#394 Trouver l’équilibre entre carrière exigeante et ambitions sportives avec Estée-Chiara LARIVIERE

🎙️Un épisode un peu spécial cette semaine : on co-anime cet épisode avec Romane du podcast Double Casquette.

💬 On a le plaisir de recevoir Estée LARIVIERE, pour parler des exigences de la pratique intensive du sport, de la gestion d’une double vie professionnelle et sportive, et de sa participation aux championnats du monde Ironman à Hawaï.

🚀 Une immersion inspirante dans l’univers d’Estée et dans le sujet de l’entraînement d’endurance au féminin.

🎙️ Et comme c’était un épisode spécial « Cross Over » avec Romane, découvrez son podcast Double Casquette (Ausha / Instagram / Linkedin)!

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Ermanno : Avant de démarrer ce nouvel épisode, on a une invitation spéciale pour vous. Je vous invite à nous rejoindre sur devenire-triathlète.com. Vous allez y retrouver tous les épisodes, mais aussi des conseils, des guides, des ressources et des outils gratuits pour débuter, progresser ou performer en triathlon. Et on mettra tout ça à jour chaque semaine. Allez, on se retrouve tout de suite sur devenire-triathlète.com et d’ici là, bonne écoute de ce nouvel épisode. Salut les sportifs, c’est Ermanno et je suis très heureux de vous recevoir pour un nouvel épisode du podcast Devenir Triathlète. Aujourd’hui, on va innover un petit peu, on va faire pas que de parler de triathlon. Alors si, évidemment avec notre invité, mais je vous propose aussi un épisode un peu crossover. J’ai invité une autre productrice d’un autre podcast à venir avec moi sur le podcast pour échanger, pour co-animer cet épisode et puis aussi pour la mettre un petit peu en avant son superbe podcast qui a un sujet assez proche de l’autre podcast que je produis qui s’appelle Dans les vestiaires. Enfin bref, allez, on arrête de palabrer. Déjà, je te présente toi, ma co-animatrice du jour. Romane Delay et puis mon invité du jour, Estée Chiara Larivière. On reste sur Estée aujourd’hui, mais juste pour la présentation, je donne le prénom complet. Ça marche ? Ça va très bien. Bonjour mesdames.

Estée-Chiara LARIVIERE : Salut Ermanno. Bonjour. On s’est dit bonjour en off, mais on peut redire bonjour pour le public.

Ermanno : Ouais, c’est ça, exactement. Il faut faire bonne figure, donc on dit bonjour. Estée, je te propose qu’on donne peut-être déjà un petit peu la parole à Romane pour qu’elle nous parle d’elle, qu’elle se présente, qu’elle parle de son podcast et puis après, on rentrera dans le podcast. On va parler du sujet avec toi et là, on va parler triathlon, femmes dans le triathlon et puis parfois, difficultés que rencontrent les femmes dans le triathlon et notamment celles qui s’entraînent. Peut-être un petit peu trop, mais ce sera le sujet du jour.

Ermanno : Du coup, Romane, je t’en prie, lance-toi si tu n’as pas de problème technique.

Ermanno : Allô, tu nous entends ?

Ermanno : Alors ça, tu as perdu le micro ? Non ? On t’entend ?

Ermanno : Alors ça, tu vas rester, c’est les joies du podcast. Heureusement, ce n’est pas du direct, mais des fois, c’est marrant. On a des pertes de connexion.

Romane de Double Casquette : Je comprends bien que ma connexion tienne et qu’il n’y ait pas de problème aujourd’hui.

Ermanno : C’est comme dans le boulot, quand tu fais une grosse visio de chez toi parce que tu étais en remote, tu n’avais pas le choix et puis tu n’as plus rien. Exact. Tu plantes les clients, les directeurs, les collègues.

Ermanno : Bon, on ne t’entend plus, Romane.

Estée-Chiara LARIVIERE : Démarche, je suis revenue.

Ermanno : Ah, ça y est, tu es revenue. Bon, on coupera ça au montage. Du coup, Romane, je te laisse peut-être te présenter. Tu peux nous en dire plus sur le podcast que tu animes, dont je n’aimais pas encore donner le nom.

Estée-Chiara LARIVIERE : Oui, écoute, merci déjà pour l’invitation. C’est inédit pour moi de faire, je pense que c’est mon premier crossover. Donc, c’est super chouette. Merci beaucoup pour l’opportunité. Et donc, mon podcast qui s’appelle Double casquette, justement, pour mettre en lumière les athlètes qui mènent un peu une double vie, qui sont souvent peu médiatisés parce qu’ils sont aussi amateurs. Donc, voilà, qui compte aujourd’hui un peu plus de 20 épisodes. Et voilà, c’est vrai qu’on a plein de points communs sur nos podcasts. Que dire d’autre ? Moi, ça me tenait à cœur de lancer ce podcast parce que, justement, le sport, pour moi, c’est toute ma vie. Et en fait, je pense que je n’ai pas assez mis, moi, ma casquette de sportive en avant dans mes autres vies perso et professionnelles. Et du coup, je voulais mettre ça en avant chez les autres athlètes.

Ermanno : Et toi, justement, tu dis que tu n’as pas mis assez en avant ta casquette de sportive. Tu es sportive depuis quand ? Depuis toujours ? Quel sport ? Enfin, quelle est un peu ton histoire avec le sport ?

Estée-Chiara LARIVIERE : Alors, moi, j’ai deux parents sportifs, coach de tennis. Donc, je suis née dans le tennis. Mon frère et moi, on est tous les deux nés dans le tennis. Donc, j’ai commencé le tennis, je pense, dès que tu es assez habile pour retenir une raquette. Et donc, j’ai fait plein d’autres sports, ceci dit. Ou plein d’autres activités même. Mais le tennis a vraiment été mon sport phare que j’ai pratiqué en compétition. Et je suis partie aux États-Unis. J’ai eu cette opportunité. Donc, j’ai été boursière pour jouer dans une équipe américaine. Et c’est cette étape-là de ma vie, on va dire, qui se rapprochait le plus du haut niveau. Et que souvent, je dis que je ne la mets pas assez en avant. Parce que c’est quand même une expérience particulière. Et les gens qui ne connaissent pas, je n’étale pas cette partie-là de moi. Quand on parle comme ça, je fais rarement des monologues. Donc, c’est pour ça que des fois, je n’ai peut-être pas assez mis ça en avant. Et toutes les qualités que… Mais je crois que tu en as interviewé des sportifs aussi, Hermano, qui sont partis aux États-Unis dans d’autres sports. Donc, tu vois peut-être un peu de quoi je parle.

Ermanno : Oui, je vois très bien de quoi tu parles. J’en ai eu quelques-uns sur ce podcast « Devenir très athlète ». J’en ai eu d’autres sur le podcast « Dans les vestiaires ». D’autres sur d’anciens podcasts. Des podcasts que j’ai arrêtés depuis. C’est sûr que c’est des chances et c’est des choses à mettre en avant que tu finisses, entre guillemets, sportif ou sportif de haut niveau ou pas. Parce que finalement, tu vis un peu cette vie de sportif de haut niveau. Parce que le sport aux États-Unis, c’est bien plus légion qu’en France. Et surtout, quand on intègre une université, un campus, je pense que c’est une expérience hors du commun.

Estée-Chiara LARIVIERE : Ah oui, totalement. Totalement, mais de tous les points de vue. C’est très exigeant. Il y a beaucoup de reconnaissance. Et puis, on est… On est traités comme des athlètes de haut niveau. Dans le sens où on a accès à des infrastructures incroyables. On a accès à un corps médical 24 heures sur 24. On a des dotations, pour ma part, de raquettes, de chaussures, de vêtements. C’est vraiment… On est traités comme des pros.

Ermanno : se passe quoi quand on revient à la vie réelle, entre guillemets, en France, et qu’on perd ce statut, pour ainsi dire ?

Estée-Chiara LARIVIERE : Alors moi, je ne l’ai pas très bien vécu. Parce que j’ai développé un petit côté de ma personnalité assez américain. Et en fait, quand je suis revenue en France, j’ai eu un petit choc culturel. Et c’est pour ça, Estée, que je suis partie vivre à Londres, en fait. Juste après. Donc, je suis restée… J’ai fait un an d’études en France et je suis partie vivre à Londres. J’avais besoin de m’expatrier à nouveau dans un pays anglo-saxon.

Ermanno : Écoute, superbe transition. Je propose que, du coup, on passe le micro à Estée, notre invitée du jour. Estée, re-bonjour.

Romane de Double Casquette : Eh bien, re-bonjour. Bonjour, Manon. Bonjour, Roxane. Bonjour à tous les éditeurs. Déjà, merci beaucoup pour l’invitation. Et c’est tout aussi inédit pour moi que ça l’est pour Roxane. En ce sens, c’est la première fois que je suis invitée dans un podcast. Donc, voilà, c’est presque émouvant.

Ermanno : c’est romane, mais ce n’est pas grave. Ça se joue juste à une lettre.

Ermanno : T’inquiète.

Romane de Double Casquette : Voilà, donc, petit dédicace à ma copine Roxane. Je pense que j’ai dû faire un mix. Mais excusez-moi. Ça doit être le stress.

Ermanno : Bon, peut-être qu’un jour, Estée, Romane et Roxane se rencontreront. On vous parlerait sport, on vous parlerait double casquette, on vous parlerait plein de choses. Mais peut-être des choses à faire.

Romane de Double Casquette : C’est une grande marathonienne, en plus. Donc, on aura plein de choses à faire.

Ermanno : Bon, Romane, Estée, pour le coup. Voilà, maintenant, je suis complètement perdue.

Estée-Chiara LARIVIERE : Quand on sera quatre ou cinq autour des micros, ce sera compliqué.

Ermanno : Ce sera plus compliqué. Quand on fera des événements en live, ce sera compliqué.

Ermanno : Mais voilà, du coup, on a perdu Estée.

Romane de Double Casquette : Ah non, je suis encore là.

Ermanno : T’es revenue. Je t’ai perdue dans l’écran de contrôle. Mais t’es encore là. Ça va faire du montage, toutes les conneries que je peux raconter.

Ermanno : Du coup, Estée, je te propose, toi aussi, de te présenter, de nous en dire plus sur toi. On posera des questions après, évidemment. Mais sur toi, sur ta vie de sportive, ta découverte de la vie sportive. Et puis, Romane l’a dit, non pas Roxane, tu es à Londres. Toi aussi. Peut-être que tu pourras nous dire aussi pourquoi à Londres. Enfin, voilà, je te laisse faire un petit peu le melting pot, choisir les sujets que tu veux aborder. Puis, si tu ne les abordes pas tous, on te posera plein de questions.

Romane de Double Casquette : Avec grand plaisir. Donc, je m’appelle Estée, j’ai 31 ans. Je suis triathlète. Ça me prend beaucoup de temps. Je pense qu’on en parlera un petit peu plus tard. Parce que je me spécialise plutôt sur le longue distance en triathlon. Mais je suis très, très, très loin d’être professionnelle. Je suis vraiment, voilà, je suis triathlète amateur, triathlète passionnée. Et ça fait, je dirais, je pense que j’ai commencé le triathlon, j’ai dû commencer à m’entraîner en triathlon. Parce qu’il y a une différence entre juste s’entraîner dans les trois disciplines et ensuite commencer à faire des compétitions. Vers 2019-2020, j’ai commencé à m’entraîner, à faire les trois disciplines. Donc, c’est tout récent pour moi, le triathlon. Mais j’ai toujours été… Assez sportive, on va dire. Je pense que mon premier sport, mon sport de cœur, et je sais que tu en as interviewé sur le podcast Arnaud, c’était l’équitation. Donc, j’ai commencé à monter à cheval, enfin à poney, à l’âge de 3 ans. Je n’ai jamais arrêté. C’est encore quelque chose que je pratique aujourd’hui. Bon, beaucoup, beaucoup moins qu’avant. Mais voilà, j’en ai fait à relativement bon niveau. Je pense jusqu’en 2009.

Romane de Double Casquette : Il y a un petit parallèle, je pense. Intéressant, et je m’en suis rendu compte en réfléchissant ce matin au podcast qu’on allait enregistrer aujourd’hui. C’est que dans le triathlon, tu as plusieurs disciplines. Et moi, ma discipline de cœur, c’est ce qu’on appelle le concours complet. Et pour ceux qui ne connaissent pas le monde de l’équitation, le concours complet, en fait, c’est trois disciplines équestres qu’on fait les unes après les autres, enchaînées. Je me suis rendu compte ce matin, en y réfléchissant, qu’il y avait un petit parallèle peut-être avec le triathlon, où on enchaîne aussi trois disciplines. Donc, voilà, pour la petite anecdote. Oui, et puis…

Ermanno : Et puis, en triathlon, tu montes aussi sur une monture pour l’épreuve de vélo. Bon, elle est… Ce n’est pas exactement la même. Tu as un peu moins besoin de la dresser, quoique, mais il y a un autre parallèle.

Romane de Double Casquette : Quoique, oui, dans les descentes techniques, je ne sais pas trop. Mais oui, c’est vrai, il y a un petit parallèle là. Il y a aussi le parallèle avec le côté matériel, équipement. Et voilà, un paquet de connaissances autres que juste vraiment autour de ta pratique corporelle de la discipline. Il y a tout un autre aspect aussi. Il y a pas mal de parallèles là-dessus. Donc, j’ai fait de l’équitation à relativement bon niveau jusqu’à ce que j’aie un gros accident à cheval. Je me suis retrouvée à l’hôpital, j’ai eu une fracture rénale. Donc, c’est quand même quelque chose qui est relativement… Enfin, c’est un organe qui est touché. Donc, ce n’était pas non plus juste une petite chute, parce qu’on a l’habitude en montant à cheval de se taper des gamèles. Et ça m’a permis au moins de sortir un petit peu la tête de ce milieu-là et de réfléchir à ce que je voulais en faire. Je me suis posée. Je me suis posée la question pendant un petit moment de est-ce que je voulais me professionnaliser. Et il y a eu un moment un petit peu pivot, entre guillemets. Enfin, dans les études, on est obligé de choisir entre un parcours académique, entre guillemets, classique. Donc, collège, lycée, université ou grande école, que sais-je. Ou est-ce qu’on veut vraiment se dédier davantage à sa pratique sportive. Et donc, en France, en général, parce que j’ai grandi en France, ça passe par tout ce qui est sport-études. Et j’ai réfléchi à est-ce que je voulais faire ça professionnellement. Et je me suis rendu compte qu’en fait, je n’avais pas nécessairement envie de faire de ma passion mon métier. Et de devenir un petit peu esclave de cette passion-là. Et que potentiellement, le côté passion se perde un petit peu. Alors, je ne sais pas. Peut-être, si ça se trouve, je n’aurais jamais perdu la passion en faisant mon métier. Mais voilà, je ne voulais pas en devenir esclave.

