fais ta promo, en plus.

Valtres Triathlon : Et puis voilà, plein de livres différents. Celui qui fonctionne le mieux, c’est sur la base d’un livre dont vous êtes le héros. Je ne sais pas si tu te souviens de ces livres des années 80.

Ermanno : J’ai le même âge que toi. Enfin, j’ai 4 ans de plus, mais bon,

Valtres Triathlon : je vois très bien. Et donc, du coup, j’ai fait le même principe où tu es au départ d’un triathlon Ironman et il faut que tu arrives à faire les bons choix pour terminer le triathlon. J’ai fait des mots croisés spécial triathlon, des BD sur le triathlon aussi et toujours, voilà, toujours sur l’humour et l’autodirigé.

Ermanno : Mais comment tu fais pour être aussi créatif toutes ces années et inventer un nouveau truc ? Moi, j’ai co-écrit le livre « Devenir triathlète » avec 6 autres personnes. C’était un travail qui a duré plus d’un an et puis après, en plus, comme on l’a fait publier par une maison d’édition, tu rajoutes encore 6 mois le temps qu’ils relisent, ils retravaillent, ils re-machinent, ils re-truc, ils re-bidulent. Je ne me verrais pas tout de suite en écrire un autre.

Valtres Triathlon : En fait, j’ai peut-être encore 10 projets en attente dans mes fichiers. J’aimerais bien dans les prochaines années faire un fanzine, donc un magazine de triathlon où il y aurait un petit… Ce serait un fourre-tout. C’est-à-dire que moi, j’ai plein de petites idées mais j’en ai plein qui ne sont pas assez consistantes pour en faire vraiment un livre pour chaque idée. Et donc, je me suis dit je vais faire un petit magazine sous format numérique où les gens cliqueront sur l’image, tac, elle va apparaître à une petite vidéo, ils cliqueront là, ça apparaîtra un petit texte humoristique, une petite interview peut-être. Donc, j’ai ça en tête et puis peut-être aussi un petit jeu de société. J’ai commencé à travailler sur un petit jeu de cartes, un petit jeu de société sur le triathlon. Là, je suis en train de faire des vidéos, essayer de développer des vidéos, une chaîne YouTube sur le triathlon. Donc voilà, honnêtement, je pense que j’ai pour toute une vie d’idées autour de ça. Donc, c’est cool. Oui,

Ermanno : mais c’est trop facile parce que tu es prof en fait, tu ne bosses pas, donc c’est normal. Oui,

Valtres Triathlon : mais j’ai que ça à faire.

Ermanno : Tu vas me détester, tu vas raccrocher. C’est qui ce mec plein de préjugés ? Non,

Valtres Triathlon : j’écris des clichés sur les triathlètes, je deviens recevoir des clichés sur les profs. Eh,

Ermanno : prochain bouquin, les profs triathlètes ou les triathlètes profs, ce n’est pas pareil. A voir. D’ailleurs, je ne sais pas si tu as entendu l’épisode avec Cenzino Lebeau qui était prof de sport, prof de PS et triathlète professionnel. Voilà, ça peut être sympa. d’accord.

Ermanno : Bon, et du coup, tous ces projets là t’emmènent à avoir une meilleure pratique, une autre pratique, un autre regard sur ta pratique du triathlon ?

Valtres Triathlon : Un autre regard sur ma pratique ? Alors, de plus en plus, j’ai eu toute une période où je voulais du beau matos, alors je m’en souviens, par exemple, je me suis acheté il y a quelques années un capteur de puissance sur mon vélo. c’est bien beau, donc ça coûte une blinde et en plus, c’est-à-dire que je n’ai pas l’expertise, je n’ai pas le niveau pour savoir l’utiliser. C’est-à-dire que, ok, ça annonce mes watts, génial. J’en fais quoi ? Alors, je fais des tests FTP, des trucs comme ça, mais honnêtement, à mon niveau, là maintenant, je me dis, mais c’est de l’argent foutu en l’air, ça ne sert à rien, moi, ça ne m’a servi à rien de savoir les watts et de savoir, ok, je suis à 80% de FTP, c’est génial. Mais en fait, à mon niveau, au niveau sensation, ça suffit juste d’écouter mes sensations et de me dire, ok, là, tu es trop rapide, tu n’es pas assez rapide, tu n’as pas besoin de payer un appareil hors de prix pour qu’ils me disent que tu es à telle ou à telle.