Romane de Double Casquette : Et j’ai un contexte familial, je pense aussi, qui fait que le côté académique, c’était peut-être un petit peu plus. La voie normale, on va dire, à suivre. Donc, j’ai décidé de faire moins d’équitation, de me consacrer à mes études. Voilà, j’ai fait des études de droit. Plutôt spécialisée dans le droit international européen, les relations internationales. Je me destinais plutôt d’abord à des carrières dans le milieu de la diplomatie. Et je me suis rendu compte, en fait, à l’issue de mes 5 ans d’études de droit, que c’était quelque chose, pareil, qui me passionnait. Mais dont je n’avais pas nécessairement envie d’en faire mon métier. Et donc, il y a de nouveau un petit, voilà, les cycles se répètent. Et je me suis rendu compte qu’avoir une double casquette, c’était potentiellement quelque chose qui me plairait peut-être. Et donc, j’ai décidé, après mon master en droit, de faire un autre master. Parce qu’un master, ce n’est pas suffisant. Et donc, j’ai intégré l’ESCP, qui est une école de commerce à Paris. Et donc, voilà, j’ai fait un master en marketing à l’ESCP. Ce qui m’a donné un profil un petit peu… À l’époque, je dis ça comme si j’étais vieille. Mais bon, il y a 5 ans, 7 ans, c’était quelque chose qui était un petit peu différent. Maintenant, des doubles profils comme ça, on en a de plus en plus. C’est de plus en plus recherché. Mais voilà, le côté juridique et commercial, c’est quelque chose qui me correspondait bien. Et à l’issue de l’ESCP, j’ai décroché tout de suite un stage, en fait, chez un géant de la tech. J’y suis encore. Ça m’a fait voyager. Je suis allée à Dublin, à San Francisco, à Londres, voilà, pour atterrir, entre guillemets, professionnellement à Londres. En tout cas, pour le moment. Donc, voilà.

Estée-Chiara LARIVIERE : Tu as l’air d’avoir une perspective curieuse. Quand tu dis ce cycle qui se répète, d’éviter un peu d’aller vers la passion, je pense que tu es assez curieuse pour aller justement te découvrir d’autres passions à chaque fois, non ?

Romane de Double Casquette : Oui, exact. Je pense qu’il y a une part de ça. Il y a aussi une part d’être éternellement, pas insatisfaite, mais de vouloir apprendre d’autres choses. Donc, oui, je pense que tu as raison.

Ermanno : Et comment t’arrives au triathlon, finalement ? Comment est-ce que tu passes de l’équitation à rien ? Tu continues peut-être à faire du sport, mais quand tu es presque à haut niveau en équitation et que tu passes à autre chose tout doucement, on peut considérer que c’est rien. Comment tu passes de l’équitation à rien au triathlon ?

Romane de Double Casquette : Alors, déjà, est-ce que tu as le temps ? Parce que c’est une histoire qui est passée assez longtemps. On a quatre heures.

Ermanno : Romane, c’est bon pour toi ?

Romane de Double Casquette : Non. Justement, c’est intéressant que tu me poses la question. Je ne suis pas exactement passée de l’équitation, à rien au triathlon à longue distance. C’est plutôt que quand j’ai arrêté de faire de l’équitation, quand je suis arrivée à la fac,

Romane de Double Casquette : j’ai fait un petit peu comme vous êtes plein de gens à l’époque. J’ai l’impression que c’était la mode. Tout le monde allait à la salle de sport. Tu vois, c’était vraiment sur les réseaux sociaux. C’était l’essor de toutes les fit girls, tu vois, d’autres, je ne sais pas, des personnalités qui, aujourd’hui, sont extrêmement connues, comme Thibaut Hinchel, par exemple, qui commençait à se lancer. Et il y a eu tout un, je ne sais pas, ça me semble un peu péjoratif de dire une mode, mais bon, on va dire une sorte de mode, comme ça, du fitness qui a commencé. Une tendance. Oui, voilà.

Estée-Chiara LARIVIERE : L’arrivée des réseaux sociaux en même temps. Si on calcule, ça va ensemble.

Romane de Double Casquette : Exact. Et j’étais pile dans cette tranche d’âge et cette cible, entre guillemets, de population. Et ayant toujours été quand même assez sportive, j’ai fait de l’équitation, mais j’ai aussi fait plein d’autres trucs, un peu touche à tout. Je pense que mes parents, ils m’ont encouragée à essayer plein de choses, de l’athlétisme, du judo, du kayak, enfin, plein de choses. Malheureusement, pas de la natation. On y reviendra plus tard. Et donc, quand j’ai arrêté l’équitation à ce niveau-là, je continuais à en faire, mais il fallait que je trouve autre chose qui était moins chronophage et qui était moins stricte dans les horaires, les entraînements, etc., que je pouvais faire un petit peu en automne. Et du coup, je me suis inscrite dans une salle de sport. Et puis, j’ai commencé à y aller une fois par semaine, puis deux, puis trois, puis tous les jours. Puis parfois, deux fois dans la journée. Tu as raison.

Ermanno : Moins chronophage et moins stricte. OK.

Romane de Double Casquette : Non, mais dans le sens où je pouvais y aller vraiment quand moi, ça m’arrange assez Mais voilà, j’ai une personnalité où je pense que quand je lance dans un sport, je le fais à fond, en fait. Et j’ai du mal à me restreindre. J’ai du mal à faire les choses un petit peu, pas à moitié, mais à moitié. En gros, quand je fais un truc, je m’investis à 200 %, ce qui parfois est très bien et parfois moins bien. Et c’est justement comme ça que j’ai commencé le triathlon. Parce qu’à force de faire de la salle de sport, du fitness, un petit peu d’haltéro, et à force de trop en faire, et à force de baigner dans ce milieu-là, ça a commencé à avoir un impact négatif, je pense, sur mon état d’esprit. Il faut savoir qu’on va appeler ça le milieu du body, entre guillemets. C’est un milieu dans lequel, surtout pour les femmes, c’est extrêmement exigeant. L’objectif étant d’être toujours assez musclée, un taux de masse grasse très bas, ce qui pour une femme n’est pas forcément gaffe de bonne santé. Quand on se balade à l’année à des pourcentages de masse grasse inférieurs à 10 %, pour une femme, hormonalement, ce n’est pas une bonne idée. On peut faire ça de façon ponctuelle, éventuellement pour certaines compétitions. Sauf que moi, le faisant à 2000 %, je ne voyais pas du tout ça comme étant ponctuel. Et je pense que j’en ai fait trop. J’en ai fait trop au niveau sport. Je n’en faisais pas assez au niveau alimentation. Et le cumul des deux a fait que je me suis retrouvée physiquement à ne pas être en bonne santé. Mais mentalement, non plus. Mentalement, ce n’était pas beaucoup mieux.

Romane de Double Casquette : quelques années après, plus le temps passait, j’étais comme dans une espèce de spirale descendante, une bande très glissante. Et je me suis rendue compte, toujours, que si je ne mettais pas un terme à cette pratique sportive-là, ça n’allait faire que de s’empirer. Et donc, il fallait que je trouve une autre façon de me challenger. Je pense que j’ai gagné sur maturité en me rendant compte que dans ce milieu-là… Alors moi, je ne faisais pas de compétition de bodybuilding. Je trouvais que c’était un petit peu rabaissant pour les femmes. Dans le sens où, en fin de compte, c’était quand même des nanas en bikini qui passent sur une espèce… Qui tendent les fesses et qui se font juger par un panel de cinq hommes, en général, et qui se font juger à attribuer une note de 1 à 10 sur leur aspect physique pendant trois secondes, un instant T. Et ce n’est pas du tout représentatif du travail qu’il y a derrière. C’est pas… Enfin, voilà, je ne sais pas. Il y avait un aspect que je trouvais assez malsain. Ou en tout cas, que je ne veux pas critiquer les gens qui font ça. Je pense qu’il y a de très belles personnes qui en font. Mais moi, je trouvais qu’ils devaient nécessairement… Enfin, ce n’était pas possible que le sport se résume à ça. Et il devait y avoir un autre moyen de célébrer ce que pouvait faire le corps humain. Donc, je me suis dit…

Ermanno : Je fais juste une petite pause avant que tu switches sur le triathlon, justement. Est-ce que tu penses que tu t’étais un peu tombé aussi dans la bigorexie ? Donc, pour ceux qui ne connaissent pas la bigorexie, mot très savant, qui, en gros, veut dire l’addiction au sport. Il faut en faire plus, plus, toujours plus, parce qu’on a toujours l’impression qu’on va régresser. Et on continue systématiquement à régresser. Et on continue systématiquement à régresser. Et on continue systématiquement à régresser. en faire plus d’une certaine manière, mais en tout cas, à ne jamais s’arrêter, ne jamais prendre de pause. Et là, on commence à rentrer dans un cercle non plus vertueux, mais vicieux de… Il faut que je fasse du sport. Il faut absolument que je le fasse. Il faut que je m’entraîne. Et puis, on commence aussi à se mettre des œillères sur l’alimentation, sur le sommeil, sur le reste de la vie active qu’on peut avoir.

Romane de Double Casquette : Je ne sais pas si je le conscientisais à ce moment-là, mais en prenant du recul, oui, sûrement. Je pense que j’en ai… Comme dit, j’en faisais trop d’un point de vue du sport et je n’en faisais pas assez d’un point de vue du reste de ma santé, globalement. Après, ça n’a jamais vraiment été au détriment, par exemple, de ma vie sociale ou quoi que ce soit, parce qu’en fait, à la fac, j’avais quand même des amis de la fac. Certains faisaient du sport, d’autres non. Certains faisaient d’autres types de sport. Et j’avais mes amis à la salle de sport, donc ça n’a jamais été au détriment de ma vie sociale.

Romane de Double Casquette : Mais oui, je pense que pour répondre à ta question, si c’était une réponse en oui ou en non, je pense que oui.

Ermanno : Non, mais il n’y a jamais aucune réponse en oui ou non. C’est toujours un peu mitigé. Mais voilà, c’était aussi pour savoir avec le recul, est ce que tu te serais défini à ce moment là, au delà d’être dans une spirale descendante, peut être dans des conduites à risque ou dans des…

Romane de Double Casquette : Oui, je pense, je pense.

Ermanno : Dans une forme de bigorexie.

Romane de Double Casquette : Oui, je pense. Alors, il y a aussi un côté où à l’époque, je n’étais peut être pas forcément aussi bien renseignée que je le suis aujourd’hui sur les travers de ce type de comportement. Aujourd’hui, je pense que j’ai pris un petit peu en maturité. Je me suis énormément renseignée aussi sur la question. Donc maintenant, je vois un petit peu les erreurs que je faisais. C’est vrai que je ne m’en rendais pas nécessairement compte à ce point à l’époque. Mais oui, je pense. Mais tout ça pour dire qu’à un moment, je me suis dit il faut que je trouve une autre façon de célébrer ce que peut faire le corps humain, qui n’est pas basé sur le côté aspect physique, mais plutôt sur la performance et pas nécessairement performance dans le sens. Vouloir être le meilleur ou la meilleure ou quoi que ce soit. Mais plus dans le sens de qu’est ce que mon corps est capable de se faire, pas seulement à quoi mon corps est capable de, à quoi est ce que je peux faire ressembler mon corps. Il me fallait vraiment un challenge. Et donc, je me suis dit bon, il faut que je trouve un sport qui soit un petit peu plus axé sur le côté performance. Qu’est ce que je peux faire? Et là, je me suis dit bon, qu’est ce que je trouve vraiment difficile de tous les sports que je connais? Qu’est ce que je trouve difficile? Qu’est ce que je n’aime pas spécialement? Qu’est ce qui va vraiment être un gros challenge pour moi? Et à l’époque, tu aurais pu demander à n’importe qui qui me connaissait et tout le monde aurait dit c’est facile, la course à pied. Elle déteste courir. Elle n’est pas spécialement endurante et souffler en montant les escaliers. Vraiment, la course à pied, ce n’est pas son truc. Et donc, je me suis dit OK, on va prendre la course à pied. La course à pied. Qu’est ce que je connais comme challenge? Qu’est ce qui est le plus gros challenge qu’on puisse se lancer en course à pied? Alors à l’époque, je ne savais même pas que ça existait les ultras. Pour moi, la plus longue distance. Qu’on pouvait faire en course à pied, c’était le marathon. Et donc, je me suis dit banco, je vais faire un marathon et j’ai conscience que c’est un peu spécial comme façon de voir les choses. Mais donc, je me suis dit et voilà, j’ai trouvé mon objectif. Je vais faire un marathon et donc j’ai commencé à m’entraîner. Évidemment, j’ai fait les erreurs possibles et imaginables. Si tu me fais une liste de toutes les erreurs, je coche toutes les cases. Je les ai toutes faites. Évidemment que je me suis blessée. Je me suis lancée dans une prépa marathon. Je n’avais jamais couru de ma vie. Je n’avais pas de coach. Et en entraînement, je me suis dit je vais courir. J’avais la sagesse de ne pas me dire de courir tous les jours. Déjà ça, mais un jour sur deux. Et donc, j’ai commencé à courir un jour sur deux. Mais j’ai commencé. Je n’avais même pas de chaussures de course à pied. Je veux dire, je courais avec mes chaussures de salle. Et puis voilà, elle me fait courir.

Estée-Chiara LARIVIERE : Alors, fortement, je me suis fait mal, mais parce que je te coupe. Je rebondis du coup sur l’étape d’avant parce que tu disais justement que tu voulais changer et aller plus vers le côté performance. Parce que justement, ça avait affecté ta santé mentale, physique. Enfin, tout ça et que tu voulais changer et tu as même utilisé des mots. Tu vois, tu as l’air d’avoir des connaissances sur la masse graisseuse, les hormones, etc. Est ce que c’est dans cette transition où tu t’es dit je vais aller vers un côté plus challengeant, vers la performance que tu t’es renseigné ou finalement, là, tu étais en train de nous parler de tes erreurs. Il fallait encore quand même que tu te plantes entre guillemets pour vraiment te dire je vais. Ça y est, je vais me poser, je vais apprendre à aller chercher des ressources.

Romane de Double Casquette : Ouais, je pense que j’ai malheureusement, j’ai dû faire les erreurs pour ensuite me rendre compte qu’il y avait un truc qui clochait et qu’en fait, on s’improvise pas marathonien et que c’est un tout petit peu plus compliqué que juste tu mets une paire de baskets, n’importe quelle basket que tu trouves chez toi dans ton placard d’ailleurs. Et puis, tu sors courir, tu vois, et tous les jours, tu augmentes un peu la distance et puis un jour, tu auras fait 42 kilomètres et tu seras marathonienne. En fait, c’est plus complexe que ça. Donc, pour répondre à ta question, oui, je pense que j’ai dû passer par la case échec. Mais ce n’était pas des gros échecs, c’était un petit syndrome de l’essuie-glace, c’était une petite tendinite, c’était un petit truc, voilà, donc rien de catastrophique.

Ermanno : Il y a plus simple comme échec, tu aurais pu juste t’aligner sur une course et pas aller au bout. C’est quand même plus facile et moins traumatisant pour le corps que des échecs qui sont synonymes de blessures finalement.