Ermanno : J’allais te demander à la fin du podcast si tu ne voulais pas faire gagner un ou deux livres à nos auditeurs. En fait, je crois que j’ai trouvé mieux. Tu ne veux pas faire gagner un capteur de puissance à nos auditeurs ? Oui, c’est clair.

Valtres Triathlon : D’ailleurs, je ne m’en sers même plus. Mon capteur de puissance, il n’a plus de batterie, il n’a plus de pile depuis X années. Je n’ai même pas de batterie. Ça ne me sert à rien. Depuis quelques années, j’essaye de me dire, ok, ce dont j’ai besoin dans ma pratique, est-ce qu’il va me faire progresser ? Est-ce que d’acheter un nouveau vélo, d’acheter des nouvelles roues carbone, est-ce que c’est vraiment ça dont j’ai besoin ? Est-ce que ce n’est pas plutôt dans ma programmation et l’entraînement qu’il faut réfléchir ? Est-ce que ce n’est pas au niveau nutrition

Valtres Triathlon : Comme blague, sur les réseaux sociaux, je publie souvent ce type de blague en disant, est-ce que ça vaut vraiment le coup de payer une paire de roues 3 000 euros pour gagner 500 grammes alors qu’il faut juste arrêter de boire quelques bières et on les perdra, c’est 500 grammes.

Ermanno : C’est clair.

Ermanno : Oui, non, mais c’est le paradoxe du triathlète. Tu as déjà écrit ou parlé du triathlète Eco Bobo, Bobo Ecolo, tu sais, qui fait plein de choses, qui trie ses déchets, qui les retarde, qui traite, qui a du compost au fond du jardin et puis en réalité, quand il va faire une course, il prend 12 avions, 3 bateaux, 5 voitures et puis il a un vélo qui a été fabriqué et qui a dépensé la planète.

Valtres Triathlon : ça, je n’ai pas encore écrit dessus, c’est une bonne idée.

Ermanno : Je suis en train de saboter le podcast.

Ermanno : Oui, excellent. Du coup, les prochains objectifs, que ce soit triathlétique

Ermanno : ou d’écriture, je cherchais le mot mais je ne le trouve plus, j’allais dire épistolaire mais non, parce que tu n’écris pas des lettres mais voilà, prochains objectifs de triathlon et d’écriture.

Valtres Triathlon : Alors là, depuis 2 ans, je me dis ok, reviens à tes premiers amours, voir ce que tu peux encore faire. As-tu acheté un capteur de puissance en course à pied ? Non. Tu sais que j’ai failli, tu sais bien, les petits potes que tu mets sur tes chaussures ou je ne sais pas quoi, j’ai failli craquer et puis je me suis dit non, non, c’est pas ça. Et du coup, cette saison, je me lance dans le trail. Je ne connais pas du tout le trail et du coup, je me lance dans le trail. Je vais peut-être faire un ou deux triathlons S ou M comme ça pour le délire mais je veux, voilà.

Ermanno : Pour dépoussiérer le vélo. C’est ça.

Valtres Triathlon : Donc, je me lance sur une course. Là, je me suis prévu un 30 bornes avec 2000 mètres de dénivelé. Là, aux dernières vacances, je suis parti un peu en montagne pour voir ce que ça tenait. J’ai fait des entraînements qui se rapprochaient de ça au niveau dénivelé. Je me suis dit ah ouais, non, en fait, je ne suis pas sûr. Parce que c’est le défi de marche. Rappelle-toi ton premier triathlon.

Ermanno : Rappelle-toi ton premier triathlon.

Valtres Triathlon : C’est clair, mais c’est clair. C’est les mêmes séances.

Ermanno : Les prochains bouquins que tu vas écrire, ça va être comme des bosses et des bulles, ça va être sur le triathlon. Sur le trail.

Valtres Triathlon : Je n’irai pas sur leur plate-bande et ils le font déjà super bien. Et d’un point de vue livre, j’ai écrit deux BD sur le triathlon jusqu’à présent. Une BD où c’est un sportif qui découvre le triathlon et qui fait un triathlon S. La deuxième BD, il fait un triathlon M. Et là, la troisième BD, je vais terminer ce petit trio de BD où il va faire un Ironman. Évidemment,

Ermanno : trio, triathlon, trois bouquins.

Ermanno : c’est toi qui dessines ou toi tu écris et puis tu es un dessinateur ?