Romane de Double Casquette : C’est vrai, c’est vrai. Mais donc, je me suis dit, bon bah, moi, je sais pas. En fait, vraiment, à l’époque, je savais, mais j’étais, en termes de sport d’endurance et de course à pied, j’étais un culte, mais un culte ! Ce n’est pas des sports que pratiquaient mes parents. Je n’ai pas de frères et sœurs et aucun de mes amis faisait des sports d’endurance. Donc, vraiment, moi, je connaissais pas du tout. Et donc, j’ai regardé un peu, j’avais entendu parler du marathon de Paris. Je savais qu’il y avait le marathon de Londres aussi, qui était une idée qui me tenait à cœur. Mais les inscriptions, je me suis rendu compte qu’en fait, tu ne peux pas juste t’inscrire comme ça pour le marathon de Londres. Les inscriptions pour Paris, ce n’était pas assez et du coup, j’ai trouvé un semi-marathon à Dublin, dans la ville dans laquelle j’habitais à l’époque, et je me suis inscrite pour le semi-marathon de Dublin qui était, je ne sais pas, quatre mois, six mois après. Donc, ce n’était pas non plus le lendemain, mais je me suis donné quatre mois ou six mois, je ne sais plus, pour me préparer. J’ai fait le semi, mais en fait, il arrive un moment où, dans une préparation, entre guillemets, je mets des très gros guillemets autour du mot préparation, tu sais que tu vas atteindre ton objectif. Parce que, par exemple, sur le marathon de Londres, tu sais que tu vas atteindre ton objectif sur un marathon. Quand tu as fait ta dernière sortie longue de 34 km, de façon réaliste, tu sais que tu vas passer la ligne d’arrivée, enfin, sauf énorme pépin le jour de la course, si tout se passe bien, a priori, tu es capable de faire 42 km. Sur un semi, quand à l’entraînement, tu as déjà ces 40 km, tu sais a priori que tu peux en faire 21. Et donc, je suis arrivée au moment de ma prépa pour le marathon de Paris, du coup, pour lequel je m’étais inscrite ensuite, j’arrivais à une sortie longue de 32, 34, je ne sais plus trop, et je le touchais du bout des doigts, l’objectif marathon. Et en fait, il fallait déjà que je me trouve un autre objectif. Et c’est comme ça que j’en suis venue au triathlon, en me disant, OK, bon, le marathon, visiblement, ça va le faire, sauf énorme problème gastrique ou blessure ou j’en sais rien, enfin, je me suis renversée par une voiture en allant à la ligne de départ, a priori, je vais le terminer, ce marathon. Et donc, qu’est-ce que je fais, en fait, après ? Et là, je me suis dit, je ne sais pas nager. Et donc, je vais faire du triathlon. Et pareil, le même schéma de pensée au sein du triathlon, qu’est-ce que je connais comme challenge qui me paraît aujourd’hui inatteignable Et j’avais vaguement entendu parler de l’Ironman et je me suis dit, voilà, banco, on va faire un Ironman. Et qu’est-ce qu’il y a après l’Ironman ? pour le moment, je suis arrêtée à l’Ironman, je n’ai pas du tout, du tout envie de faire, tu sais, les gens qui font des déca-Ironman, des trucs comme ça, ça, ça me… ah non, ce n’est pas du tout pour moi. Mais voilà.

Ermanno : Mais après, dans l’Ironman, tu as encore d’autres performances, tu continues les Ironman, mais aller chercher autre chose. Exactement.

Romane de Double Casquette : Eh bien, on va y venir, j’imagine. Mais voilà. Donc, c’était une façon assez longue et avec quelques déviations pour répondre à ta question qui est, comment je me suis mise au triathlon ? Je me suis mise au triathlon comme ça parce que j’adore les challenges et que j’ai voulu… ce n’était même pas une question de genre repousser mes limites en fait, parce que j’imagine que tout le monde a des limites, je ne sais pas trop où elles sont, je ne sais pas trop comment aller les chercher, mais c’était vraiment cette notion du challenge et de, ouais, un truc en a emmené un autre et voilà. Et je trouve ça génial en fait. Enfin. C’est-à-dire que ben, c’est parce que je voulais me challenger que j’ai découvert la course à pied, je me suis fait tellement d’amis, le triathlon pareil, j’ai rencontré des gens extraordinaires. Et si ça se trouve, il y a un autre challenge qui m’attend, je ne sais pas encore ce que c’est, mais je suis sûre que ce sera pareil, ce sera passionnant, ce sera… ça va donner des frissons, je vais rencontrer des gens extras et c’est trop cool.

Ermanno : Tu disais que… enfin, tu nous racontais comment est-ce que tu es venue au triathlon. Bon, le marathon de l’Ironman, OK. Admettons, c’était presque… Check. Mais il y a aussi le vélo et puis la natation et tu as sous-entendu que la natation ce n’était pas encore trop ton truc. Non. Du coup, 2018-2019, quand tu commences à te mettre au triathlon, ça se passe comment ?

Romane de Double Casquette : Mal. Très très mal. Alors, j’habitais à Dublin à l’époque et je me suis dit, ça je pense que c’était en 2019, et je me suis dit bon, si je veux faire un triathlon, il y a quand même un obstacle quand même relativement conséquent, c’est que je ne sais pas vraiment nager. Enfin, je savais nager dans le sens… je savais ne pas couler. Comme la plupart des gens qui grandissent en France par exemple aujourd’hui, mais je ne savais pas me déplacer dans l’eau de façon élégante, la couler sous l’eau, tout ça, les appuis dans l’eau. Donc, je suis allée dans une piscine, c’était un bassin de 50 mètres, je me souviens, à l’université à Dublin et je me suis dit, on va faire du crawl, on va essayer, je ne sais pas comment on fait, mais on va essayer. Et donc, un bras devant l’autre et puis voilà. Et donc, j’ai fait 50 mètres de crawl. La tête hors de l’eau sans lunettes, parce que je ne m’étais pas rendu compte qu’il fallait des lunettes. C’est dire le niveau que j’avais, c’était catastrophique. Et je suis arrivée au bout des 50 mètres et il m’a fallu peut-être 3-4 minutes pour m’en remettre et je me suis dit, 3 800 mètres, ça va être long quand même les gars.

Romane de Double Casquette : Et donc, j’ai persévéré et puis après, j’ai refait 50 mètres dans l’autre sens. Puis, je pense que ma première séance, j’ai dû faire 500 mètres comme ça, en faisant du crawl, tête hors de l’eau sans lunettes. Donc après, j’ai acheté des lunettes. Parce que j’ai tout compris que c’était quand même plus pratique et j’ai sur-tourné. Et en fait, à force de persévérance, on y arrive petit à petit, voilà. Et donc, je me suis inscrite en club de triathlon à Dublin uniquement pour le côté natation parce que je me suis dit, en fait, c’est quand même hautement technique comme sport. Mais vraiment, je n’y connaissais rien. Donc, moi, je voyais les nageurs nager, je me disais, facile, ils ont l’air de rendre sa tête… enfin, ils font ça, ça a l’air tellement facile. Et en fait… Olivier Roland – C’est tellement fluide. Nathalie – Oui, j’ai vite déchanté en me rendant compte que moi, je n’avais pas du tout la même dégaine que les nageurs pro dans l’eau et que donc, peut-être que prendre des cours ou alors deux, trois petits piscins. Et donc, je me souviens, je suis arrivée à mon tout premier entraînement de natation avec le club de triathlon. Déjà, je crois que j’étais la seule nana, ce n’était que des mecs, des énormes Irlandais. Ils avaient tous genre 40 ans, ils étaient tous hyper forts en natation. Et moi, j’ai mis un orteil dans l’eau, j’avais froid, ça n’allait pas du tout quoi. Mais petit à petit, à force de persévérance, on y arrive, voilà. Donc, j’ai commencé comme ça. J’ai acheté un vélo que j’ai encore d’ailleurs, avec lequel j’ai fait mon premier Ironman. Je ne savais pas du tout comment ça fonctionnait. Je ne savais pas comment passer les vitesses. Je ne savais même pas que les vitesses et les freins étaient au même endroit. Évidemment, je suis tombée la première fois que j’en ai fait. Ce n’était pas des pédales automatiques, c’était des pédales plates. Donc…

Ermanno : Roland Donc, tu es retombée la deuxième fois quand tu as essayé de mettre les pédales automatiques ?

Romane de Double Casquette : Nathalie – Évidemment, ce n’est pas drôle. Oui, oui. Donc, c’était… Enfin, je pense qu’on aurait dû me filmer pour ça. J’étais retombée pour vidéo gags dans mes premiers entraînements, c’était quelque chose. Donc, voilà.

Ermanno : Et tout ça en essayant de mener une double vie parce que tu avais un job à temps plein à côté ?

Romane de Double Casquette : Nathalie – Exact. Alors, je pense que ce qui m’a aidée, c’est que j’ai fait toute ma carrière dans des milieux anglo-saxons parce qu’après avoir fait mon école de commerce à Paris, je suis partie tout de suite à Dublin. J’ai bossé à Dublin pendant presque quatre ans et après, je suis partie à Londres. Et je pense que je rejoins ce que… Ce que disait Romane, il y a quand même une approche sport qui est différente dans les pays anglo-saxons. Alors, j’ai passé un petit peu de temps aux États-Unis, mais je n’ai jamais vraiment vécu là-bas ou fait du sport là-bas ou quoi que ce soit. Mais en tout cas, dans les pays anglo-saxons qui sont un tout petit peu plus proches de la France, il y a une approche qui est différente et c’est socialement vraiment bien vu en fait de faire du sport, de se lever le matin et d’aller nager à 6 heures du mat’ avant d’aller au bureau ou d’aller faire un footing sur sa pause déjeuner ou d’aller courir avec les potes le soir ou voilà. Donc, je pense que ça m’a aidé parce que d’emblée, moi, je ne voyais pas en fait que ce n’était pas commun d’avoir une vie professionnelle et une vie sportive où les deux sont assez chronophages. Ça me semblait assez naturel en fait.

Ermanno : En France, socialement, c’est bien d’accepter aussi. Du moment que tu n’es pas l’ami ou l’employé de la personne avec qui tu parles, ça se passe bien.

Romane de Double Casquette : Oui, c’est ça. Non, c’est vrai. C’est vrai.

Ermanno : Donc, en fait, ça ne passe pas en France, on est d’accord.

Romane de Double Casquette : Je ne sais pas trop, j’imagine, ce que j’en entends, c’est que c’est différent, on va dire. Mais comme je dis, moi, de ce point de vue-là, j’ai eu la chance de faire toute ma carrière dans des milieux anglo-saxons où c’est non seulement socialement accepté, mais au-delà d’être… C’est accessible. Oui, c’est accessible. Et au-delà d’être accepté et accessible, c’est bien juste. Même aujourd’hui, au travail, je rentre du marathon de Londres. J’ai pris mon vendredi et mon lundi, et tous mes collègues trouvent ça non seulement hyper cool, mais trop normal, en fait, que je pose deux jours de congé pour aller faire un marathon. Pour eux, c’est genre, bien sûr, kiffe ta vie, va faire ton sport, tu nous raconteras, on veut trop entendre, voilà, savoir comment ça s’est passé. Donc, de ce côté-là, oui, j’ai beaucoup de chance.

Estée-Chiara LARIVIERE : J’ai ressenti la même chose quand j’étais à Londres. Ce côté presque fierté de la part des collègues, des amis. Oui. Et ça, c’est vachement… Oui. Enfin, ça me met en confiance déjà et tu ne t’en caches pas, quoi. Oui.

Romane de Double Casquette : Oui, c’est… Oui, exact. Après, bon, à Londres, je pense que tu l’as vécu aussi, Romane, tu as deux salles, deux ambiances. Tu as après le boulot, tu as tous ceux qui vont courir ou nager ou rouler ou faire du tennis, etc. Et tu as tous ceux qui vont au pub boire des pintes à 16 heures. Mais…

Ermanno : Et c’est du sport aussi, le lever de coude. C’est vrai.

Estée-Chiara LARIVIERE : C’est vrai. Ça veut dire qu’ils sont debout tôt déjà pour aller travailler et puis finir la journée à 16 heures, quoi.

Ermanno : Aussi. Aussi. Aussi.

Ermanno : Du coup, ça, c’est comment tu découvres le triathlon. Alors, sans rentrer plus, enfin, sans rentrer trop dans les détails des années qui ont suivi, quand on a commencé à échanger, tu m’as dit que tu rentrais des championnats du monde Ironman à Kona parce que oui, une année sur deux maintenant, c’est les femmes à Hawaï et les hommes à Nice et l’année d’après, c’est le contraire, c’est les hommes à Hawaï et les femmes à Nice. Donc là, l’année dernière, c’était à Hawaï pour les femmes. Comment t’en es arrivé à te qualifier à ces Jeux olympiques du triathlon distance Ironman, enfin ces championnats du monde Ironman après quatre ans de pratique ?

Romane de Double Casquette : Même pas vraiment quatre ans de pratique, en fait, parce que, comme dit, j’ai commencé à faire les trois disciplines à partir de peut-être toute fin 2019, début 2020. Ensuite, il n’y a pas eu de compétition parce que, ben, Covid oblige. Donc, j’ai commencé à faire les trois disciplines à partir de peut-être toute fin 2019, début 2020. Donc, voilà. Je ne vois pas.

Ermanno : Tiens, ça te parle, le Covid, Romane ?

Romane de Double Casquette : Et donc, en fait, je regardais tout à l’heure ma première compétition en triathlon. Ça devait être en fin 2021, le 73 de Lanzarote comme premier triathlon, je trouvais que c’était pas mal. Et en fait, j’y suis allée, j’ai fait tout mon check-in, j’avais mon dossard, tout. En fait, j’y suis allée, j’ai fait tout mon check-in, j’avais mon dossard, tout. On a sorti les vélos avec mon copain qui le faisait aussi, juste pour aller faire une reconnaissance vraiment du tout début du parcours. Donc, la course était le lendemain et je me suis cassé le coude. J’ai fait une chute à vélo et je me suis cassé le coude. Et du coup, ben, voilà. Donc, je n’ai pas fait ma première compétition en 2021. Je l’ai faite l’année d’après. Donc, tout début en mars 2022, donc il y a deux ans et un mois.

Ermanno : Deux ans ?

Romane de Double Casquette : Ouais, il y a deux ans, j’ai fait mon premier triathlon, aussi à Lanzarote. Mais c’était un… un distance olympique, enfin un M. Et c’était trop cool. Et ça m’a confortée dans le fait de faire du triathlon et de faire quelques courses. Ce n’était pas prévu que ce soit celui-là mon premier, comme dit. Mais voilà, c’est le hasard ou l’accident. Je ne sais pas assez que j’ai fait un distance olympique ou un M en premier triathlon. Et un mois plus tard, ils ont été très gentils sur le 73 de Lanzarote parce qu’ils m’ont vu débarquer. J’étais sur place quand j’ai eu mon accident. Donc, ils m’ont vu débarquer avec l’agent. Dans le sang, le bras dans le plâtre, ça n’allait pas du tout. Et ils m’ont dit, ouais, OK, c’est bon, on te laisse le refaire l’année d’après. Et donc, au printemps après, voilà, je… Donc, ça, c’était en 2022, j’ai fait mon premier 73. Et là, j’étais lancée sur le circuit Ironman. Alors, je sais que c’est un circuit qui est pas mal critiqué pour plein de raisons. Il y a beaucoup de critiques avec lesquelles je suis assez d’accord, les prix, etc.

Romane de Double Casquette : Mais il y a aussi beaucoup de positifs sur le circuit Ironman. Et je trouve que c’est, voilà… C’est quoi l’expression ? Personne fait de bruit pour un train qui arrive à l’heure. On a toujours tendance à critiquer, mais il faut aussi savoir dire les choses qui sont positives. Et je trouve que l’énergie qui est dégagée sur les courses d’Ironman, l’organisation, etc., il y a quand même beaucoup, beaucoup de positifs. Donc, voilà, j’ai fait le 73 à Lanzarote. J’ai trouvé ça génial. Je n’avais pas du tout un temps incroyable. Mais après, toute proportion gardée. Enfin, un temps qui est incroyable pour moi. Ce sera peut-être nul pour quelqu’un d’autre. Et inatteignable pour encore une autre personne. Donc, j’ai fait ça. Et je me suis inscrite. Je crois que c’était peut-être quelques jours avant la course ou quelques jours après. Je ne sais plus. Je me suis dit, il faut que je fasse un full. Et donc, je me suis inscrite sur un Ironman. L’Ironman de Suisse. Ce n’était pas très loin de chez mes parents. Donc, on pouvait y aller depuis chez mes parents en voiture. Et j’ai fait ça. Et là, je me suis rendue compte sur mon premier Ironman que, en fait, c’est plus que deux fois plus dur qu’un 62.3. Ce n’est vraiment pas la même chose.

Ermanno : Oui, c’est comme un marathon. Ce n’est pas deux fois plus dur qu’un Smith. Oui, voilà.

Romane de Double Casquette : Donc, j’ai fait le Ironman de Suisse. Qui est d’ailleurs, pour ceux qui n’ont pas eu la chance de faire cette course, qui est incroyable de beauté. Vraiment, c’est la natation. Limite, on a envie de garder la tête hors de l’eau pour regarder les montagnes. Parce que c’est trop, trop beau. Le vélo, c’est deux boucles. Donc, on peut voir un peu les gens qui sont venus nous encourager. Donc, ça, c’est chouette. Et la course à pied, elle est magnifique. C’est vraiment très, très, très beau. Je recommande. Mais au niveau de la nutrition, ça n’allait pas du tout. Et du coup, j’ai couru la première moitié du marathon. Et après, je crois que j’ai marché pendant presque 21 kilomètres. Donc, forcément, au niveau des temps, ça s’est un peu ressenti. Mais je n’avais aucun objectif de temps, en fait. Moi, j’y allais vraiment pour le terminer, pour kiffer. Je pense que c’est bien pour ces premières courses comme ça, d’y aller en se mettant zéro pression au niveau du temps. Oui. Oui. Mais voilà. Après, j’ai fait d’autres courses. Pour la petite histoire, j’ai refait l’année d’après. Donc, l’an dernier, en 2023, j’ai refait le M que j’avais fait en tout premier triathlon. Et je ne sais pas exactement ce qui s’est passé. Mais j’ai fini sur le podium. Et là, ça a été un grand moment pour moi. Parce que déjà, je n’ai jamais été sur un podium dans autre chose que l’équitation. Je ne croyais pas du tout en mes capacités. C’était un podium. En fait, c’est horrible. J’ai l’impression de me survendre. Mais la réalité, les faits, c’est que j’ai été sur le podium. C’était un podium qui était mélangé entre les pros et les amateurs. Ils n’ont pas fait de podium pro et de podium amateur. Donc, il y avait une pro sur le podium et une nana qui était très forte, qui était amateur, qui a fait deuxième, et moi. Et là, je me suis dit, peut-être que je peux faire un truc. Peut-être que je ne suis pas aussi nulle que ce que j’arrête pas de me dire. Et c’était épique. C’était un petit triathlon à Lanzarote. Ce n’était pas un gros, gros triathlon. Les Espagnols étaient là en masse et les Espagnols sont forts en triathlon. Et donc, je me suis dit, peut-être que je ne suis pas aussi nulle en sport d’endurance que ce que j’arrête pas de me répéter.

Romane de Double Casquette : Et ensuite, j’ai fait l’Ironman de Nice. Et je me suis qualifiée. C’est là que je me suis qualifiée. Je me suis qualifiée, du coup, pour répondre à ta question, comment j’ai fait pour atteindre le fonctionnalisme. Je ne sais pas trop comment j’ai fait en fait, Ermanno. J’ai fait l’Ironman de Nice. Ça, je le sais. J’ai fait la natation. Ça s’est bien passé. J’ai fait le vélo. Ça s’est relativement bien passé. La course à pied, c’était une épreuve.

Romane de Double Casquette : Pour ceux qui l’ont passée et qui ne connaissent pas le parcours, c’est quatre allers-retours sur la promenade en plein canard. Quand tu arrives vers l’aéroport, il y a des spectateurs. Il fait chaud. Il n’y a pas une zone d’ombre. C’était difficile. Et je le termine. Je ne fais pas un temps incroyable. Je crois que je l’ai terminé en 12h30. Pour Nice, ce n’est pas mal. Mais on ne va pas se mentir, ce n’est pas non plus… Il y a des nanas qui le font en 10 heures. Ce n’est pas incroyable. Mais ça suffit pour me qualifier. Et donc, le lendemain, il y a la cérémonie de remise des slots. Et j’y vais sans vraiment y croire encore. Pour moi, j’étais… Ce n’était pas réel ce qui était en train de se passer. Et là, le speaker appelle mon nom et tout. Et là, je me suis rendu compte que… Ah ouais ! En fait, à l’époque, ça faisait un an et demi que je faisais du triathlon. À peine plus d’un an, en fait, que je faisais du triathlon en compétition. Et j’allais à Hawaï. Et je me suis dit, mais c’est irréel. C’est complètement irréel. Vu mon niveau de départ, c’est irréel. Donc, voilà. Je ne sais pas si ça répond à ta question, mais…

Ermanno : Ouais, ouais. Non, ça répond. Du coup, tu fais 16e dans ta catégorie à Nice.

Romane de Double Casquette : Un truc comme ça, je ne sais pas. Je ne sais même plus.

Ermanno : Ouais, mais en même temps, c’est le jeu du rolling start. C’est-à-dire que les 15 autres qui étaient devant toi, elles avaient déjà un slot ou elles ne voulaient pas y aller. Et donc, c’est toi qui l’as eu. Mais ça veut dire qu’à ce moment-là, à Nice, tu faisais partie des 16 meilleures françaises, 16 meilleures femmes sur le triathlon.

Romane de Double Casquette : Ouais, ouais, bah ouais. Ça me paraît encore même aujourd’hui un petit peu irréel parce que j’ai… J’ai toujours vu les gens qui allaient à Kona comme étant des espèces de monstres du triathlon, des gens hyper forts.

Ermanno : Il y en a.

Romane de Double Casquette : Ouais, ouais, ouais. Et moi, j’ai encore du mal aujourd’hui à m’identifier en me disant que moi, je fais partie des gens forts, en fait. Et c’est encore un truc… J’ai un gros syndrome de l’imposteur par rapport à ça. J’ai du mal, moi, à me dire qu’en fait, je ne suis pas nulle en triathlon.

Romane de Double Casquette : ouais, donc c’était assez étude comme moment. Mais je pense que ce que ça montre, c’est uniquement que même si on part avec un niveau de départ pas dingue, franchement pas dingue, même si on n’a jamais vraiment nagé de sa vie et même si on a appris à faire du vélo dans les deux années qui précèdent, en fait, si on persévère, si on fait les choses dans l’ordre, qu’on se fixe des plus petits objectifs pour arriver à un plus gros objectif, eh bien, ça marche, en fait. Et moi, j’avais toujours l’impression que les autres qui y arrivaient et qui montraient comment ils adhéraient ici, j’avais toujours l’impression que, je ne sais pas, ils mentaient, tu vois, qu’il y avait nécessairement un talent caché, un truc en plus, que ce n’était pas uniquement du travail acharné et tu vas y arriver. Je me suis dit, ça, c’est une histoire qui ne me correspond pas à moi. Ça vaut pour les autres, mais ça ne vaut pas pour moi. Moi, même si je travaille dur, je ne vais pas y arriver. Et en fait, j’ai travaillé dur et j’ai réussi. Donc… Comme quoi. Comme quoi, c’est vrai, en fait. Voilà.

Ermanno : Je te remercie pour ça, Estée, parce que c’est l’essence même du podcast qui s’appelle « Devenir triathlète ». On veut…

Ermanno : Ça y est, je ne trouve plus mes mots. On veut parler le plus possible du triathlon et puis dédramatiser, en tout cas, rendre accessible le triathlon à tous et à toutes. Et le fait que tu dises, voilà, moi, quand j’ai commencé, je me voyais loin, très loin. Et je ne croyais pas qu’à force de travailler à Charnon, on pourrait y arriver. Bah si, la preuve, tu es arrivé et tu as été au championnat du monde à Hawaï. Et puis, pour la petite histoire, en plus, à Hawaï, ça se passe mieux qu’à Nice, non ?

Romane de Double Casquette : Ah oui, à Hawaï, ça s’est beaucoup mieux passé qu’à Nice. Ouais, ouais. Hawaï, c’était… Alors, au-delà de la chaleur et de l’humidité, et ça, on pourrait y revenir au niveau des…

Ermanno : Bon, l’humidité, tu as l’habitude en Angleterre. Ah, non.

Romane de Double Casquette : Ah, ça y est, ça y est. Ça chambre. Non, ça s’est mieux passé. Je crois que j’ai, de mémoire, je crois que j’ai terminé en 11h45, 46, un truc comme ça. Ce qui, encore une fois, ce n’est pas un temps révolutionnaire. Ça s’est beaucoup mieux passé. Le vélo s’est mieux passé. Enfin, tout s’est mieux passé. C’était vraiment fait. Mais j’y suis vraiment allée sans pression. Pour le coup, à Hawaï, c’était l’aboutissement de ce parcours, entre guillemets, de qualification. Je me suis dit, ce qui est difficile, c’est de se qualifier. Une fois que tu es qualifié, en réalité, on ne va pas se mentir, moi, ST, je ne vais jamais faire podium à Hawaï. Donc, quitte à y aller, autant vraiment kiffer. Et donc, j’y suis allée sans pression. Je voulais kiffer ma journée. Et en fait, je pense que c’est une des courses qui s’est le mieux passée, justement parce que j’y suis allée avec comme seul objectif. Non, j’avais deux objectifs. Le premier objectif, c’était de prendre un max de plaisir. Le deuxième, c’était quand même de passer la ligne d’arrivée parce que c’est vraiment relou si tu vas jusque là-bas et que tu ne repars pas avec la médaille à Hawaï. Alors là, franchement, nul, vraiment nul. Donc, l’objectif, c’était quand même de repartir avec ma médaille. Mais c’était incroyable.

Estée-Chiara LARIVIERE : Et moi, j’ai une petite question pour compléter un peu aussi tes commentaires, ST, et puis Ermanno, tes précédentes questions. Tu vois, à chaque fois, quand tu nous racontes ton expérience, ton histoire, presque on dirait que toi-même, tu n’y crois pas trop encore quand tu nous le racontes. Et à quel moment, tu vois, est-ce que… Est-ce qu’il y a une de ces courses ou est-ce que c’est une fois que tu arrives finalement à Hawaï, après toutes ces compétitions, est-ce qu’il y en a une qui te propulse en fait, qui te professionnalise dans le sens où tu vois, où tu commences à t’intéresser à la nutrition ou presque à développer un plan d’attaque, un plan d’entraînement, à adapter ton emploi du temps avec le boulot ? Parce qu’au début, on dirait que voilà, quand tu nous le racontes, que c’est vraiment étape par étape. Et puis au final, tu y arrives et tu te surprends. Mais voilà, est-ce qu’il y a un moment, ça te propulse vers toi, le fait de conscientiser, de te dire en fait, je vais professionnaliser ma pratique ?

Romane de Double Casquette : Alors, je pense que… C’est une très bonne question. Je pense qu’il y a deux aspects à ça. Au niveau de quand est-ce que ça a eu lieu, ce côté un petit peu, presque comme un déclic, c’était quelque part entre Nice et Connins, je pense. Parce que c’est vraiment la qualification à Connins où vraiment… Moi, je suis allée à Nice. Ce n’était même pas… Enfin, je n’avais même pas pensé à l’éventualité de me qualifier. Enfin, vraiment, pour moi, c’était inatteignable. C’était tellement inatteignable que… Comme je n’y avais pas pensé. Et une fois que j’ai eu ma qualif, là, je me suis dit… Ah ! Un peu comme la fois où j’ai, par miracle, fini sur un podium, je me suis dit OK. Bon, maintenant, il faut vraiment que je fasse ça un petit peu plus sérieusement. Donc, je pense que ça a eu lieu quelque part entre ces deux compétitions-là. Mais il y a quand même un aspect, et je pense que ça contribue à comment j’ai fait pour aller à Connins, de… J’ai toujours été… Je fais les choses à fond. Et du coup, quand j’ai commencé le triathlon, j’ai tout de suite commencé à écouter tous les podcasts de mes triathlètes, tous les autres podcasts sur le triathlon, à lire, à regarder des vidéos sur YouTube, à regarder un peu sur les réseaux sociaux, à m’inspirer de certains athlètes qui partageaient un petit peu leur parcours, leur tuyau, etc.

Romane de Double Casquette : Donc, j’ai essayé d’apprendre le plus possible parce que quand on se lance dans un truc où il y a trois sports, où clairement il y en a deux où on ne connaît rien sur les trois, et un où on connaît franchement pas grand-chose parce que je n’avais jamais fait de séance de fractionnés en course à pied, je me suis dit, il y a quand même beaucoup de potentiel de faire des erreurs, en fait, quand on se lance dans l’inconnu. Et donc, j’ai voulu vraiment apprendre le plus possible sur tout, sur les trois sports, sur le renforcement musculaire, sur la nutrition, sur tout. Mais je réfléchissais, et ça répond en partie à ta question, je pense, je réfléchissais l’autre jour à qu’est-ce que je ne donnerais pas comme tuyau ou quelles sont les choses peut-être qui m’ont aidée dans ma, entre guillemets, progression en triathlon. Une des choses, c’est vraiment aimer chaque discipline individuellement. Et ça, ça m’a énormément aidée parce que je fais du triathlon, mais je ne fais pas que du triathlon, en fait. Je fais de la course à pied, mais de façon isolée. Je fais aussi du vélo de façon isolée et je fais de la natation de façon isolée. Donc, quand je me suis… Avant Kona, par exemple, j’ai fait des courses de natation en eau libre. J’ai fait des courses de vélo. Je suis allée faire la 312 à Mallorque. J’ai fait les tables du Tour en vélo, des trucs comme ça. Je suis allée rouler juste pour le plaisir de rouler. On a fait des week-ends dans les Alpes. On a fait des cols. Donc, aimer chaque discipline individuellement et s’y intéresser individuellement, de façon isolée. De façon individuelle, je pense que ça, ça m’a beaucoup aidée.

Romane de Double Casquette : Parce que ce que moi, je vois, c’est qu’il y a pas mal de gens qui se mettent au triathlon pour faire du triathlon, dans le sens pour faire les trois disciplines, mais qui ne scintent pas le triathlon en trois disciplines à part entière et qui ne s’y intéressent pas juste pour le plaisir de s’intéresser à telle discipline puis telle discipline. Donc, par exemple, il y a le nombre de gens que je vois qui font du triathlon et qui ne connaissent pas absolument rien à leur vélo. Alors, c’est pas du tout une critique. Il y a plein de gens qui sont comme ça et dans une certaine mesure, moi, j’étais comme ça aussi.

Romane de Double Casquette : par exemple, le fait d’apprendre ce qu’on peut apprendre sur le vélo, sur des différentes techniques d’entraînement, sur le vélo en tant que machine, sur comment faire ses réparations, enfin, comment entretenir son vélo, tout ça, je pense que ça m’a beaucoup apporté, ça m’a beaucoup permis de déstresser, surtout par rapport à la partie vélo, la partie mécanique qui, pour beaucoup de gens, est stressante et pour beaucoup de filles, je pense, c’est très stressant, le côté mécanique, savoir changer,

Romane de Double Casquette : je ne sais pas, si on crève ou quoi que ce soit. Donc, oui, je pense que c’est, voilà, ça répond peut-être aussi un petit peu à ta question. Donc, oui, il y a eu un moment où il y a eu plus de professionnalisation, mais c’était quand même sur un background de, en fait, j’ai envie d’apprendre.

Estée-Chiara LARIVIERE : Elle est super intéressante, ta réponse. J’enchaîne, deux questions, Hermano. Je pense que de nous trois, je suis certaine que c’est celle qui m’y connaît le moins en triathlon et, en fait, elle est géniale, ta réponse, parce que, tu vois, justement, j’étais en train de me dire, mais quand tu t’entraînes pour faire un triathlon, ces trois disciplines qui, quand même, font travailler des parties du corps ultra différentes et de façon différente, comment tu fais pour, en fait, préparer un triathlon, tu vois, en même temps, quand tu as, là, il faut faire, justement, du fractionné pour faire ça, puis la natation, il faut travailler les épaules du vélo, les cuisses, enfin, je ne sais pas, tu vois, mais je m’imagine comment, en fait, tout ça, tu mets ça dans un entraînement de triathlète, quoi. Donc, c’est vrai que ta réponse répond en partie aussi à cette question-là, j’imagine.