Valtres Triathlon : Non, c’est moi qui dessine. Alors, moi j’aime bien dans mes projets faire tout de A à Z. C’est-à-dire, avoir l’idée, écrire, là pour le coup, dessiner. Donc, je me suis entraîné à dessiner pendant des heures. Entre ce que j’ai en tête et ce qui est sur le papier, il y a un petit peu un gouffre. Mais voilà, ce n’est pas grave. J’assume et je vais au bout de mes idées. Donc, j’aime bien faire mes projets de A à Z, les imaginer, les concevoir et ensuite, les autopublier et faire la promo derrière sur les réseaux sociaux. Donc, essayer de faire vivre Facebook, Instagram, maintenant ma chaîne YouTube. Et voilà, j’aime bien avoir une vision globale de tout ça et pouvoir gérer tout ça.

Ermanno : Le dernier chapitre de notre livre, Devenir très à tête, c’est sur la gestion, et le management du temps et des priorités. Comment tu fais tout ça, punaise ?

Valtres Triathlon : Alors, je ne sais pas. Alors, je suis prof.

Ermanno : Ouais, non, mais c’est bon, les clichés, les profs, ils ont quand même un vrai travail. Bon, t’es prof de PS, donc peut-être un petit peu moins de préparation que les autres profs.

Valtres Triathlon : Alors, les profs de PS qui vont m’écouter ne vont peut-être pas être contents de ce que je vais dire. Mais c’est clair qu’entre un prof de français, maths, histoire, anglais et un prof de PS, moi, j’ai toujours l’image d’un collègue d’histoire, je me souviens, la veille des vacances, un vendredi, qui était rentré dans la salle des profs de PS, on a un bureau de profs de PS, et qui avait dit, bon, ben, bonne vacances, les gars. Moi, voilà le travail que j’ai à faire pour la première semaine de vacances. Et il avait un tas de copies énormes où il m’a dit, ben, il disait, ben, en fait, moi, sur les deux semaines de vacances, là, j’en ai qu’une parce que la première, ça devait être que ça. Et je me suis dit, oh, la chance que j’ai, en fait, moi, c’est que j’ai pas de copies, j’ai des cours à préparer, mais comme tous mes autres collègues de toutes les autres disciplines, mais en fait, derrière, j’ai rien, j’ai pas des tas de copies à corriger. Donc, en fait, ce gain de temps-là, ça permet de, voilà, d’avoir des projets, d’aller s’entraîner. Dans notre emploi du temps de prof, on a toujours des trous dans la journée de deux heures, trois heures, où on peut caler, si la piscine d’à côté est ouverte, on peut caler un entraînement

Valtres Triathlon : et que ça laisse de la dispo le soir qu’on rentre.

Ermanno : Est-ce que tu fais partie de ces profs qui demandent aux élèves si on peut décaler les cours parce que finalement, ce serait bien, mardi après-midi, il fait beau que t’ailles faire tes trois heures de vélo ?

Valtres Triathlon : Alors ça, j’ose pas parce que je me mets à la place des élèves, je me souviens, moi, en tant qu’élève, on avait quand même des semaines chargées et je les vois enchaîner cours après cours. Donc non, j’ose pas leur dire, tiens, vous, je vais vous emmerder votre emploi du temps parce que moi, ça m’arrange. Moi,

Ermanno : finalement, t’es un bon prof, ça va.

Valtres Triathlon : J’en sais rien, mais en tout cas, c’est pas dans mes valeurs de faire chier les élèves pour ça.

Ermanno : Bon, écoute, c’est top. Je te remercie pour cet échange plein d’humour, de sincérité. Où est-ce qu’on retrouve tes bouquins, ton profil où tu fais la promotion de tes bouquins ?

Valtres Triathlon : Alors, plusieurs choses sur les plateformes de vente habituelles, Amazon, avec les librairies. Alors, ils les trouveront pas en physique dans leurs librairies, mais s’ils vont voir leur libraire en disant « Moi, je veux ce livre-là de Valtres », dans la base de données du libraire, il le retrouvera. Et après, sur mon site internet valtrestriathlon.com où il y a tous mes livres qu’ils peuvent commander, c’est moi, avec mes petites mains, qui vais mettre le livre dans le petit carton

Ermanno : Bon, c’est pour ça que j’allais te demander, tu nous ferais pas un petit cadeau, un ou deux livres pour des auditeurs ou des auditrices qui mettraient un joli commentaire, quelque chose de sympa pour toi ?