Romane de Double Casquette : Oui, oui, mais complètement et je pense qu’une des choses que j’ai bien fait dès le début, c’est que très tôt dans ma pratique du triathlon, j’ai pris un coach et il y a aussi une notion, je pense, pour beaucoup de gens et pour les filles avec qui j’en ai discuté, beaucoup de gens s’imaginent qu’avoir un coach c’est réservé aux gens qui ont déjà un certain niveau

Romane de Double Casquette : et que avoir un coach quand tu débutes, ça ne sert pas forcément à grand-chose et je ne suis pas tellement d’accord parce que avoir un coach, alors, on a toutes des raisons différentes de prendre un ou une coach, mais ça permet plusieurs choses. Alors déjà, pour moi et pour plein de gens qui ont un métier qui est assez prenant,

Romane de Double Casquette : c’est d’avoir une charge mentale, de devoir organiser, planifier tes entraînements parce qu’en fait, c’est fait pour toi. Donc moi, le lundi matin, je ouvre mon application, je sais ce que je fais pendant la semaine et évidemment, on change ses besoins, mais ça, ça m’a beaucoup aidée et ça permet non seulement de ne pas faire d’erreur dans ta planification parce que si c’est un professionnel qui le fait pour toi, a priori, ce sera mieux fait que si toi, tu ne connais rien et que tu décides de le faire toi-même, mais ça permet aussi aux plus curieux d’entre nous d’apprendre en fait en faisant parce que j’ai appris beaucoup en voyant la façon qu’avait mon coach de planifier les entraînements et en posant des questions. J’inviterais beaucoup de gens aussi déjà à prendre un coach et ceux qui ont un coach et qui ont la chance d’avoir un coach avec lequel ou laquelle ils peuvent échanger fréquemment, de challenger leur coach en fait, mais pas challenger dans le sens pour changer quoi que ce soit, mais vraiment pour comprendre, pour apprendre pourquoi le lendemain, le lundi, j’ai telle séance, pourquoi le mardi, j’ai telle séance, pourquoi là, j’ai deux séances de fractionnés d’affilée, pourquoi ce n’est pas juste une séance de fractionnés puis après une séance plus cool, pourquoi là, il faut que je fasse quatre heures de vélo et pourquoi pas trois, pourquoi pas cinq et voilà. Donc, je pense que ce qui m’a énormément aidée pour te répondre à comment on fait en fait pour faire un entraînement triathlon, c’est de se faire aider quand ce n’est pas notre domaine de compétences. Et ça, ça vaut dans plein de domaines.

Ermanno : Ça vaut pour tout.

Estée-Chiara LARIVIERE : Tu as raison de le dire parce que je pense quand tu disais les gens qui se disent qu’il faut être pro pour prendre un coach, il y a peut-être aussi une partie financière finalement. Et c’est un peu le cercle vicieux. C’est soit tu investis dès le début dans un coach, soit si tu attends d’être vraiment pro pour du coup avoir les finances pour prendre un coach, en fait, ça peut prendre des années. Je pense qu’il y a aussi ce petit blocage.

Romane de Double Casquette : Oui, mais carrément et au début, j’étais un petit peu appréhensive parce que je me suis dit que c’est quand même pas mal d’argent d’avoir des coachs en triathlon. Vraiment, il y a pour tous les budgets, mais c’est clair que ça coûte quelque chose. Après, le fait que ça coûte quelque chose, je trouve que c’est bien dans le sens où tu es forcé de t’investir financièrement et je pense que ça change. Enfin, je pense que les gens sont peut-être plus assidus s’ils ont payé entre guillemets que si ça leur est donné gratuit. Ça reste à prouver, mais c’est mon humble opinion.

Ermanno : Ça dépend parce que le business model pour nous, c’est de te garder sur les réseaux alors que c’est gratuit. C’est autre chose.

Romane de Double Casquette : C’est vrai. Mais quand tu disais que… Donc oui, c’est clair que c’est un budget, mais avec le recul et forcément, c’est facile. Le recul, c’est génial, mais avec le recul, je pense que je vais potentiellement payer moins en ne prenant pas de coach, mais j’aurai aussi potentiellement mis beaucoup plus de temps avant d’atteindre certains objectifs. Donc, c’est une balance entre ce qu’on est prêt à mettre

Romane de Double Casquette : et ce qu’on a. Je ne veux pas du tout paraître comme une de nos deux leçons ou quoi que ce soit, mais oui, moi, ça me coûte tant d’argent tous les mois, mais à côté, je ne bois pas spécialement d’alcool, je ne fume pas, je sors énormément. Moi, je vois, surtout à Londres, je pense que c’était pareil pour ça, Romane, mais moi, quand je vois les billets que certains laissent les soirs ou quand ils sortent, mais même sortir, parfois, ce n’est même pas

Romane de Double Casquette : le cas. Chacun décide aussi de où il veut ou à quoi il veut allouer son argent, ses ressources en termes de temps, de temps d’argent. Moi, j’ai fait ce choix-là et pour le moment, j’en suis très contente. Mon coach est vraiment super et je conseille à tout le monde d’essayer au moins une fois de prendre un coach pour voir ce que ça donne, s’ils ont l’impression de stagner ou qu’ils ont l’impression de ne pas avoir toutes les connaissances. Il y a des tas de raisons dans lesquelles on peut vouloir prendre un coach. Moi, c’était plutôt pour me restreindre que pour m’encourager à en faire plus. Il y a beaucoup de gens qui prennent un coach parce que comme ça, ils se sentent un petit peu obligés de s’entraîner ou de faire les séances parce qu’il y a quand même quelqu’un derrière qui leur dit. Moi, c’était plutôt le contraire. C’était pour ne pas en faire trop, pour ne pas me blesser, pour ne pas faire d’erreurs. Voilà.

Charly : Salut les sportifs, c’est Charlie d’OpenTri et je me permets d’interrompre votre podcast un très très court instant. Si l’épisode que vous êtes en train d’écouter vous plaît, alors on a besoin de vous. Est-ce que vous pourriez prendre 10 petites secondes pour ouvrir votre appli de podcast préférée, y trouver la fiche du podcast Devenir triathlète X OpenTri et nous laisser une note, de préférence 5 étoiles, en nous disant ce qui vous plaît le plus dans le podcast. Ça vous prendra seulement quelques secondes mais ça nous permettra de continuer à améliorer le podcast et à se faire découvrir par d’autres auditeurs triathlètes. Un immense merci à vous qui allez laisser une note. On se retrouve tout de suite pour la suite de votre épisode.

Ermanno : J’aime bien la discussion sur l’intérêt aussi financier de prendre un coach. On retrouve ça aussi et Romane, tu ne me diras pas le contraire mais avec les sportifs et les sportives de haut niveau qui, à un moment de leur vie, à un moment de leur carrière, qu’elles soient naissantes ou qu’elles commencent déjà à bien s’installer, est-ce que j’investis dans telle ou telle chose ? Est-ce qu’il ne faudrait pas que j’aille bosser maintenant ou que je me consacre à 100% à mon job ? Alors déjà, il y a souvent un équilibre, un équilibre, une balance à trouver et puis surtout, comme tu l’as dit Estée, à un moment, il faut savoir investir aussi pour pouvoir après aller plus vite, s’épargner de la charge mentale, etc. Il faut avoir les ressources qui permettent de le faire.

Romane de Double Casquette : Complètement. Le triathlon, souvent, j’ai l’impression que c’est un sport où il y a une sorte de course aussi au meilleur matériel, au matériel le plus, voilà, tout ce qui,

Romane de Double Casquette : comment on dit en anglais, new and shiny, enfin tu vois, tout ce qui brille, tout ce qui est nouveau, tout ce qui coûte cher, les dernières innovations et c’est très bien et je dis ça, mais moi aussi, je viens de m’acheter un vélo de contre la montre qui est tout neuf, etc. Et voilà. Mais entre dépenser beaucoup d’argent pour gagner 3 watts et dépenser l’argent potentiellement pendant un an pour bosser avec un coach, la différence, c’est qu’au bout d’un an, on peut te retirer ou tu peux perdre ou on peut te casser le matériel que tu as acheté, ce sera retour casse départ alors qu’avec un coach, tout le temps, toutes les connaissances que tu auras emmagasinées pendant un an et que tu peux réutiliser ensuite, on ne pourra pas te les enlever. Donc, il y a aussi cet aspect-là, je pense. Si quelqu’un me demande est-ce que c’est mieux d’investir, je n’en sais rien, 5000 euros dans un nouveau vélo alors qu’ils ont déjà un vélo qui est correct ou d’investir de l’argent et bosser pendant un an avec un coach, sans aucune hésitation, je dirais de prendre un coach pendant un an.

Estée-Chiara LARIVIERE : Le coach, en plus, il a plusieurs casquettes, enfin, il tête sur la partie mentale, sur la partie technique,

Estée-Chiara LARIVIERE : tu vois, de quelle est la relation qu’il faut avoir avec un coach ou en tout cas, au départ, quand tu passes de non-coacher à être coaché, tu vois, comment ça se passe en fait, cette relation, quels sont les grands challenges d’avoir quelqu’un comme ça au-dessus de soi qui a cette responsabilité aussi, enfin.

Romane de Double Casquette : Oui, mais je suis d’accord et je pense que c’est important de trouver un ou une coach avec qui on base bien et je pense que moi, j’ai eu de la chance de trouver quelqu’un avec qui ça a tout de suite matché dès le début mais je connais aussi pas mal de gens qui ont dû faire quelques changements, pardon,

Ermanno : Ah, je me note le montage, 1h03.

Ermanno : Respire, respire, bois un coup, Estée.

Romane de Double Casquette : je disais, c’est important de trouver quelqu’un avec qui ça match tout de suite ou si ça ne match pas tout de suite, quelqu’un avec qui ça va matcher et avec qui on se sent suffisamment en confiance,

Romane de Double Casquette : pour challenger, pour poser des questions, mais pas juste suivre ce qu’on nous dit de faire entre guillemets bêtement sans essayer de comprendre mais aussi avoir l’assurance de dire à son coach écoute, là, j’ai l’impression que ça ne me correspond pas trop ou tiens, j’ai lu un article sur telle méthode, qu’est-ce que tu en penses ? C’est un truc qui moi me serait qui essaie d’essayer dans notre programmation, qu’est-ce que tu en penses ? Est-ce qu’on peut le tenter ? Et moi, c’est vrai que j’ai un rapport avec mon coach qui est très… Je pense que je ne suis pas la plus facile à coacher parce que je pose plein de questions tout le temps. Mais il faut.

Ermanno : Mais il faut. Justement, c’est là où le métier de coach devient intéressant aussi quand il y a de l’interaction. Alors, effectivement, si ça lui demande 20 heures par semaine pour entraîner une athlète, ça fait peut-être un peu trop mais je pense que tu as des journées déjà suffisamment bien remplies pour ne pas le stresser de tant que ça mais au contraire, je pense que le métier de coach prend là tout son essence et devient intéressant quand il y a de l’interaction, quand tes athlètes cherchent à savoir pourquoi, comment, pas dans l’idée de te séparer d’eux et puis d’apprendre tout seul mais justement de comprendre. Et par rapport à ça, justement, quand on avait pris contact, tu m’avais dit qu’un sujet sur lequel tu aimerais bien… Enfin, un sujet dont tu aimerais bien parler, ce serait justement l’entraînement spécifique pour les femmes donc juste en termes de timing, on le rappelle, tu t’es qualifié à Nice en juin 2023 et Kona, c’était en octobre 2023. Donc, il y a six mois entre les deux où tu dois faire… Tu ne dois pas refaire une préparation Ironman mais tu dois compléter ta préparation Ironman après avoir fait une pause après le premier et puis éventuellement réajuster des choses et s’assurer que ce soit vraiment adapté non seulement à toi mais aussi au fait que tu sois une femme

Ermanno : souvent, toujours, vous avez aussi des aléas qui sont liés aux hormones et à d’autres choses donc comment est-ce que tu en es venue à te dire mais il y a peut-être un truc à regarder, à comprendre, à faire sur l’entraînement spécifiquement pour les femmes et puis comment tu te prépares en six mois pour Kona ?

Romane de Double Casquette : En gagnant

Ermanno : 45 minutes entre Nice et Kona. C’est deux courses difficiles mais Kona

Romane de Double Casquette : c’est la course donc ça me laissait à peine plus de trois mois et demi en fait entre les deux parce que c’est mi-octobre pour Kona alors c’est sûr qu’on ne va pas refaire ou on ne va pas on ne refait pas toute une saison en trois mois et demi puis il y a le temps de se remettre d’un Ironman je pense que pas mal de gens peut-être le prennent un petit peu à la légère c’est quand même un gros effort pour le corps un Ironman à partir du moment où moi j’ai appris que j’étais qualifiée bon évidemment j’en ai parlé tout de suite à mon coach je lui ai dit bon ben la décision elle est vue de prise c’est sûr que j’y vais c’est un rêve enfin c’était enfin un rêve ce n’était même pas un rêve pour moi parce que je n’y songeais même pas mais c’est un rêve pour beaucoup de triathlètes de longue distance presque tous les triathlètes de longue distance ont pour ambition peut-être un jour d’aller à Kona si normalement les capacités les possibilités

Romane de Double Casquette : après Nice s’assurer qu’on ne repart pas en créant des petits bobos ou quoi que ce soit parce que mine de rien trois mois et demi tu n’as pas trop le temps de te blesser et de repartir c’est clair

Ermanno : et d’ailleurs rapidement ça veut dire quoi récupérer de Nice ?