Valtres Triathlon : Carrément, avec plaisir. Ce qu’on peut faire, c’est qu’ils vont sur le site, ils décident de quel livre ils voudraient que j’envoie et puis voilà, après, tu t’organises et tu me dis.

Ermanno : Ça marche. Écoute, on fera ça. On fera ça avec plaisir. C’est marrant parce qu’hier, vos épisodes sortiront à peu près à une semaine d’écart, mais hier, j’ai enregistré un superbe épisode avec Estée Chiara Larivière qui est une triathlète amateur, mais en même temps qui a un job assez prenant et qui s’est qualifiée pour les championnats du monde à Hawaï en 2023 et elle, elle est franco-anglaise et elle a eu des expériences en Angleterre, en Irlande, elle est passée un peu aux Etats-Unis, pas pour le boulot, mais elle a vu comment ça marchait et on reboucle un peu sur ce qu’on disait tout à l’heure sur la vision du sport dans l’éducation nationale ou même au-delà. Je voulais juste le placer pour reboucler un petit peu sur les sujets, sur les enregistrements qui s’enchaînent.

Ermanno : Valtres, le podcast s’appelle « Devenir triathlète », la question signature est toujours la même. À ton avis, comment devenir triathlète ?

Valtres Triathlon : J’étais le bouquin de Valtres ! J’ai mis longtemps à me dire que j’étais triathlète, j’étais longtemps à me dire que je suis un coureur qui fait du triathlon. En fait, il faut juste se le dire, c’est-à-dire du moment où on enchaîne les trois sports quelle que soit la distance, moi longtemps je me suis dit, il y avait cette image où je me disais pour être triathlète, pour vraiment pouvoir se dire être triathlète, c’est un Ironman. Sinon, tu ne fais que

Valtres Triathlon : effleurer ce qu’est le triathlon. Mais en fait, non, pas du tout. Quelqu’un qui se dit tiens, à côté de chez moi il y a un XS, je vais me tenter sur un XS avec mon VTT, je vais nager comme je peux avec ma combinaison de voile que j’ai acheté à Descartes et je vais courir les trois kilomètres, il a terminé la course, il est triathlète. Il faut juste se le dire, il faut juste avoir confiance et pas avoir, le syndrome

Ermanno : de l’imposteur

Valtres Triathlon : et de se dire non, je n’ai pas ma place là. Du moment où on est dans un parc à vélo, on a sa place

Ermanno : dans le En tant que pratiquant et pas en tant que bénévole. Mais en plus, ce n’est même pas vrai qu’il faille finir un Ironman pour être triathlète parce que quand tu finis Ironman, you are an Ironman. Ce n’est pas you are a triathlète, n’est-ce pas ? C’est vrai. Ironman ou Ironwoman, soyons inclusifs. Écoute, merci beaucoup. On te souhaite bonne continuation. On va te laisser parce qu’il faut t’y écrire. Il faut boucler les objectifs annuels.

Valtres Triathlon : Et puis,

Ermanno : s’il y a des élèves qui t’écoutent, qui viennent nous mettre un petit commentaire sur la vidéo YouTube ou sur le podcast, ce sera avec plaisir. Et puis, bonne continuation. À très bientôt. Et puis, on espère qu’on te retrouvera bientôt sur un trail.

Valtres Triathlon : Oui, carrément.

Ermanno : Ça marche. Nickel. Je marque l’objectif. Ciao, Valteresse. Allez, ciao, merci. C’était Devenir Triathlète X OpenTri. Merci d’avoir écouté cet épisode jusqu’au bout. Nous, on a pris beaucoup de plaisir à l’enregistrer. Alors, si ça vous a plu, vous pouvez nous suivre sur nos réseaux sociaux Instagram, LinkedIn et Facebook. On se rejoint maintenant sur devenir-triathlète.com. Vous allez retrouver l’ensemble des épisodes mais aussi des outils, des ressources et des conseils gratuits pour débuter, progresser ou performer en triathlon. On ajoute toutes les semaines de nouvelles ressources, Si vous avez une idée d’invité, n’hésitez pas à nous envoyer un petit message et si vous voulez être accompagné sur vos prochains objectifs sportifs, connectez-vous sur opentri.fr et on se fera un plaisir de vous aider. Alors, n’hésitez pas, on se retrouve tout de suite sur devenir-triathlète.com et opentri.fr. Salut les sportifs !

🎙️ Écoutez d'autres épisodes