Romane de Double Casquette : pense que il faudrait que je regarde un peu mes anciens plans d’entraînement enfin ce que j’avais fait après Nice il y a clairement eu quelques jours où chill juste un petit peu de natation enfin chill j’étais dans l’eau le lendemain de Nice mais c’est vraiment

Ermanno : non mais on aura compris que chill pour toi ce n’est pas chill pour n’importe qui

Romane de Double Casquette : non c’était je pense que j’ai fait peut-être 1000 mètres tranquille mais la récup active c’est quand même beaucoup mieux que juste de rester assis dans son canapé à rien faire c’est clair donc c’était un peu de natation beaucoup de marche tourner les jambes sur le vélo mais tranquille tranquille pendant au moins une semaine après et la semaine de vraie reprise pareil pas d’intensité ou très peu d’intensité donc juste entre guillemets du volume et encore beaucoup moins de volume qu’avant la compétition donc il y a quand même vraiment deux semaines après un Ironman où la première semaine je ne fais presque rien et la deuxième semaine je ne fais pas grand chose non plus

Ermanno : oui

Ermanno : donc ça c’est sur la récup et après j’en profite je meuble un peu pendant que tu es en train de t’étouffer pendant que tu tousses Romane si tu veux poser une question c’est le moment aussi comme ça on laisse un petit peu le temps de récupérer

Estée-Chiara LARIVIERE : j’étais curieuse aussi sur la préparation féminine de Connette du coup

Romane de Double Casquette : je pense que la préparation féminine par rapport à Connette elle n’est pas différente d’une préparation féminine pour une autre compétition parce qu’en réalité ce qui change vraiment à Connette c’est les conditions climatiques et ça ça affecte tout le monde ça ne discrimine pas là c’est vraiment ça affecte les hommes et les femmes

Ermanno : sauf ceux qui ont l’habitude de vivre dans des conditions comme ça ceux qui vivent au Brésil déjà à Hawaï pas très loin d’Hawaï exact

Romane de Double Casquette : mais donc de ce point de vue là ce n’était pas une préparation qui était tellement différente par rapport à si j’avais par rapport à une préparation un homme ou une autre course mais je pense que c’est plutôt tout au long des différentes préparations pour les compétitions pareil on en revient au coach mais c’est important si on travaille avec un coach d’avoir un coach qui est à l’aise avec le fait de coacher des femmes à l’aise dans le sens pas juste que ça ne le dérange pas ou ça ne la dérange pas mais qu’il y a les connaissances pour adapter des entraînements par exemple si on veut rentrer vraiment dans le vif du sujet et désolé si on a des hommes qui nous disent écoute et que ça les barbe mais je pense que c’est important

Ermanno : déjà si ça les barbe il passe à autre chose mais j’espère que ça ne les barbe pas parce que l’essence du podcast c’est de mettre tout le monde au triathlon et puis d’aborder tous les sujets y compris ceux qui fâchent

Romane de Double Casquette : mais c’est vrai que la différence entre les hommes et les femmes par rapport à ça c’est que nous on a nos cycles menstruels et qu’on a du coup des niveaux d’énergie qui sont très différents tout au cours du cycle menstruel je ne sais pas si toi Romane c’était le cas aussi pendant que tu faisais du tennis à haut niveau mais moi personnellement je sais que les quelques jours avant mes règles alors parfois c’est la veille parfois c’est jusqu’à trois jours avant j’ai vraiment très peu d’énergie je suis hyper flagada tous les entraînements de Paris sont difficiles faire de l’intensité alors je peux faire de l’intensité mais je n’arriverai pas à faire les mêmes enfin je n’arriverai pas à faire les mêmes intensités avec autant d’aisance avec le même rythme cardiaque etc qu’à un autre moment de nos cycles menstruels donc on adapte donc on adapte j’en parle beaucoup avec mon coach on a une plateforme sur laquelle il renseigne mes entraînements et moi je peux aussi renseigner des choses donc ça peut être renseigner des infos sur comment j’ai trouvé les séances ma disponibilité etc mais aussi toutes les infos sur mon cycle menstruel et donc il le sait à l’avance en général que là on est dans la période peut-être la dernière semaine avant mes règles et donc on adapte un petit peu s’il y a besoin d’adapter il y a des mois où en fait ça passe comme une lettre à la poste et il n’y a aucun problème mais il le prend vraiment en compte et je trouve que c’est important comme dit de travailler avec un coach qui a les connaissances pour moduler des entraînements en fonction du cycle menstruel ou alors si on bosse avec un coach qui n’en a pas les capacités ou si on n’est pas du tout accompagné au moins d’en tenir compte de l’avoir comme ça dans un coin de la tête et de se dire ok si je n’y connais rien du tout ce que je vais faire déjà c’est commencer à tous les mois je vais noter en fait si j’ai un calendrier peu importe un truc où je note mes entraînements de noter un peu comment je vais faire comment je me suis sentie de noter à quel moment j’ai mes règles et au bout de 3 mois 4 mois 6 mois de regarder en arrêt et de se dire ah tiens là il y a un pattern que je reconnais je vois qu’en fait tous les mois avant mes règles je suis hyper fatiguée c’est peut-être pas la peine d’aller se pousser quand on est aussi fatigué que ça parce que certes on peut le faire mais après on va créer une sorte de déficit une carence on va avoir du mal à s’en remettre on récupère un petit peu moins d’or donc juste le prendre en compte après c’est vrai qu’il y a des filles qui n’ont vraiment aucun changement et c’est très bien et elles ont beaucoup de chance mais il y a des filles chez qui c’est pas le cas il faut juste en prendre compte pareil au niveau des apports nutritionnels on a des besoins nutritionnels qui sont différents au cours de notre cycle et ça a à voir avec notre température corporelle de base qui est différente donc on va avoir une température corporelle un petit peu plus élevée par exemple pendant la période d’ovulation ça a des impacts sur nos besoins énergétiques ça va avoir une température ça a des ramifications dans tous les aspects de notre vie sportive et il faut juste en être conscient ou consciente

Ermanno : et du coup au delà d’en être conscient et d’avoir un coach ou une coach c’est plus facile en anglais à coach et puis à trainer il n’y a pas de genre c’est chiant la langue française pour ça quand même on est obligé d’être inclusif quand on veut et du coup c’est bien d’en être conscient c’est bien que les personnes qui t’accompagnent en soient conscients aussi mais comment on gère ça et quels sont les extrêmes auxquels on peut arriver

Romane de Double Casquette : comment on le gère je pense qu’il y a autant de réponses qu’il y a d’individus qui s’entraînent et qui ont des démonstrations pour rester inclusif mais moi en tout cas je peux parler que pour moi et pour les quelques personnes qui rencontrent le même type de problématiques que moi avec qui j’en ai parlé mais déjà la première chose je pense c’est de se dire que ce n’est pas en fait en soi un problème il ne faut pas voir ça comme un problème qu’il faut surmonter en fait c’est juste la physiologie on est comme ça point on compose avec

Ermanno : c’est comme la grossesse en fait vous n’êtes pas malade quand vous êtes enceinte ou quand vous avez vos règles c’est normal voilà

Romane de Double Casquette : et donc juste avec quelques informations que je disais tout à l’heure au niveau des charges d’entraînement ou des intensités surtout plus que le volume l’adapter mais ça va dans les deux sens c’est-à-dire que parfois on va devoir diminuer un petit peu les intensités mais en général dans la période juste après les règles en général on a une capacité à encaisser les intensités et le volume qui est aussi plus élevé donc c’est savoir en tirer bénéfice donc par exemple si on a des séances vraiment clés des séances qui sont difficiles ou avec du gros volume et de l’intensité dedans plutôt que de les caler la veille d’avoir ces règles ça peut peut-être être plus smart de décaler ça de trois jours quatre jours voilà décaler un entraînement ou modifier pour trois jours ça ne changera pas vraiment la donne ce n’est pas une catastrophe au contraire en fait on peut même en tirer bénéfice donc comment le gérer le plus simplement possible en fait juste se dire c’est normal on fait avec on modifie un petit peu ses entraînements ce n’est pas vraiment sorté après moi j’ai la chance de ne pas souffrir d’endométriose ou quoi que ce soit donc j’ai très peu d’intensité d’inconfort ou ça impacte assez peu ma vie de sportive donc voilà c’est pour ça que je répète je ne peux que parler de ma propre expérience mais aussi dans la partie gestion il y a des fois où on va faire une compétition et on aura une règle et ce n’est pas la fin du monde il y a un tel stigma autour des règles et j’ai entendu beaucoup de filles dire mais moi je choisis mes compétitions en fonction de mon calendrier de mon cycle menstruel alors bon déjà si elles ont la chance d’être autant réglées comme une horloge que ça qu’elles savent dire dans 8 mois j’aurai mes règles tel jour chapeau parce que moi je n’en suis pas trop capable mais aussi tant qu’elles n’ont pas des douleurs atroces ou quoi que ce soit ce n’est pas la fin du monde et vraiment je ne veux pas tomber dans le côté très cru au pire on s’aime au pire ça fait une tâche et alors ce n’est pas la fin du monde franchement si les gens sont dégoûtés par une goutte de sang c’est un autre sport que le traitant qu’il faut faire parce que enfin vraiment ce n’est vraiment pas très grave donc voilà il y a eu une polémique récemment sur une athlète britannique d’ailleurs Emma Palin-Brown qui a fait une compétition je ne sais pas si vous avez suivi ça mais elle a fait une compétition et elle avait ses règles le jour de la compétition le monde est devenu dingue et enfin c’est hier il faut se calmer c’est naturel ça arrive tous les mois pour ceux qui ne sont pas au courant et voilà elle avait du sang sur sa pré-fonction et elle s’est prise une déferlante de commentaires sur les réseaux sociaux qu’il ne faudrait pas qu’elle poste des commentaires des images comme ça etc pourquoi en fait ? voilà donc comment gérer un peu d’informations

Estée-Chiara LARIVIERE : sur tout ça finalement mais je rebondis sur quand tu parlais plutôt de la partie entraînement et planning tu vois autour justement du cycle avec le coach tu vois tu en parles on dirait que tu es quand même calée sur le sujet

Estée-Chiara LARIVIERE : et en fait je repense moi aussi je vais parler de mon expérience mais quand j’ai eu ces années de tennis intensif alors moi c’était de mes 17 à mes 21 ans et pour le coup moi en tant que en tant que femme en tant que jeune femme j’en étais pas du tout consciente tu vois de ça donc c’est bien que t’en parles pour que parce que là peut-être que les trentenaires voilà elles en sont pleinement conscientes et puis ça voilà la parole se libère mais quand t’es une jeune athlète qui a fait du sport depuis toujours et que t’as 19 ans et en fait on en parle on en parlait pas moi j’étais dans une équipe de 10 joueuses c’était pas du tout un sujet qui était abordé on avait le même âge ni avec les coachs qui étaient des coachs femmes ni enfin c’était pas du tout pris en compte nulle part et moi c’est parce que moi j’avais zéro connaissance de rien là-dessus quoi donc même nous en tant que femme des fois quand on est jeune ben oui il y a peut-être un manque d’informations donc c’est bien aussi d’en parler pas juste pour les hommes qui nous écoutent mais pour les jeunes filles aussi

Romane de Double Casquette : ah mais complètement et je pense qu’il y a aussi un élément par rapport aux règles qui est très très très important de rappeler et surtout comme tu dis surtout pour les plus jeunes peut-être qui écoutent non seulement c’est normal d’avoir ces règles mais c’est hyper important en fait et à partir du moment où on est sportive ou même pas sportive mais là je m’adresse plutôt aux sportives en particulier à partir du moment où on arrête d’avoir ces règles alors qu’on prend pas une contraception qui est qui nous empêche de les avoir ce n’est pas normal c’est pas un signe de bonne santé ou de performance ou que sais-je parce qu’il y a encore trop souvent dans des clubs etc le côté presque comme si c’était bien tu vois en fait je fais tellement de sport en fait je m’entraîne tellement que j’ai perdu mes règles et en fait c’est vraiment pas bien c’est parce que à l’origine de ça c’est un gros dérèglement hormonal qui peut coûter très très très cher hum enfin voilà le fait d’être en amélioré donc c’est ne pas avoir ces règles c’est pas normal et moi il y a des moments où par exemple quand mes règles sont un petit peu en retard parce que j’ai un passé comme ça où j’ai pas eu mes règles pendant de nombreuses années à cause de mon alimentation qui n’était pas du tout optimale et du coup ça revient encore quand j’ai des retards dans mes règles je panique en me disant oh j’en ai fait trop il faut que je fasse attention et du coup quand elles viennent et parfois elles sont juste 4 jours en retard parce que ça arrive c’est un immense soulagement et le premier le pacte qu’on a passé avec mon coach c’est que si jamais je loupe un cycle je lui dis il faut qu’il soit au courant parce qu’il faut qu’on revoie la programmation il faut qu’on qu’on change un petit peu qu’on pas forcément qu’on baisse nécessairement le volume mais au moins les intensités voilà qu’on module parce que la priorité il faut pas l’oublier c’est que qu’on soit pro pas pro voilà mais surtout en tant qu’amateur c’est la santé avant tout hum et voilà le message là je pense c’est il faut avoir ses règles c’est bien et quand on les a il faut pas voir ça comme ah c’est chiant c’est vraiment enfin non c’est génial ça veut dire qu’on a un corps qui est en bonne santé et que tous les voyants au vert sont au vert pour qu’on puisse aller performer dans le sport qu’on aime donc voilà c’est important de le rappeler

Ermanno : bon après quand t’as une aménorée le premier mois ça peut être le signe d’autre chose et ça aussi ça peut vouloir dire que t’es en bonne santé mais bon ça c’est un autre sujet aussi

Romane de Double Casquette : ça c’est un tout autre sujet on pourra aller demander à d’autres triathlètes qui viennent de passer par là comme ma gongenée par exemple mais ouais c’est en effet c’est un autre sujet mais ouais le fait d’avoir un cycle menstruel normal c’est un énorme signe de bonne santé et c’est une des choses sur lesquelles il faut garder un oeil et rester vigilante parce que voilà c’est en général quand on commence à basculer dans le surentraînement ou la sous-alimentation ou les deux parce que le surentraînement en réalité c’est surtout une chose un surentraînement par rapport à ce qu’on donne comme carburant à son corps c’est-à-dire qu’on en fait trop par rapport à ce qu’on y met un des premiers signes un des premiers trucs qui va enfin un des premiers signes c’est le fait de perdre ses règles de plus les avoir de rentrer en amélioré un mois deux mois trois mois chez les femmes évidemment chez les hommes ça va pas être ça mais

Ermanno : écoute moi ça fait 44 ans que je les attends mes règles donc j’ai dû rater un truc

Romane de Double Casquette : mais voilà donc il faut être il faut être super vigilant par rapport à ça parce qu’il y aura d’autres signes aussi une fatigue extrême ou le fait que des temps qu’on arrivait à faire aux entraînements d’un coup on n’arrive pas à les faire on a plus de temps à récupérer etc mais ça c’est des signes qui sont un tout petit peu plus difficiles à déceler parce que quand on est athlète d’endurance ou qu’on fait beaucoup de volume on va pas se mentir on est tout le temps fatigué on est tout le temps fatigué et on a tout le temps faim donc le côté la fatigue tout ça c’est c’est c’est plus difficile à mettre le doigt dessus et se dire ok là le curseur il est trop vers le négatif c’est pas juste de la bonne fatigue là je suis vraiment en train de me faire du mal alors que là bah oui le fait de louper son cycle menstruel c’est enfin voilà on peut pas vraiment tricher quoi donc

Ermanno : c’est un gros marqueur on peut pas tricher là dessus c on avait parlé aussi de Red S du syndrome Red S est-ce que tu peux nous en parler un peu et puis nous raconter ton histoire à toi avec ce syndrome ouais complètement

Romane de Double Casquette : alors pour ceux qui connaissent pas le le le terme Red S ça vient de l’anglais pardonnez mon accent ça veut dire relative energy deficiency in sport donc en gros c’est un c’est un déficit d’énergie mais énergie au sens de calories enfin l’énergie qu’on va apporter à son corps relatif au sport qu’on fait ou à la quantité de sport qu’on fait et à l’époque on avait tendance à avoir on appelait ça la triade de la sportive en France je répète

Ermanno : la triade de la sportive

Romane de Double Casquette : exactement et donc la triade de la sportive donc déjà c’était uniquement appliqué aux femmes petit à petit on s’est rendu compte qu’en fait non seulement ça s’appliquait aussi aux hommes pas que aux femmes et qu’il y avait pas uniquement trois comment dire trois facteurs qui rentraient en compte dans la triade de la sportive et qu’il y avait beaucoup beaucoup beaucoup plus de choses que juste je crois il me semble que la triade de la sportive c’est troubles du comportement alimentaire

Romane de Double Casquette : troubles du cycle menstruel et une atteinte au niveau de la porosité des os il me semble que c’était les trois les trois éléments de cette triade là et on s’est rendu compte que comme ça s’appliquait aussi aux hommes et que c’était beaucoup beaucoup beaucoup plus complexe beaucoup plus pernicieux et que ça infiltrait beaucoup plus de domaines en fait des sportifs par exemple l’équivalent de l’année norée chez les hommes chez les femmes pardon un des premiers signes chez les hommes ça va être la perte de l’érection matinale ça c’est un des signes par exemple qui est plus ou moins alarmant quand on fait pas mal de sport et qu’on commence à tomber dans la sous-alimentation mais il y a beaucoup d’autres facteurs donc on a commencé à parler de Relative Energy Deficiency in Sport c’est un terme qui a été consacré il me semble il y a peut-être une quinzaine de mille années mais on a mis beaucoup de temps en fait en France à se rendre compte que c’était plus complexe que ça en avait l’air et comme dit que ça touchait aussi des hommes et le fait de parler de la sportive ça faisait que beaucoup d’hommes en fait qui avaient typiquement les mêmes symptômes sauf évidemment pas d’aménorés mais qui avaient tous les autres symptômes ils n’étaient pas forcément il n’y avait pas vraiment de conscience qu’il y avait aussi un problème pour eux et qu’en fait ils couraient entre guillemets à leur perte et que ça pouvait mettre des carrières entières sportives en péril moi c’est quelque chose que j’ai commencé à vivre on va dire mais même avant de me mettre au triathlon même avant de me mettre au sport d’ambiance parce que clairement je ne m’alimentais pas assez par rapport aux calories que je dépensais et évidemment je me suis quand je me suis mis au sport d’endurance au début forcément là je brûlais encore plus de calories sans forcément en manger beaucoup plus donc au début de ma pratique de sport d’endurance et c’est aussi pour ça que je pense que je me suis blessée énormément en course à pied au tout début parce que clairement je n’avais juste pas le corps assez robuste entre guillemets pour faire face à ce que je lui demandais donc ouais j’ai été en aménoré pendant un paquet d’années et c’est un petit peu ce que je te disais tout à l’heure Romane c’est un peu c’est que il y a pas mal de clubs des clubs d’athlètes etc. où c’est bien vu en fait et des nanas qui n’ont pas leurs règles dans le milieu du sport et encore malheureusement dans le sport à haut niveau et j’en parlais avec une copine à moi qui est triathlète professionnelle britannique qui a travaillé aussi elle dans le milieu du cyclisme professionnel féminin il y a beaucoup beaucoup de sportives encore aujourd’hui qui par exemple n’ont pas leurs règles et les managers sportifs les médecins etc. tout le monde trouve ça normal alors que fondamentalement c’est pas normal c’est un énorme problème et au début ce qu’on voit en général c’est que sur une courbe de performance en général on va très très bien performer au début parce qu’on perd du poids donc on est plus léger donc pour des sports comme le vélo la course à pied etc. ça aide beaucoup et en fait on performe très bien pendant un an un an et demi peut-être deux ans et après en fait tout se casse la figure parce qu’on est blessé de plus en plus souvent parce qu’on pas récupéré parce qu’on se remet pas de nos blessures et en fait ça c’est des années surtout chez les athlètes professionnels c’est des années qui sont hyper importantes c’est des années formatrices où en fait pendant que nous on stagne et bien tous les autres les autres coéquipiers etc. ceux qui ne sont pas blessés et qui n’ont pas ce type de problème continuent à progresser c’est pour ça que je dis ça

Ermanno : et puis surtout parfois ça arrive juste après l’adolescence donc au moment encore plus fondateur formateur pour le corps et pas que pour le corps pour l’esprit aussi parce que là on parle des conséquences physiques mais je pense qu’il y a aussi beaucoup de conséquences mentales à ce sein-même

Romane de Double Casquette : Exactement et le côté les conséquences ou les facteurs mentaux c’est une des raisons pour lesquelles on ne parle plus trop de triade de la sportive parce que c’est multifactoriel mais l’aspect mental c’est un aspect qui est extrêmement important ‘est autant d’un point de vue des mécanismes mentaux qui feront qu’on va tomber là-dedans que on va tomber d’un point de vue des répercussions sur la santé mentale parce que c’est vraiment quand on s’investit à ce point dans un sport et qu’on voit qu’en fait ça ne fonctionne pas et que tout ce qu’on fait c’est au détriment de ce qu’on veut parce que ce qu’on veut c’est progresser c’est performer et on a l’impression de tout faire pour de tout faire bien dans le sens mince je m’entraîne beaucoup je fais hyper attention à mon alimentation je ne comprends pas pourquoi moi je suis tout temps blessée et puis les autres ils mangent des burgers et ils s’entraînent moins et ils arrivent je caricature évidemment

Ermanno : un petit burger et une petite bière de temps en temps ça ne fait pas de mal je n’ai jamais dit le contraire exactement

Romane de Double Casquette : et pour la petite histoire en France c’est extrêmement en tout cas ça a tendance à changer maintenant mais moi quand je suis sortie de tous ces problèmes-là il y a quelques années maintenant et c’était très très difficile dans France de trouver des gens qui étaient capables d’en parler et capables d’aider par rapport à ces problèmes-là parce que ce n’est pas exactement la même chose que juste une anorexie mentale ou voilà il y a vraiment la notion de sport et de performance qui rentre en jeu et je pense que la façon dont on l’adresse doit être très très différente parce que quand on parle à quelqu’un alors moi je n’étais pas du tout sportive professionnelle mais le sport c’était quand même ma passion donc quand on parle à quelqu’un dont le sport est la vraie passion ou encore pire à quelqu’un qui est sportive professionnelle ça ne fonctionne pas juste de dire ah bah ma grande il faut que tu arrêtes de t’entraîner tu manges plus ça ne fonctionne pas en fait il faut être capable d’accompagner les sportistes dans un projet plus global de réaliser et d’atteindre un niveau de performance de réatteindre le haut niveau selon les objectifs de chacun et donc en France c’était

Ermanno : d’où ma question au début de l’épisode quand tu te présentais et où je te demandais si la bigorexie faisait sens pour toi aussi un peu à ce moment là on en revient un petit peu alors pas au même facteur mais en tout cas on reste dans le même champ lexical et dans le même sujet qui peut être aussi bien des facteurs physiques mais aussi des facteurs mentaux donc de perception et d’atteinte dans les problèmes ouais

Romane de Double Casquette : exact ouais je suis d’accord et c’était difficile en France de trouver des gens qui étaient compétents pour accompagner ou pour en parler c’était pas encore très très connu comme terme ou comme ouais comme terme et donc j’ai eu la chance du coup étant britannique j’avais plus de j’avais des contacts j’avais plus de facilité entre guillemets à trouver des gens qui étaient capables de m’aider en Angleterre et donc j’ai travaillé avec une diététicienne du sport qui est vraiment qui est spécialisée là-dedans en fait qui accompagne des athlètes qui passent par ce moment un petit peu difficile de leur vie d’athlète et mais c’était un vrai accompagnement enfin c’était très très global c’était on en a parlé pendant des heures et des heures pour essayer de décortiquer la chose mais c’était accompagné d’examens sanguins de plein de choses pour vérifier entre guillemets que non seulement là-haut ça allait de mieux en mieux entre guillemets dans la tête mais aussi que c’était

Romane de Double Casquette : que physiquement ça allait aussi de mieux en mieux et qu’on pourrait recommencer à s’entraîner correctement et à pouvoir performer et à pouvoir faire ce qu’on aime et ça c’était vraiment ça m’a énormément aidée et c’est grâce à cette personne-là qui s’appelle Winnie McGregor qui est comme dit très connue dans le milieu anglo-saxon c’est elle qui m’a mis en contact avec Marc qui est mon coach aujourd’hui parce qu’elle m’a dit maintenant physiquement t’es remise tu vas de nouveau récupérer ton cycle menstruel tous les voyants sont au vert vraiment même ça se voit que t’es dans un mindset qui va te permettre de réussir mais il faudra toujours que tu sois vigilante au fait de pas en faire trop par rapport à ceux dont ton corps est capable et donc elle m’a mis en contact avec un coach avec qui ça a tout de suite marché mais c’était enfin c’est quelque chose auquel je suis encore vigilante aujourd’hui je sais qu’il faut que je fasse attention parce qu’on peut tomber là-dedans en se disant en se voilant la face en se disant que tout est ok tout est sous contrôle donc voilà je m’entoure de gens qui ont ça en tête et qui

Romane de Double Casquette : me laisseront pas faire n’importe quoi bien que je pense sincèrement pouvoir dire qu’aujourd’hui je ferais moins n’importe quoi qu’à l’époque mais je me suis mis quelques petits garde-fous parce qu’on sait jamais

Ermanno : ‘as gagné en maturité Romain tu voulais réagir

Estée-Chiara LARIVIERE : peut-être Non non non je trouve ça hyper intéressant tout cet aspect diététique puis surtout le mental en fait tout est lié l’aspect mental et physique on en parle de plus en plus maintenant mais c’est vrai qu’il y a encore trop peu d’informations qui circulent ou en tout cas ceux qui sont curieux vont aller chercher les informations mais c’est pas forcément naturel pour tous les sportifs aussi donc c’est vachement bien d’en parler comme ça et le fait que

Ermanno : , vas-y

Romane de Double Casquette : le côté mental aussi je pense que en tout cas moi ce qui m’a aidé et je sais pas si j’arrive à aider mais même juste une seule personne qui nous écoute c’est déjà génial moi ce qui m’avait beaucoup aidé c’était mentalement de me dire en fait là je suis en train de me mettre et là je parle au passé dans le sens où quand je passais par cette période-là de red-ass qui était un petit peu désagréable ce qui m’a beaucoup aidé c’est de me dire en fait là je suis toute seule en train de m’empêcher de faire ce que j’ai envie de faire et de m’empêcher de faire ce que j’aime et il y a certains voyants qui doivent être au vert pour que je puisse faire ce que j’aime et donc de se dire qu’en fait je fais pas tout ça en vain je suis pas en train de passer par une période un petit peu difficile de devoir prendre du poids de devoir réavoir un cycle menstruel normal alors qu’on l’avait peut-être inconsciemment ou consciemment je sais pas mais on l’avait associé à ça veut dire que je suis hyper hyper fit en fait si j’ai pas mes règles c’est que je suis hyper sportive de pouvoir se dire en fait je peux avoir mes règles et quand même être catégorisée comme étant quelqu’un de très sportive donc c’était tout un travail de déconstruction mais en gardant comme ligne de mire le fait de en fait je suis en train de faire ça pour moi et c’est la plus belle preuve d’amour que je puisse me donner c’est de prendre soin de moi pour que je puisse faire ce que j’ai envie de faire et à chaque moment où c’était un petit peu émotionnellement plus difficile on va dire et où clairement j’avais pas envie de prendre du poids parce qu’il y a des moments où on a envie et des moments où on retourne dans ses anciens travers à chaque fois je me rappelais que en fait là je le fais pour moi et je le fais parce qu’il y a quelque chose que j’ai envie de faire que j’aime et il faut que je puisse être en forme pour pouvoir continuer à faire ce que j’aime

Estée-Chiara LARIVIERE : mais il y en a plein c’est intéressant parce que tu vois quand tu parlais de ces sportifs qui sont mal entourés parce que justement les coachs tout le staff en fait encourage le fait de ne pas avoir les règles je pense qu’elles sont dans le déni tu vois c’est pas personnal et elles n’ont peut-être pas encore découvert ça que c’est pour elles qu’elles le font je pense qu’il y a cette phase de déni et puis après il y a la phase de conscientisation et du passage à l’action après

Ermanno : c’est comme le deuil il y a plusieurs phases

Ermanno : tu parlais des garde-fous que tu as mis en place pour justement t’éviter d’en faire trop pour conclure un peu sur tout ça tous ces sujets qu’on a pu aborder tu parlais justement aller chercher quelques tips c’est quoi tes garde-fous comment tu as une petite alarme une petite alerte qui te dit ah là le voyant il est en train de virer orange et il va vers le rouge donc lève un peu le pied

Romane de Double Casquette : je pense qu’il y a plusieurs choses comme dit en premier plan c’est vraiment tant que j’ai le premier truc dont j’essaie de m’assurer c’est ainsi que le menstruel régulier évidemment ça arrive à tout le monde parce que pour cause de stress de maladie de peu important de louper enfin ou d’avoir un retard de règle ou des règles en avant de une semaine parfois deux c’est pas catastrophique mais mais tant que les règles sont toujours là ça c’est déjà c’est juste là c’est le socle c’est la base c’est ça c’est pas en place on n’avance même pas à l’étape d’après l’étape d’après c’est se renseigner sur l’alimentation c’est en parler avec des gens on n’a pas nécessairement besoin de prendre une diététicienne ou quoi que ce soit mais essayer d’être curieux d’apprendre de faire au mieux parce que c’est pas toujours facile de tout maîtriser mais de faire son mieux dans tous les domaines s’entourer des bonnes personnes donc pour moi ça passe par s’entourer d’un coach qui est très vigilant par rapport à ça qui lui-même va me dire là la charge d’entraînement ça me paraît un tout petit peu trop je vois que t’as du mal à récupérer des derniers blocs d’entraînement qu’on a fait parce que je sais pas il y avait des intensités à faire et pendant une semaine j’étais totalement à côté de mes pontes pendant les séances d’intensité et donc vraiment avoir un coach qui est capable d’identifier ça alors maintenant je suis capable de l’identifier aussi parce qu’en fait avec l’expérience on se rend bien compte que là ça fait une semaine ou deux semaines ou trois semaines j’en sais rien que tout m’est fractionné soit je suis 20 bpm au-dessus de là où je devrais normalement être au niveau de la fréquence cardiaque ou alors en fait j’arrive pas à atteindre les allures que normalement ou les puissances à vélo que j’arrive à atteindre avec assez de facilité habituellement et là c’est même moi qui vais appeler mon coach et qui vais lui dire écoute je pense qu’il faut qu’on appuie sur le frein un tout petit peu on se fait une petite semaine tranquille voilà après au niveau de la programmation en général histoire de alors c’est pas forcément un guide mais histoire de pas trop faire n’importe quoi ce qu’on essaye de faire avec mon coach c’est qu’on va c’est qu’on travaille sur des blocs de 3 semaines une semaine donc en général ça va être 3 semaines de vrai bloc d’entraînement avec pas mal de travail spécifique plus on s’approche d’une course plus le travail est spécifique donc spécifique au niveau des allures au niveau des intensités au niveau du profil de route par exemple quand on fait des sorties vélo à l’extérieur et une semaine où c’est un petit peu plus cool alors moi personnellement je m’entraîne tous les jours je sais qu’il y a certaines personnes qui ont besoin d’avoir un jour ou deux où ils ou elles ne s’entraînent pas après chacun fait comme bon lui semble ça fait aussi un bout de temps maintenant que je m’entraîne avec ce type de volume là et j’arrive à le supporter mais j’ai quand même une semaine d’un petit peu de décharge où il y aura un jour voire deux jours off dans la semaine et le reste du temps ce sera il y a presque zéro intensité le volume est réduit de peut-être 50% ou 40% pour pouvoir laisser le corps récupérer et ça on y est très très délicat et très vigilant que ce soit juste moi de toute façon et mon coach aussi est très vigilant par rapport à ça et ensuite en termes d’autres garde-fous je pense que le premier garde-fous c’est les propres connaissances qu’on est capable d’emmagasiner plus on est curieux plus on comprend ce qu’on est en train de faire et on comprend l’impact que ce soit un impact positif ou négatif d’une séance d’entraînement d’un type d’alimentation d’un tel type de pratique de récupération ou le sommeil

Romane de Double Casquette : on crée ses propres garde-fous tout seul en fait en emmagasinant des connaissances et le sommeil c’est un facteur hyper important moi j’y suis je rends mon copain chèvre parce que je vais être au lit à 22h parce que j’ai un capteur de récupération qui me dit qu’il faudrait que je me lève à telle heure pour avoir bien récupéré etc et je pense qu’on néglige beaucoup le sommeil et une alimentation saine au niveau de sa récupération il y a beaucoup de gens qui vont payer plein d’argent pour avoir le vélo le plus rapide et après ils dorment 5h par nuit voilà

Ermanno : écoute super intéressant Romane tu voulais réagir reposer une question

Estée-Chiara LARIVIERE : moi j’ai une question qui me vient en fait on n’a pas trop parlé mais ça peut peut-être rallonger encore un peu l’interview vas-y vas-y rallonge justement dans tous ces facteurs donc on en a parlé au début mais toi t’as un travail à côté et comment justement je sais pas tu vois au quotidien comment tu le vis mais si c’est un travail qui peut être stressant parfois comment ce stress-là de la vie pro a un impact sur les entraînements les compétitions au même titre que tu vois on parlait de s’adapter pour le cycle comment est-ce que tu le vis toi ou est-ce peut-être que tu l’as pas vécu mais

Romane de Double Casquette : j’ai un métier qui peut être stressant alors il est pas stressant tout le temps mais j’ai un métier qui est en fin de trimestre ou en fin d’année fiscale comme dans beaucoup de boîtes dans le secteur de la tech peut être un petit peu plus stressant qu’à d’autres moments de l’année

Romane de Double Casquette : je pense que alors déjà il y a deux choses il y a d’une part l’organisation parce que quand on a un métier à temps plein où on compte pas spécialement ses heures et qu’on s’entraîne 20h par semaine il faut arriver à caser 20h d’entraînement par semaine autour de son métier et de la vie et encore

Ermanno : 20h d’entraînement c’est 20h effectif en général donc tu comptes le temps pour aller à la piscine pour aller dans le vestiaire pour te changer les alertes donc t’es plus sur 25 de temps consacré au moins

Romane de Double Casquette : après je m’entraîne pas toujours 20h par semaine mais bon c’est clair que plus on s’approche d’un aéromane et plus les semaines sont longues je m’entraîne personnellement et encore chacun trouve la méthode qui lui convient mais moi personnellement ce qui me convient c’est de m’entraîner tous les jours deux fois par jour je sais que ça paraît énorme mais il faut mettre il faut double cliquer un peu dessus pour se rendre compte qu’en fait c’est pas deux séances d’intensité par jour je vais avoir en général deux séances d’intensité par discipline par semaine une à deux mais j’ai aussi beaucoup beaucoup beaucoup juste du volume en fait parce que quand on fait du triathlon longue distance on est obligé de se taper un beau volume et donc ce qui fonctionne pour moi en général c’est un entraînement le matin et un entraînement en général le soir après le travail en sachant que le matin en général c’est piscine piscine ou courte papier ou muscu enfin en fonction du musculaire parce que je préfère nager le matin et après il y aura une autre séance qui sera vélo course à pied en général le soir si c’est une petite course à pied parfois je m’octroie le luxe de la faire entre mes yeux et deux et comme ça à partir de 14h je sais que j’ai fait tous mes entraînements et c’est génial j’ai ma soirée tranquille chez moi devant la clé mais c’est rare quand même en général ça sera le matin plutôt que le soir et le matin surtout parce que ce qui est fait n’est plus à faire et que j’ai un métier où les journées tu penses qu’elles vont se passer d’une telle manière et en fait pas du tout et tu pensais finir à 18h et en fait il est 20h et que clairement faire une heure et demie de home trainer en commençant à 20h30 c’est un problème

Ermanno : et puis surtout pour aller se coucher à 22h c’est compliqué il faut manger et il faut vivre en général

Romane de Double Casquette : j’essaye de caler mes séances clés vraiment dans la semaine où je sais que c’est des séances qui sont importantes si j’ai la possibilité de le faire je le fais le matin avant que ma journée de travail commence parce que comme ça c’est fait après chacun trouve des façons différentes de s’organiser d’un point de vue emploi du temps

Romane de Double Casquette : et voilà et d’un point de vue comment gérer le stress du travail et l’impact ‘a le travail sur ma vie sportive et vice versa parce que le stress d’une compétition etc ça peut avoir un gros impact au travail tu vois la semaine avant un marathon la semaine avant un Ironman ou quoi je suis peut-être un tout petit peu plus tendue qu’à l’habitude ou alors je suis peut-être au travail très fatiguée après un Ironman sauf que en fait il faut que je retourne au boulot le lundi matin comment je gère je ne sais pas vraiment mais je pense que j’ai une sorte de fraculté à mettre des choses dans des petites boîtes dans ma tête et le stress que j’ai pu avoir au travail alors soit il va nourrir une sorte de flamme pendant l’entraînement et je vais m’en servir pour des séances d’intensité mais sinon en général je vais quand je quitte le bureau ou quand j’éteins mon ordi j’essaye tant bien que mal de me dire que le travail c’est bon c’est terminé maintenant c’est full focus sur le sport sur l’entraînement que j’ai à faire là maintenant et une fois que l’entraînement est terminé c’est pareil c’est full focus sur soit de nouveau le travail ou focus à fond sur autre chose ça peut être un moment avec mon copain le soir c’est peut-être aller regarder un film un truc mais j’essaye vraiment afin de pouvoir donner un maximum

Romane de Double Casquette : d’énergie mentale à ce que je fais je me donne à fond mais une fois que c’est terminé je passe à autre chose j’essaye après ça ne fonctionne pas toujours si je suis honnête ça c’est la théorie après la pratique les lignes sont un tout petit peu plus floues mais vraiment c’est ce que je vais essayer de faire et pareil j’essaye de ne pas réfléchir à ce qui s’est passé au travail qu’ensuite sur le vélo ou quoi mais voilà je ne sais pas si ça va je n’ai pas d’idée de tips en particulier vraiment j’essaye juste de compartmentaliser les choses je ne sais pas si ça se dit en français mais bref de mettre des choses dans les boîtes de fermer la boîte et je ne la réouvre que quand c’est le moment d’ouvrir la boîte

Romane de Double Casquette : ça paraît hyper bâtiment comme ça

Estée-Chiara LARIVIERE : non

Romane de Double Casquette : justement je suis épatée cette faculté là donc ‘est pas toujours j’arrive pas toujours comme tu disais c’est la théorie en pratique la boîte parfois elle reste un peu ouverte mais parfois je mets une boîte dans une autre mais j’essaye vraiment parce que je me dis et ça d’ailleurs je pense je fais juste un petit pas de côté un truc que j’ai appris quand je faisais plus tôt de la muscu c’est que ton mouvement ou ton entraînement sera beaucoup plus efficace si tu es vraiment focus d’un point de vue mental sur ce que tu fais si tu réfléchis vraiment à ce que tu fais ce sera plus efficace que si tu fais ton mouvement sans vraiment y réfléchir et donc j’essaye d’appliquer la même chose à ma pratique sportive aujourd’hui c’est à dire que quand je suis en train de nager je suis entièrement focus sur ce que je suis en train de faire sur le mouvement dans l’eau sur mon atelier je ne suis pas en train de faire ma liste de course dans ma tête et de temps en temps c’est inéditable qu’on commence à réfléchir à d’autres trucs et j’essaye de me ramener un peu à l’instant présent et je me répète ici, maintenant ici, maintenant et je me concentre vraiment sur ce que je suis en train de faire et en course à pied c’est pareil forcément sur les footings parfois tu as ton esprit qui divague un peu mais je parle plutôt des séances vraiment clés des séances d’intensité ou des séances spécifiques j’essaie de me concentrer à fond sur ce que je fais parce que je me dis que plus je suis concentrée mieux ça marchera alors je ne suis pas persuadée que ce soit vrai du tout mais au moins en me concentrant à fond sur mes sensations pendant que je suis en train de faire mon fractionné à pied ou que sais-je ça ne me laisse pas la place ou le temps ou l’énergie mentale pour me penser au travail en fait donc voilà je fais comme ça

Ermanno : moi je suis persuadée que ça marche et pour preuve on dit souvent qu’il faut savoir lâcher prise quand on a un rapport avec un plus un ou une plus un donc voilà je suis persuadée que dans le sport et dans le travail et dans la vie ça marche pareil quand tu passes du temps avec tes enfants passe du temps avec tes enfants ne sois pas en train de faire la liste de courses ou de penser au boulot ou de penser au sport quand tu fais du sport fais du sport et ne pense pas aux soucis que tu as au boulot et même souvent ça te permet de te vider la tête et de revenir mieux plus focus après quand tu reprends une activité pro, famille ou autre

Romane de Double Casquette : donc voilà il faut mettre des choses dans les petites boîtes une boîte à la fois

Ermanno : t’as vu Romane je t’avais dit même sans préparer l’épisode on allait aller loin aujourd’hui ouais

Estée-Chiara LARIVIERE : il faut faire un petit peu de temps

Ermanno : et c’était j’ai une dernière question le podcast s’appelant devenir triathlète à ton avis toi qui es une presque néo triathlète comment on fait pour devenir triathlète ?

Romane de Double Casquette : vaste question alors je pense que je pense que je vais répondre à la question dans le sens parce que devenir triathlète en réalité il faut juste faire les trois disciplines idéalement dans le bon ordre quoique dans la super league ils font ça n’importe comment mais voilà il faut juste faire les trois disciplines dans l’ordre pour s’auto-qualifier de triathlète mais si on voit ça un petit peu plus de façon un peu plus profonde je pense qu’il y a deux choses que je dirais déjà il faut oublier la notion de motivation ça c’est le premier truc mais ça ça vaut dans le triathlon comme dans le sport dans d’autres sports ça vaut dans tout il faut arrêter de se dire qu’on le fera quand on est motivé ou de se dire que les gens qui réussissent se demander comment font les gens qui réussissent pour ne jamais perdre la motivation en fait c’est pas une question de motivation fondamentalement c’est vraiment il faut juste y aller sans se laisser l’opportunité de ne pas le faire c’est à dire tu te lèves tous les matins et tu vas travailler c’est pas la question de est-ce que je vais aller travailler aujourd’hui ou pas tu te brosses les dents le matin ou le soir ou le midi peu importe tu te poses pas la question ou les trois fois c’est même mieux tu te lèves pas le matin en se disant est-ce que peut-être ce matin je me brosserai pas les dents non en fait tu le fais c’est pas une question de je suis motivé ou j’ai envie c’est une question de savoir quel est ton objectif à long terme et donc de savoir qu’afin d’atteindre cet objectif à long terme il faut que tu le fasses et tu te laisses pas l’opportunité de ne pas le faire alors évidemment je suis pas en train de parler de scénarios un peu différents type on est malade ou voilà il y a il y a un impératif familial ou quoi que ce soit évidemment là il faut savoir être flexible mais si tous les voyants sont au vert et que tout est aligné pour qu’on puisse faire sa séance on la fait on se pose pas la question est-ce que je vais la faire ou pas c’est quoi ça donc je pense que c’est la première chose que je dirais et ensuite la deuxième c’est d’être bien entouré et on a beaucoup parlé des coachs etc pas seulement des coachs de façon plus importante entourez-vous de gens qui vous soutiennent dans ce que vous faites qu’ils le comprennent ou pas ça c’est une autre ça c’est encore autre chose mais de gens qui vous soutiennent trouver un groupe pour aller faire du running trouver un groupe pour aller rouler trouver des gens qui vont vous faire aimer votre pratique et des gens qui vous soutiennent que ce soit les amis la famille peu importe mais il y a plein de gens qui sont passionnés là il faut juste aller les trouver et aller rouler courir nager avec eux et ça va très bien se passer

Ermanno : et pas hésiter à parler avec les gens exactement quand et je le dis aussi pour certaines et certains moi souvent quand je vais courir j’en profite si je croise quelqu’un je pète la discute je sens que parfois les femmes sont un peu plus sur la retenue alors j’essaie d’être gentille mais donc n’ayez pas peur si un homme vient juste vous dire bonjour et puis vous demander ce qu’il y a au programme aujourd’hui n’ayez pas peur exact

Romane de Double Casquette : et moi j’ai fait vraiment parmi certaines de mes plus belles rencontres dans la vie c’est des gens que j’ai rencontrés par le biais du sport donc voilà

Ermanno : bouclé bouclé Romane tu avais une dernière question pour rester ou on clôture là aujourd’hui

Estée-Chiara LARIVIERE : je pense que sinon on pourrait parler encore trois heures de toute façon mais là on a abordé quand même pas mal de sujets hyper intéressants et c’était vraiment rentrer dans les détails de tes connaissances et de ton expérience personnelle donc franchement c’est top

Romane de Double Casquette : merci beaucoup c’était génial merci beaucoup à vous

Ermanno : avec plaisir pour terminer où est-ce qu’on te retrouve où est-ce qu’on te suit où est-ce qu’on t’encourage

Romane de Double Casquette : alors vous pouvez venir me voir si vous avez quelqu’un fait l’Ironman de Lanzarote en mai je serai sur l’Ironman de Lanzarote quoique si cet épisode sort après on pourrait débriser au moins après

Ermanno : ça risque de sortir après et sinon

Romane de Double Casquette : je suis un peu old school moi donc TikTok tout ça je connais pas trop en revanche je suis sur Instagram j’ai beaucoup sur Instagram j’adore partager un peu mes expériences etc et discuter avec les gens donc je suis sur Instagram et c’est EST donc E S T et deux fois la lettre E ensuite le tiré du 8 et Chiara C A , H, I, A, R, A tu mettras ça en description du podcast n’est-ce pas Herman ?

Ermanno : je mettrais ça dans les notes de l’épisode évidemment et pour toi Roman alors je vais pas demander où est-ce qu’on te retrouve mais plutôt où est-ce qu’on t’écoute puisque tu es productrice de podcast aussi

Estée-Chiara LARIVIERE : le plus simple je pense Instagram aussi parce que comme ça quand tu cliques dans le lien dans la bio t’as accès à toutes les plateformes d’écoute mais le nom du podcast pour répéter donc c’est double casquette et sur Instagram c’est double casquette point podcast voilà tout simplement et encore merci Hermano de m’avoir donné cette opportunité j’ai vraiment aimé ce format A3 je trouve qu’on s’en est bien sorti

Ermanno : ouais c’est pas trop mal on s’est pas trop marché sur les pieds et puis non mais c’est c’est sympa en plus c’est l’occasion de rentrer sur des sujets parfois un petit peu plus techniques et puis moi ce que j’ai bien aimé aussi au delà de l’aspect technique et de toutes les connaissances que tu pouvais avoir Estée l’interaction aussi entre nous mais aussi le fait que t’aies bien insisté sur le fait que finalement tout le monde peut faire du trek on s’est pas réservé aux élites et ça vaut pas que pour le triathlon on parle de triathlon ici mais ça vaut aussi pour tous les sports même si on se sent pas être un professionnel faut pas hésiter à y aller à essayer à commencer à s’entourer aller voir un coach aller voir un club et puis après à progresser et puis souvent on a des belles surprises

Romane de Double Casquette : on peut commencer en étant archi banal voire archi nul et en fait si on a un plan et la force de persévérance et tant qu’on aime ce qu’on fait en général les résultats ils sont au rendez-vous et en fait moi je n’y croyais pas du tout donc comme quoi

Ermanno : super bah merci beaucoup les filles bonne journée bonne continuation et puis à très bientôt peut-être sur une course ou dans d’autres podcasts

Estée-Chiara LARIVIERE : avec plaisir merci à vous deux merci ciao

Ermanno : c’était devenir triathlète x Open Tri merci d’avoir écouté cet épisode jusqu’au bout nous on a pris beaucoup de plaisir à l’enregistrer alors si ça vous a plu vous pouvez nous suivre sur nos réseaux sociaux instagram linkedin et facebook on se rejoint maintenant sur devenir triathlète triathlète.com vous allez retrouver l’ensemble des épisodes mais aussi des outils des ressources et des conseils gratuits pour débuter progresser ou performer en triathlon on ajoute toutes les semaines de nouvelles ressources si vous avez une idée d’inviter n’hésitez pas à nous envoyer un petit message et si vous voulez être accompagné sur vos prochains objectifs sportifs connectez-vous sur OpenTri.fr et on se fera un plaisir de vous aider alors n’hésitez pas on se retrouve tout de suite sur devenir triathlète.com et openTri.fr salut les sportifs

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